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Dieudonné : Le Retour !

mercredi 29 avril 2009, par ramila

Après avoir obtenu gain de cause contre l’interdiction de jouer son spectacle au Marignan le 25 mars dernier, Dieudonné a eu droit à un cordon sanitaire policier exceptionnel dans l’éventualité d’une bataille qui heureusement n’a pas eu lieu.
Fort de son succès à Bruxelles, où près de 1000 personnes ont assisté à deux représentations consécutives, Dieudonné remet le couvert à Bruxelles. Le rendez-vous est fixé le 13 mai ...

Article publié sur Agoravox et relatant la représentation à Bruxelles du 25 mars.

"Dieudonné : la bataille au Marignan n’a pas eu lieu "

Lorsque je suis arrivée vers 19h30 à Saint Josse, cette petite commune bruxelloise qui accueillait, comme prévu ce 25 mars, l’artiste Dieudonné, la salle était quasi comble ! C’est vrai qu’on était presqu’aussi nombreux que le chiffre qui a rendu célèbre la fameuse bataille, à s’être déplacé pour l’occasion.
Le service d’ordre aussi était là, plus prévenant qu’impatient. Mais il n’y avait pas de quoi s’énerver et l’atmosphère était plutôt détendue en ce début de soirée.

1515 devant le Marignan avec les policiers ? Des centaines en tous cas rangés derrières des barrières nadar pour ceux qui espéraient assister à un évènement qui a failli ne jamais avoir lieu. C’est vrai qu’il y avait aussi des opposants à Dieudo. Entre trente et cinquante qui s’étaient déplacés à l’appel de l’UEJB ( Union des Etudiants Juifs de Bruxelles).*1

Une Représentation ? Que dis-je ! Deux représentations se sont succédées pour essayer de caser les plus chanceux dans cette salle qui pouvaient contenir 400 personnes. Aghh, le directeur du thé tre Varia qui avait déprogrammé un spectacle de Dieudo quelques mois auparavant doit se mordre les doigts à l’heure qu’il est. Sans pub et avec une cabale à l’affiche, remplir deux fois une salle d’une telle capacité, en refusant du monde, c’est le rêve de tout gérant de salle qui la gère en bon père de famille.

Ici, même deux heures d’attente n’ont pas découragé les spectateurs qui ont pu prendre place dans cette ancienne salle de cinéma avant qu’UGC ne la vide de son me. Depuis, elle a été reconvertie en jolie salle culturelle. C’est vrai aussi que malgré l’interdiction, beaucoup de Bruxellois, confiant dans leur justice, avaient réservé leur place à l’avance, et exhibaient maintenant fièrement leur sésame à chaque check point qui filtrait l’accès à l’antre jusque-là interdite.

Lorsque le rideau s’écarte enfin, Dieudo apparaît tout noir, de la tête aux pieds, contrastant comme une ombre avec le rouge des tentures qui se referment derrière lui. Rien de subversif ou de drôle mais c’est l’ovation immédiate. Debout, les spectateurs applaudissent et veulent manifestement montrer leur solidarité et leur joie d’être là quand même. Dieudo touché par ces encouragements, ne peut le cacher et ne dit rien...D’ailleurs, il a du mal à démarrer ce soir : pas à cause de l’émotion qui le submerge ou des spectateurs qui se sont déjà réinstallés sur leur siège...Non, à cause "du sabotage habituel". D’où son sang froid devant la panne micro.

C’est ainsi que Dieudo explique la panne technique pour initer le thème de la liberté d’expression. Sans micro, il continue à interpeller les spectateurs du fond qui forcément n’entendent rien, mais ceux des premiers rangs gloussent et la salle s’anime sans l’aide de la technologie, avec du coffre et de l’improvisation.

Petit échauffement en forme de vannes jusqu’à la rescousse d’un professionnel spécialiste es micros et hautement reconnu pour ses compétences par le Maître lui-même, qui l’observe quand même du coin de l’oeil tout en haranguant son public. Sans se départir de son sourire à fossettes, la Maître constatant que le technicien bricole toujours nerveusement les fils de l’ampli, il lui suggère mine de rien de brancher tout simplement le cable électrique avant toute nouvelle tentative de réparation délicate.

Le public s’esclaffe en choeur sur le triste sort du technicien qui arrive après beaucoup d’efforts à restituer la voix de Dieudo dans les baffles muraux et jusqu’au fond de la salle. On trépigne d’impatience et on s’attend à assister au spectacle habituel de Dieudo, on attend frénétiquement la première vacherie qui va faire rire et un peu mal en même temps.

Le rire de l’auto-dérision exutoire est masochiste.

Seulement, au lieu de nous balancer, direct dans la face, une bonne blague sur les pygmés ou les islamo-bamboulas, Dieudo appelle un jeune homme sur scène.

Il s’appelle Chicha-quelque-chose. Vous trouverez très bientôt son nom sur la liste. La liste des zonnis. Pourtant, ce monsieur très propre sur lui, à l’air intello un peu vintage et la voix fluette n’a pas l’air mauvais. En plus, malgré son nom ridicule, c’est pas un guignol à la pilosité ostentatoire, non, il a des diplômes le monsieur et même, il est chercheur à l’Université libre de Bruxelles.

