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Après Bouteflika, une pitoyable constitution réduite à un arrêté municipal.

mardi 16 novembre 2010, par Azouz Benhocine

La menace de la violence maintenue, les investissements presque en peau de chagrin, la corruption multipliée, les « Harragas » plus pléthoriques, la dilapidation de la rente servant aux prestiges et la haine élevée au rang de psychologie collective. Sans satisfécits, les 3 mandats présidentiels ont usé jusqu’à annihiler les inopérants dogmes : langue arabe, religion et mémoire. En démocratie réelle Bouteflika est passible de tribunaux pour avoir souillée la constitution, l’Histoire en retiendra son crime à l’égard de la première loi du pays.

L’arrivée de Bouteflika au pouvoir a déplu, pour que l’on ne doute pas encore, à l’armée. Une raison autre que celle de vouloir placer son pion ou carrément un officier, tel pour Zeroual, sa candidature n’a pas fait l’unanimité dans les rangs du « Djeich ». Mais vite elle a été acceptée et même couverte d’une certaine approbation, pour ne pas maintenir statique l’image morne que l’ANP (Armée Nationale Populaire) détient les pleins pouvoirs. En avalisant ce reliquat de l’ex parti unique, la stratégie de ne pas nourrir encore cette image…

Les bidasses, surtout l’état-major, tiennent à sauver la mise à niveau de la paix sociale et politique, car en cas de troubles la t che est rude. Après trois décennies du monopole sur le pays qu’avait le secrétariat du parti unique puis les troubles post-octobre 88, arrêter les malheurs est devenu vital. L’armée n’a pas trouvé en Boutef l’éradicateur conséquent qui prendrait à deux mains les soubresauts de la crise qui finalement entachent, de près et de loin, les mains de plusieurs acteurs. Dont les militaires intègres. Mais l’armée désire aussi de « défanatiser » les jeunes de l’islamisme (ou l’islam politique).

Les promesses : mensonges et fausses promesses.

La déception des démocrates est : de ne pas avoir trouvé ce nationaliste tel feu Boudiaf, l’homme qui empêcherait de tourner en rond et terminerait avec la grande menace, l’islamo-terrorisme. Et les officiers décideurs dont le mutisme est souvent remis en cause par le retraité Nezar, lui vaut le coût de prendre des retombées qui les tétanisent. Puisque les clivages sont encore vivaces et les déchirements perdurent, ce qui oblige souvent, en encore pendant quelques, à sortir des casernes pour maintenir l’ordre.

En outre les militaires souhaitent et imposent que la personne du ministre de la défense soit issu de ses rangs, une personne au parfum des traditions de la maison et pour la cohérence de sa stratégie de sauvegarde du pays d’une prise des commandes par le « Fascisme vert ». La seule mission morale qui lui arroge une crédibilité historique et, depuis peu, une reconnaissance à l’échelle de l’humanité. Celle de refuser que ce grand pays du continent africain soit une base arrière à la menace islamiste. Tel est le but de l’armée au niveau de la région méditerranéenne, donc du monde.

Boutef auteur d’une falsification de la constitution qui la réduit à être un texte moins qu’un décret.

L’article 120, des années 80, du statut du parti FLN qui s’est accaparé ce symbole historique, est devenu plus fort que la constitution. Tous les sbires du « khéchinisme », le stalinisme algérien, l’ont justifié. Abdelhamid Mehri, un indécrottable qui a pris part de plein pieds dans les épisodiques nomenklaturas qui se sont succédées depuis l’indépendance et même lors des GPRA, a justifié cette norme, en disant que c’est pour exclure les éléments communisants. Or la chasse aux sorcières, comparables aux pratiques du nazisme hitlérien et du Maccarthysme, n’a pas épargné quiconque ne fait allégeance à la corruption déjà en place sous Boumediene et allait faire main-basse sur des biens immobiliers publics, y compris des cliniques et des centres de soins, sous Chadli.

La réduction de la mémoire algérienne et de l’indépendance à faire son besoin de chier n’importe où.

