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PNL, un rap urbain et efficacement autonome

L’art ancré aux quartiers populaires redoute les feux de la rampe !

vendredi 20 mai 2016, par Jaco

Il est devenu même dangereux aux jeunes issus des QP (quartiers populaire) de s’exposer dans la culture et la création artistique, avec l’hostilité que leur vouent les académies gardiennes des recettes conservant des normes vieillissantes. Déjà mis au doute pour son appartenance aux ghettos des villes et ses propos peu modérés, le rap se plait de jaillir de la marge pour convenir à une jeunesse aux cÅ“urs remplis et recouverts d’incompréhension. Ce qui explique la démarche de PNL, une valeur qui ne veut pas d’être sûre en donnant son existence aux grand labels.

C’est encore une « starification » indépendante, comme aime les enfanter l’art underground. Elle est intrigante pour l’intérêt que lui ont voué rapidement des millions d’adeptes attirés par la qualité des sons. C’est aussi une brise de fraîcheur dans les bacs de la musique rap de France et une des sensations de l’année 2015 qui ne contredit pas les choix de son autonomie.

Puis que les polémiques n’épargnent guère les propos à la dureté peu tolérée, par les tenants qui gardent les show-biz loin des jeunes frappés de l’exclusion à faire manquer les ascenseurs sociaux, [PNL] reste loin des « unes » de la presse et des plateaux des médias. Il rappelle grandement l’histoire de l’héros du roman, « Flipper », de Jerzy Kosinski, l’auteur qui interpréta Trotski dans le film qui a porté à l’écran « 10 jours qui ébranlèrent le Monde », l’œuvre magique de John Reed sur la révolution bolchévique.

C’est aussi avec un langage innovant qui décode et ne déçoit pas. Des paroles qui se suffisent de l’ancrage à la cité populaire, des banlieues françaises, emportée dans ses mythes urbains. Mais se découvre au rythme des symboles plus du funk que le hip-hop, qui ne s’épargne pas de se reproduire à l’identique. Apparu discrètement l’an dernier sur le Web, PNL a réussi, malgré le manque d’assurance et sans label ou tapageuse promo, à s’imposer la révélation française du genre en 2015.

Un tandem qui a le sens des goûts de l’heure et s’apprécie pour la déclamation où résonnent la fronde et une esthétique résolue… Mais aussi suscitant la curiosité, telle un OVNI usant d’une emprunte de mystère qui entretient favorablement son succès.

La fratrie « Tarik et Nabil » ( Ademo et N.O.S) a sa solidité, en évitant les feux de la rampe et les états-majors élitistes qui décident... D’une discrétion transformée en popularité magique qui appelle à regarder... Le matraquage des sponsors n’est en fait que du commerce de dupes.

Ils ne donnent pas d’interview et ne s’expose pas dans les médias, comme une intelligence qui traduit la phobie des traductions hostiles au genre. Les journalistes le coursent, mais c’est une clandestinité qui vaut son pesant d’or pour être l chée. Au dernier printemps de bourges, du 12 au 17 avril 2016, les deux frères ont faussé compagnie au programme, gardant en or leur mystère.

Comme nouvelle expérience vocale, elle s’inspirerait davantage du style Al-Jaero dans le jazz, que d’une quelconque rime gratuitement saccadée. Ce duo fait son bonhomme de chemin avec deux albums où les rythmes sont plus attisés que bidonnés de remixes… Apprécié, il est classé déjà 1er du paysage rap français, depuis ces dernières semaines d’avril et de mai 2016 selon le journal les « inrocks », qui le qualifie de phénomène.

Les deux frères originaires de la cité des Tarterêts à Corbeil-Essonnes qui associent leurs démarches en solo déjà entamées auparavant. PNL (Peace N’ Lovés) réussit une opération de marketing jamais réalisée auparavant de cette manière, en raflant le disque d’or au bout d’une année d’existence. Un exploit d’autant plus louable qu’ils l’ont fait en indépendant, sans aucune maison de disque pour les épauler.

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