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Commanditées, par le gouvernement de Saraj, des ingérences étrangères en Libye

Des mercenaires, l’Iran et la Turquie au secours des parrains gouvernementaux des milices

samedi 29 juin 2019, par Azouz Benhocine

La Libye intéresse la Turquie, l’Iran et les pays aux ambitions géostratégiques grandiloquentes. Plusieurs interférences s’effectuent sans moindre intérêt de paix nécessaire à une vie décente à la population de ce pays livré depuis 2011 aux aléas de la déstabilisation. Si de nombreux bateaux iraniens ont aperçus lors du mois de mai dernier au large de Misrata, l’intervention directe de la Turquie ou d’un autre pays s’effectue avec l’aval du gouvernement incapable de gérer les problèmes.

Le sentiment que la crise est entretenue en Libye, au détriment de la population, se généralise. Les acteurs qui mettent de l’huile à un feu bien allumé par la mentalité et la sociologie tribale, s’avèrent être davantage étrangers que locaux. Bien sûr, l’ANL, autoproclamée « armée nationale » du maréchal Khalifa Haftar, est un participant majeur dans le conflit.

Mais sa transparence et sa présence dans divers pourparlers, notamment avec les institutions gouvernementales, amoindrissent la suspicion envers ce protagoniste essentiel. La clarté de sa conviction et sa puissance de frappe fondent plus de confiance en sa démarche à l’extérieur, comme la Russie, les Etats-Unis, l’Egypte, la France et d’autres pays impressionnés.

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Alors qu’à l’intérieur, le clanisme sur lequel est dressé l’équilibre des forces rentières en opposition, ne souhaitent pas qu’une force militaire soit en mesure de créer la sécurité. Ces groupuscules composés de politiciens véreux, et soutenant des milices, veulent s’accaparer les richesses, notamment d’hydrocarbure. Elles ne veulent pas assurer un partage équitable ou la création d’investissements nouveaux, cherchant des enrichissements étroitement individuels et familiaux...

Nous avons publié dernièrement un article qui relate la prise, par l’ANL d’Haftar, d’un mercenaire américain qui travaillait pour le compte du gouvernement installé avec l’aide de l’ONU. Des sources de l’ANL disent que des drones fabriqués en Turquie préparent les frappes aériennes dont les avions décollent de l’Air College de Misurata. Elles dirigent des mercenaires, après que des officiers de l’armée de l’air libyenne avaient refusé de voler sous le commandement de l’armée islamiste que sont les milices contrôlant Misurata et Tripoli.

Dans la région d’Afrique du nord et parmi les discours de la diplomatie internationale, il est question de dialogue inclusif. C’est-à-dire permettre aux terroristes locaux de déposer les armes et de se présenter pour discuter avec des partenaires désarmés et aspirant à la démocratie. Est-ce vraiment juste et raisonnable ?

Les actions étrangères qui versent dans cette ambiguë direction, d’associer les terroristes dont la présence est alimentée de l’étranger, s’autorisent aussi ces ingérences. Comme favoriser tel ou tel Libyen au détriment d’un autre, les islamistes internationaux ont bien des prolongements. Ce que sont les complots des monarchies arabes, ou bien de leurs alliés naturels comme des sectes religieuses ou des pays, telle la Turquie, sont désormais de plus en plus flagrants.

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Le mois dernier, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher l’avance de la LNA, conduite par Haftar. Khaled al-Mahjoub, porte-parole de cette dernière a déclaré, hier, vendredi 28 juin, que plusieurs véhicules blindés turcs ont été livrés aux forces al-Serraj, via le port maritime de Tripoli. Ces engins ont été débarqués quelques jours à peine après une déclaration controversée du régime obscurantiste d’Ankara.

Le même officiel de l’armée de Khalifa Haftar a dit qu’il existe une unité à l’origine turque qui, renfermant de hauts officiers turcs, mène des opérations lors des batailles que conduisent des groupes islamistes alliés au gouvernement de Fayez al-Sarraj à Tripoli. L’expulsion des milices islamistes contrôlant la capitale libyenne, depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, a été mainte fois souhaitée par les Libyens, mais les entraves sont extérnes et des clans s’appuyant sur les milices libyennes.

Le représentant d’Haftar a confirmé, citant des services de renseignements de son contingent, qu’une salle d’opérations turque avait été transférée de l’hôtel al-Mahari à l’aéroport de Mitiga, dans le centre de Tripoli. Elle opérait d’un autre lieu, mais maintenant elle utilise l’aéroport civil de Mitiga à des fins militaires. Ce qui constitue un crime de guerre, au regard du droit international humanitaire qui criminalise l’utilisation d’installations civiles à des fins militaires.

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Voir en ligne : Notre dossier Libye

   
   

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