Les musulmans, sans ambiguïté, n’ont qu’une religion et des matrices idéologiques divergentes. La divinité est désacralisée quand elle viole le cercle privé de l’individu et puis propulsée, constitutionnellement, ennemi des libertés. Fondamentalement laïc, l’algérien est démocrate. La parasitose islamiste lui complique l’existence avec la complicité du système dont est issu Bouteflika. Celui du « FLN dirigeant », qui n’est pas le F.L.N. libérateur. Ce dernier revient à une génération plus vieille, celle qui est passée par le PPA où elle a fourbi ses idées de domination. D’ailleurs celle que Mehri, Messaadia, Bouteflika et consorts ont exclue, par une emprise plus clanique qu’autocratique.

Le Raïs savait une partie de son autorité, relative au volet sécuritaire, réduite. Il compatisse surtout avec les islamistes sans jamais regarder les démocrates, histoire de contenter les plus virulents : les tueurs qui ont été jusqu’à créer des tribunaux au niveau des campus quand l’article 120 écartait l’intelligence. Une basse formule populiste et politiquement conçue pour faire rallier l’ami et faire plier l’opposant à son sillage. Le premier pour l’instrumentaliser à mater le second. Une cohabitation qui a nui à la démocratie. Tout ça pour laisser survivre le virus d’une crise, qui donne légitimité à l’aura personnelle du raïs.

« L’armée tue » a rejailli avec plus d’éclat, après juste des soupçons, depuis l’accès de l’ex. ministre -chouchou- de Boumediene à la tête de l’Etat. Puis le 11 septembre 2001 des USA a remis les pendules à l’heure. L’institution militaire dont le grand recul s’est fait dès octobre 1988, heure de la chute du monolithisme, ne peut se permettre une démission générale. Le pouvoir vacant est, à un degré moindre actuellement, à pourvoir. La seule force capable, de s’en accaparer, sont les islamistes. Mais c’est un réel danger pour la région et même le monde.

L’AQMI créée avec l’ère de Boutef, une force de frappe qui parasite l’œuvre des démocrates.

Et du côté des répugnants défenseurs des Benladen algériens, l’armée n’est vulnérable que les si terroristes décrochent et s’acquièrent l’adhésion de la population comme celle dont a bénéficié Khomeiny. Les défenseurs du diable, fou d’Allah, comptent faire tomber le système usé, incarné par des « ripous » que des dévoués militaires. Une façon de le punir aussi, par revanche, car les ch timents intégristes relèvent d’un scénario que le clergé appelle « Charia ». Certains leur ouvrent la porte, en pré-opération, et d’autres leur lavent les mains, en post-tuerie, à la sortie.

Le 11 septembre, qui heureusement n’est pas l’œuvre des généraux algériens, clarifie une évidence nouvelle dans l’appréhension de la crise algérienne. Ces militaires accablés dans l’opinion surtout française d’être de la discipline « Pinochet », vont au charbon dans l’indifférence du beau monde qui chasse le Benladen planétaire. Ils sont au camp indéfendable du président sans le vouloir car ce dernier tergiverse encore, et même après les événements de World Center.

Reconnaître la bonne guerre de démanteler la criminalité politique des décervelés entraînés chez les mollahs, les cheikhs et les ayatollahs, n’est pas accordée aux guerriers de profession. Qui pourrait, finalement, encore nous faire avaler la couleuvre rougeoyante que l’état-major a planifié la mort d’une femme enceinte, d’un berger, des fonctionnaires Alloula ou Medjoubi (dramaturges), Djaout (journaliste compter aussi 200 de ses collègues), le saltimbanque des stades Yamaha, du jeune appelé au service militaire ou son officier et la prostituée d’un village ainsi que le communiste anonyme ?

Toute une armée ferait ainsi contre des désarmés, c’est hilarant et peu plausible. La preuve est faite en Amérique. C’est impardonnable que les 200 000 victimes de l’islamisme armé qui sévit encore dans ce pays ne trouvent pas leur Benladen comme le vrai, version planétaire, qui s’est évaporé avec son Al-Qaïda.

Introuvables, les deux, mais l’un est chassé de son trou des fins fonds montagneux D’Asie. Seule l’armée algérienne est en mesure de lui fermer la porte au nez des tueurs, elle le veut sûrement pour que ce grand pays ne sera pas une base arrière...

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