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Quelques détails sur PandoraPapers, mémoire courte aux paradis fiscaux.

Les pays pauvres touchés et où les journalistes n’ont pas le 4è pouvoir.

vendredi 8 octobre 2021, par Hugo Mastréo

D’emblée que signifie un tel acronyme « PandoraPapers » ? Il ramène à la fameuse expression « Boîte de Pandore ». C’est une nouvelle investigation d’ICIJ. Une collaboration qui s’appuie sur les précédents, dont une suite des Panama et Paradise Papers. Et l’ancien mythe de la boîte de Pandore évoque toujours une vague de problèmes et de malheurs qu’on découvre ahuris !

En outre disons-le, posséder une société offshore n’est pas délictuel. Cependant le secret qu’elle offre, permet de couvrir des flux d’argents illicites. Généralement la corruption choisit cette option. Le blanchiment d’argent, l’évasion fiscale, le financement du terrorisme et la traite des êtres humains et d’autres violations des droits que sont les crimes, toutes ces dérives utilisent ces entreprises outre-frontières.

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Le grand déballement de ces investissements offshore est lié à des acteurs de Bollywood, des stars du football, des officiels sportifs corrompus, l’amant d’un roi, des princesses rivales, des réalisateurs et stars de cinéma, des mannequins, des designers acclamés et des chanteurs de renommée mondiale. Et à propos du Bitcoin, le "cybercambriolage" n’est rien d’autres qu’un outil de blanchiment d’argent.

Les révélations citent plus de 330 politiciens et hauts fonctionnaires dans plus de 90 pays et territoires, dont 35 dirigeants de pays. Des ambassadeurs, des maires et des ministres, des conseillers présidentiels, des généraux et un gouverneur de banque centrale figurent dans les dossiers.

Les dossiers font également la lumière sur les tractations financières des chavistes au Venezuela, des chefs de sectes fugitifs et leurs partisans, des kleptocrates et leurs familles, des néo-nazis, un trafiquant d’eau minérale reconnu coupable d’avoir sollicité les meurtres d’un juge et d’un procureur, un pédophile millionnaire fugitif et les financiers du terrorisme.

Les pays pauvres sont touchés de manière disproportionnée par la dissimulation de richesses dans des paradis fiscaux. Ce qui prive leurs trésors publics de fonds pour payer les routes, les écoles et les hôpitaux. L’enquête de "Pandora Papers" révèle que les dirigeants internationaux qui pourraient lutter contre l’évasion fiscale à l’étranger ont eux-mêmes secrètement déplacé de l’argent. Et des actifs hors de la portée des autorités fiscales et répressives alors que leurs citoyens luttent pour la survie.

Les dirigeants actuels et anciens qui ont possédé des sociétés secrètes et des fiducies, comme l’a révélé l’enquête, sont le roi Abdallah II de Jordanie, les premiers ministres de Côte d’Ivoire et de la République tchèque, les présidents de l’Équateur, du Kenya et du Gabon et l’ancien présidents du Salvador, du Panama, du Paraguay et du Honduras.

La plupart des faits de cache de fonds financiers, dans les paradis fiscaux cités, sont créés entre 1996 et 2020. Le constat est qu’il y a plus du double du nombre de propriétaires trouvés il y a 5 ans dans l’enquête des Panama Papers, qui était basée sur une fuite d’un seul cabinet d’avocats. D’une manière globale quelques 29 000 bénéficiaires effectifs que sont les propriétaires avérés d’actifs offshore.

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D’après ICIJ, il a fallu près de deux ans, pour organiser et mener cette enquête qui s’est étendue à plus de 600 journalistes dans 117 pays et territoires. Les journalistes ont suivi des pistes vers un manoir au bord d’une falaise en Californie, une plantation de sucre en République dominicaine, une usine polluante en Italie, des tours de grande hauteur à Dubaï et un hôpital turc où des travailleurs ont prétendu avoir été maltraités.

Plus de plus de 11,9 millions de dossiers financiers ont été reçus concernant des paradis fiscaux du monde entier. Ils contiennent 2,94 téraoctets d’informations confidentielles de 14 fournisseurs de services offshore, ceux à l’origine des entreprises qui créent et gèrent des sociétés fictives et des fiducies.

Plus de 130 milliardaires de 45 pays, dont 46 oligarques russes y figurent. En 2021, selon Forbes, 100 des milliardaires avaient une fortune collective de plus de 600 milliards de dollars. Les autres clients comprennent des banquiers, de grands donateurs politiques, des marchands d’armes, des criminels internationaux, des pop stars, des chefs d’espionnage et des géants du sport.

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Voir en ligne : Nos articles sur les travaux d’ICIJ-

     

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