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L’égalité des sexes : une question démocratique

Par Hakim Arabdiou

dimanche 3 janvier 2010, par Hakim Arabdiou

En France, de hautes cadres du parti de Sarkozy (UMP) prônent une politique des quotas. C’est ainsi que Marie-Jo Zimmerman (UMP), présidente de l’Observatoire de la parité hommes-femmes en politique a déposé en 2008 un projet de loi pour que 40% des sièges des grands groupes industriels français (ou en France, je ne sais plus) soit réservés aux femmes.

Cet exemple (parmi plusieurs) de femmes de droite oeuvrant pour la promotion des droits des femmes, parfois contre les positions réactionnaires (souvenons-nous entre autres du scandale du divorce sur une base de la non virginité de la jeune épouse) de femmes et
d’hommes de gauche marxistes, montre que la question de l’égalité totale entre hommes et femmes est (comme la laïcité) une t che démocratique, non pas de classes.

Par démocratique, on entend le fait qu’elle concerne une grande partie ou la totalité de la population. Les discriminations anti-femmes peuvent être vécues différemment, selon la classe ou la catégorie sociale à laquelle appartient chaque femme, et éventuellement à son courant politique, philosophique.... D’où la lutte pour des objectifs à la fois spécifique (classe ou catégorie soci-professionnelle) et générales (pour tout le genre). Le critère est qu’elles soient convergentes. C’est le ba-ba du combat politique.

C’est comme pour les islamistes. Certains de gauche pour justifier leur compromission (souvent par ignorance) avec la droite conservatrice, voire l’extrême droite ou les fascistes musulmans (c’est hallal, dès qu’il s’agit de musulmans), vous lancent, mais
enfin vous ne pouvez pas mettre sur un même pied un Tariq Ramadan et un Ben Laden. Vous voyez bien qu’ils sont différents.

Leur marxisme vulgaire leur fait renverser cette doctrine sur sa tête. Car un marxisme remis à l’endroit leur aurait fait comprendre d’abord que cette différence ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt, qui les unit.

Autrement dit, ils divergent sur le secondaire et sont unis dans leur essence. C’est comme pour les différentes sortes de hidjab, il n’existe pas de différence de nature entre eux, mais des différences de degrés.

C’est pouquoi pour des raisons d’efficacité, il faut pour les combattre adopter une stratégie unique, mais des tactiques différentes, adaptées à chaque courant islamiste.

Ceux, parmi les républicains de droite ou de gauche, qui, au nom d’une vision parfois caricaturale des principes républicains universalistes, s’opposent à la loi sur la parité hommes-femmes en politique, votée en 2000, ou à des mesures spécifiques pour
certains segments de la population, mesures à visée républicaine universaliste, font le jeu des partisans des quotos et de l’affirmative action. Qui, elle heurte vraiment ces principes, en ne laissant plus le choix pour l’égalité hommes-femmes. Le rapport des forces est tel qu’il faut attendre encore un petit siècle pour atteindre peut-être cette parité. Ce qui est valable pour les femmes est valable pour les immigrés.

Il s’agit de faire bénéficier les femmes comme les immigrés de l’entièreté des lois républicaines d’égalité.

Le problème ne se pose donc pas au niveau du principe, mais du contenu de ces mesures. Elles peuvent êtres républicaines ou antirépublicaines. Il ne s’agit pas de différence de droits.

J’ai vu comment, lors de la projection du documentaire, Maison de verre, de Yamina Benguigui, sur les discriminations à l’embauche, dont sont victimes les immigrés maghrébins et les Français de cette origine,hauts diplômés, la salle pleine à craquer
d’immigrés, toutes et tous instruits, diplômés ou hauts diplômés ; et dont une partie sont des militants associatifs, certains dans le féminisme , vibraient pour l’affirmative action devant cette injustice, dont ils sont victimes.

Les partisans d’une vision caricaturale des principes républicains sont comme ceux qui s’opposent à une loi contre la burqa ; ceux-ci disent préférer un travail de sensibilisation des intéressées. Cette proposition paraît beaucoup plus noble et séduisante que les
partisans "liberticides" d’une loi. C’est pourtant exactement l’inverse.

Ou bien ceux qui crient "au communautarisme" dès que des immigrés s’organisent (pour X raison) sur une base communautaire, alors que si cela se trouve, ceux sont ceux qui crient ainsi qui sont parfois les "communautaristes". Pourquoi ? A cause de leur confusion
entre communautaire et communautarisme, l’un n’implique pas automatiquement l’autre, et inversement : une organisation peut être communautariste, sans qu’elle soit communautaire. Tout dépend des valeurs et des principes sur lesquels elle se fond.

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