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Printemps judiciaire en Algérie, l’autoroute est-ouest ouvre le bal

Reste à savoir, comment s’effectuaient les détournements ?

dimanche 10 mai 2015, par Djamel Damien Boucheref

Après avoir traînés des années durant dans les tiroirs, les grands procès algériens coïncident en une saison où le président a consommé la première année de son douteux et illégal 4ème mandat. Alors que cette question du détournement du pouvoir, avec la falsification de la constitution n’est pas digérée, les trois grands scandales marquant le règne de Bouteflika sont jugés, avec un évident reproche que la population est dans l’impuissance d’exprimer.

Jamais l’opinion algérienne n’a été autant été offusquée que par ces dossiers. Respectivement de part leur ancienneté, celui de Kahalifa, de l’autoroute est-ouest et de Sonatrach, sont les pires déliquescences du régime imposé à plusieurs générations. Le printemps 2015 est donc celui des grands procès en Algérie, mais très peu de confiance est accordée aux tribunaux.

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Coup après coup, les affaires qui mettent la gouvernance de Bouteflika comme celle de l’explosion de la corruption, même si le fléau existait et était connu avant et après l’indépendance, de lourds dossiers sont enfin arrivées devant la justice. Les verdicts qui commencent à tomber. L’emblématique projet de l’autoroute est-ouest dont le coût de 5 à 11 milliards, ouvre le bal des peines infligées aux délinquants économiques.

La première dépravation du seigneur issu du sérail « Khalifa » est en plein procédure marathonirenne d’audiences publiques. Le second dévergondage, pourtant le plus choquant, a obtenu ses réquisitoires et ses verdicts. Nous vous donnons les peines prononcées et pouvant faire l’objet de cassation. Enfin le troisième, touchant la principale manne financière algérienne grugée par un certain Khelil, patauge dans les méandres des juridictions.

L’impuissance de la justice, devant le clan présidentiel, étant quand ce dernier est impliqué via ses relations authentifiées par l’appartenance régionale des protagonistes. Mais déjà, l’affaire de l’infrastructure autoroutière arrive à un semblant d’épilogue qui augure la manière dont, à l’avenir, les autres corruptions seront traitées. Delà, la suite se devine.

La réalité de cette imbroglio reste à élucider, en l’absence de communiqué officiel de la justice expliquant la manière avec laquelle les deniers ont été pris ou détournés. Le verdict du procès de l’autoroute a été prononcé le 7 mai 2015, sans l’argumentaire mettant du crédit à l’institution judiciaire. Celui de relater l’escroquerie qui a puisé sur le budget du chantier.

 Les entreprises étrangères incriminées sont Cojaal et Citic-Crcc. Personnes morales ne pouvant être mises derrière les barreaux, elles sont condamnées en tant que à 5 millions de dinars d’amende.

 Mohamed Bouchama, ex-secrétaire général du ministère du Travaux publics, est relaxé. Il reste donc à déterminer sa responsabilité administrative comme tutelle ayant pouvoir d’ordonnateur du projet et de contrôle. Ce qui est connu, c’est son incompétence et son appartenance aux castes du parti unique, particulièrement feu Abdelhami Mehri et Mohamed-Cherif Messa dia.

 Deux filles d’un ex-ambassadeur d’Algérie au Mali, nommées Cella et Radia Ghrieb, sont condamnées à un an de prison avec sursis et 500 000 dinars d’amende. A se demander comment elles se retrouvent en duo dans ce crime économique ?

 Un certain Khaled présenté comme ex-colonel Khaled du DRS est condamné à 3 ans de prison ferme. Aussi sa présence et son rôle méritent d’être clarifiés.

 Mohamed Khelladi, l’ex-directeur du département des travaux neufs à l’ANA (Agence Nationale des autoroutes), écope de 10 ans de prison ferme et 7 millions de dinars d’amende. C’est l’un des faux cadres dont la nomination ce poste démontre le népotisme du régime où Bouteflika a réactivé les clans…

 Addou Sid Ahmed a été condamné à 3 ans de prison, dont une année ferme. Un intermédiaire, mais néanmoins issu du sérail et de sa bureacratie.

 L’homme d’affaires, Addou Tadjeddine est condamné à 7 ans de prison ferme et 3 millions de dinars d’amende. La justice a ordonné de saisir ses comptes en suisses. Lié à la personne citée plus haut dans cet ordre, dont sa présence comme entrepreneur est de loin injustifiée.

 Et enfin Chani Medjdoub, considéré principal accusé, est condamné à 10 ans de prison ferme et 3 millions de dinars d’amende. Egalement la saisie de ses comptes bancaires au Luxembourg, sa villa d’El Biar et sa voiture ont été prononcés.

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Voir en ligne : Notre dossier : Algérie

     
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