Enfin, il l’était jusqu’à vingt heure. C’est approximativement le moment où ce libre-exaministe est monté une première fois sur la scène aux côtés de Dieudonné. Avec les effets secondaires prévisibles que ce genre d’initiative incongrue laisse présager, on imagine bien que la réputation du bonhomme sera mise à mal d’une manière imminente... De toute façon, il n’y a pas de Chicha sans feu et il n’en n’était pas à sa première expérience de promiscuité douteuse avec le diable. La veille déjà, il participait à une conférence sur la liberté d’expression avec Satan lui-même !!

Après l’aveu public de ses accointances avec le mal Dieudonné, celui qui se présente alors comme : "un ex-musulman enfin libéré de l’islam, et qui s’est battu pour que sa petite soeur ne soit pas excisée", crée la stupeur des journalistes médusés et du public d’où fusent, soudain des éclats de rire qui remettent les pendules à l’heure de l’ironie. La suite de son intervention est du même acabit décalé, ce qui a finit par énerver certains représentants des médias installés au premier rang avec ceux du MRAX qui avaient fait le déplacement par devoir de vigilance. Pour déterrer les mines. Et là, ils en avaient détecté une à coup sûr !

"Au fait, c’est quoi votre nom déjà ?"

C’est la question que certains journalistes lui ont posé, plus pragmatiques, une fois le premier choc passé et le sens véritable du discours décrypté...

Donc, c’est un scoop que je vous livre ici, le futur ex-chercheur de l’ULB, s’appelle bien Chicha ! L’information complète et l’orthographe correcte du patronyme vous la trouverez sûrement dans les articles plus citoyennement honorables dans quelques heures à peine.

Pas la peine de s’arrêter, dans ces conditions, sur celui qui apparaîtra dès demain comme une nouvelle preuve à charge de l’infamie dieudonnesque.

Parce-que ce qui est étonnant, c’est que pour un évènement non souhaité et réputé dangereux, il n’y a pas que les policiers qui se sont déplacés en nombre. Les journalistes téméraires étaient bien représentés, quantitativement parlant. Mais ça fait partie du métier de braver le risque. Parmi eux, il y aura bien quelques grands reporters de terrain, qui vont avec la rigueur qu’on leur connaît, publier une biographie complète du nouvel ami de Dieudo.

Donc on va pas épiloguer sur celui qui encore, illustre inconnu, à cette heure jouit d’une bonne réputation provisoirement.

Surtout que le bonhomme était là essentiellement pour recadrer l’artiste au cas où il franchirait la ligne blanche. Sur le ton de l’ironie, et de l’humour c’est entendu.

Dans la posture de Bernard Henri Lévy, monsieur Chicha, conscience des parties civiles éventuellement bafouées, se targuait de prévenir tout débordement idéologique, en interpellant directement Dieudonné au moindre dérapage illégal. Objection votre Honneur ! Objection accordée !...

"Tais toi, ferme-là, ne dis rien...Tais-toi ! "

Heureusement, la bienséance ne fut pas trop malmenée dans cette représentation où Dieudo aborda essentiellement les ravages de la déforestation sur la vie quotidienne des pygmés...dans des descriptions où il n’a laissé aucune chance au spectateur, même le plus compatissant, de ne pas rire devant le sort pourtant misérable de ces "porteurs de bactéries du moyen- ge".

Cynique, cinglant, sanglant, anti-pygmiste, pessimiste Dieudo l’est incontestablement quand il s’attaque au mythe de ce peuple millénaire. Il en rajoute même sur ce gardien de la forêt ridicule par sa taille, qui ne supporte pas qu’on tronçonne son arbre ancestral pour faire des objets de première nécessité comme les cure-dents. Un mec pareil est assuremment un petit être inutile sans "pouvoir d’achat "dont Dieudo, déplore le manque de volonté de s’intégrer à la société développée :

"Pourquoi t’essaies pas de faire un stage ? Bouge-toi un peu, toi aussi au lieu de rester collé à ta feuille de banane !".

S’ensuit une cacophonie de fous rires, mélange de sons gutturaux typiques des gosiers des grands Bantous en délire qui composent une partie de l’assistance et des rires hétéroclites des représentants des 165 autres nationalités de la commune.
Dieudo en perd un peu le fil...Mais en grand singe de la forêt à la faculté d’adaptation en zone urbaine exceptionnellement développée, il retombe sur ses pattes et revient titiller son public avec la même verve et un jeu thé tral que tous ses pairs lui reconnaissent depuis longtemps.

Se succèdèrent par fragments la parodie de Bush et son impayable évitement de chaussure, quelques autres morceaux choisis pour une fin de spectacle composite en forme de brèves avant de saluer son public...


INFO DE DERNIERE MINUTE ( source La dernière heure-presse belge)

Nouveau spectacle le 13 mai à la salle SAADA
Quai Mariemont
1080 Bruxelles


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