Accueil > Arts / Culture > Culture et Arts : La critique, l’information et les sorties culturelles. > 6- Portraits d’artistes. Présentations d’événements culturels. > Décès d’Abderrahman Dendan saxophoniste du groupe Raïna Rai
Dit Dahman, il était le porteur de tradition Guembri à Bel-Abbès...
mardi 28 avril 2015, par
Un des membres marquants du légendaire groupe de musique « Raïna Raï » d’Algérie est décédé le 26 avril. Un arrêt cardiaque l’a ravi aux siens, à l’élite musicale de Sidi-Bel-Abbès (ouest d’Alger) et à toute l’école "Guembri" d’Algérie. Il s’agit de Dendan Abderrahman, communément connu par le prénom de Dahman. Il était le saxophoniste de la formation qui, en 1980, fit une entrée fracassante dans la production musicale algérienne.
Alors que les rythmes oranais anciens se modernisaient dans un raï adoptant le synthétiseur et la batterie, Raïna-raï s’est constitué. C’est à partir des musiciens de formations actives dans les fêtes locales des années 1960, 70 et 80, que l’équipe a été regroupée.
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La joyeuse ville de Bel-Abbès a abrité le théâtre de Kateb dans une institution publique. Mais aussi de grands noms d’instrumentalistes, de paroliers et de doyens, comme Ezergui, des chouyoukhs de la musique raï. Ou bien le parolier « Cheikh Mékalèch » qui fut prolifique et fournit nombreux chanteurs de la région ouest d’Algérie.
RaIna-Raï doit sa célébrité à son style, d’abord. Son timbre est unique, apparenté être une réalisation collective, à l’instar des groupes qui ont fleuri, à l’époque, dans les villes algériennes et du Monde. C’est aussi le cas d’une équipe qui a germé et a été regroupée dans l’immigration en France. D’où elle a pris l’inspiration folk-rock, mêlant sa première tendance (folk) du raï traditionnel avec, la seconde, une instrumentation très moderne, à la tonalité Pink-Floyd.
Cette dernière particularité a rendu reconnaissable les sons de « raïna-raï », parmi toutes les créations du genre, grâce aux riffs du guitariste attitré du groupe : Lotfi Attar. Même si le Gnaoui et le raï traditionnel, ancrés à Bel-Abbès pour des raisons historiques, ont marqué la production de Raïna-Raï, la composante humaine avait déjà joué dans des groupes locaux de la région, versés dans la musique moderne.
On appelait Dendan Abderrahman par le prénom de Dahman. Il était dans l’équipe de raïna raï dès sa naissance, mais très en retrait des débats et mésententes sur les choix musicaux du groupe. Avec sa personnalité discrète, il était le cuivre du groupe, sans montrer une quelconque ambition grandiloquente. Il était éloigné des excès qui ont créé les turbulences organisationnelles, sous-tendues par le style musical à donner aux travaux que proposaient les membres…
Lotfi Attar n’était pas d’accord avec ce qui se passait dans le groupe, notamment sur la question de l’orientation musicale. En 1987, Lotfi Attar avec Djilali Rezkallah ont créé un autre groupe, "Amarnas" qui a duré jusqu’à 1992 et a perpétué la particularité Raïna-Raï dans le genre raï.
Dahman, au moment de son décès, était sans travail et vivait dans sa légendaire humilité. Il avait un sourire attachant et un charme craquant de virilité et d’élégance. Il était une légende nationale, au cœur même de toute la saga légendaire de Raïna-raï, qu’il a vécue jusqu’au moindre refrain…
5ème depuis la gauche, Dahman aux 1ères heures de Raïna-Raï By- Auteur de l’image : Saber68 - Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens, Public Domain, CONSULTER ici, in Wikipedia
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