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Algérie : l’exaltation des malédictions qui déjouent le projet national

Pétrole et nationalisme : source idéologique de la paresse rentière

lundi 3 décembre 2012, par Azouz Benhocine

Les analystes qui tentent de comprendre le destin de l’Algérie, voient dans les présidentielles de 2014 une issue à toutes les dérives et une fin de la léthargie qui pétrit à la fois l’essor économique et la félicité démocratique. Après des législatives et des élections locales, de 2012, plombant les structures intermédiaires et locales du pouvoir, le vote pour un nouveau Raïs, devient une ultime échéance. Les boycotts furent jusqu’à là contestataires, ils sont désormais une désertion. Et plus encore, cette défection est perçue comme détournement et inaptitudes de ce qui se passe et laisse sur-place : de passifs regardants et de médiocres dirigeants en face-à-face !

Faute de voir les éternels tuteurs historiques, patronnant avec l’armée le pays immobilisé sur ses flottements, gagner les musées, le désarroi des érudits « es-Algériologie » n’identifient que la prochaine élection des présidentielles de 2014, comme perspective de substitution à l’ancien, un sang nouveau.

L’une des réparations qui s’intitule primordiale, comme défi aux fauteurs jusqu’à ce jour impunis : Le crime de Bouteflika où sa falsification de la constitution pour son 3ème mandat illégal. Puisqu’en 2014 c’est le retour à deux mandatures, ce qui résonne en accaparement du pouvoir par un politicien, soit un délit de dictature. Ce genre de "politicien" soudé au pouvoir, il n’y a jamais eu d’alternance, a une lourde responsabilité dans la déchéance algérienne. Une famille idéologique se justifiant par la mémoire et le pétrole...

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L’Algérie absente parmi les pays émergents, au-delà des satisfactions dépensières et peu sérieuses quand elles ne concernent pas un patent projet pour l’avenir, n’a que peu d’amitiés internationales, sauf pour ces pétrodollars. Ces derniers concèdent au populisme, à calmer les revendications et les tentations de grand « Printemps », le tape-à-l’œil de faramineuses autoroutes ou mosquées. Un jour suit l’autre depuis que Boutef, reliquat du sérail bl mable, est revenu aux affaires, les réalisations récentes sont bien plus éphémères que celles antérieures y compris les plus antiques.

Le projet national algérien, que la population identifie comme celui pour lequel 1 million et demi de martyrs se sont sacrifiés, est en panne, au regard du prompt amenuisement de l’enthousiasme populaire des années 60. Pendant les premières années de l’indépendance, les ressources algériennes, chiffrées, étaient de 2milliards de dollars provenant de l’immigration, 3 étaient les recettes propres des exportations agricoles dont les céréales, les agrumes et le vin, puis en dernier la fameuse manne pétrolière ne procurait qu’1,5 milliard.

Cinquante ans plus tard, les habitants se sont multipliés par 4 et les finances gagnés des exportations énergétiques font 60 fois plus. Alors que les deux autres filières, l’immigration et l’agriculture qui étaient meilleures, sont devenues bien maigres pour la première et déficitaires pour la seconde. Le pays n’a pas traversé toutes ses crises qui fêlent la cohésion. L’Algérie vit la violence d’un Etat défaillant sous la responsabilité avérée de l’armée, alias : le DRS et les généraux.

Le syndrome d’effondrement à l’horizon, les mutations convenables sont allergiques aux défis primordiaux.

Un « fascisme vert », apparenté aux valeurs et constantes du peuple, a exécuté de son côté sa propre brutalité, lors de l’avènement de la seule expérience démocratique. L’image de l’Algérie est liée à l’AQMI et à un islamisme comme descendant adultérin du libéralisme et du nationalisme identitaire. La décennie noire ou rouge, peu importe la couleur que les commentateurs utilisent, a reporté au hasard de la chance le renversement du système ancré depuis 1962. Acquis le 5 octobre 1988, le changement a été professé par la jeunesse désenchantée qui s’est révoltée contre la gabegie et la prédation. Puis la criminalité terroriste a accablé toute révolution significative…

La nouvelle génération avait consenti ses martyrs pour la liberté. Quelques 500 tués et plusieurs milliers de torturés pour une démocratie que la mouvance islamiste a dévoyé, en usurpant le sacré. La religion commune s’est vue catégorisée et accaparée, en programme à quelques partis politiques, se proposant au peuple, bien plus nationalistes, avec « Sabil-Allah » (au nom d’Allah) que les aïeuls de la libération… La « fitna » extrapolée au niveau terrestre, l’Algérie l’a bien recelé dans la solitude lors de la décennie aux couleurs nébuleuses. Et un holocauste qui a donné à l’islam une image écornée, et même assumé par davantage les complices algériens de l’intégrisme que les islamistes eux-mêmes.

Une grande phobie taraude les experts en anticipation concernant l’Algérie, quel destin ? L’après-pétrole semble être déjà présent, au gré des fluctuations du prix du baril le pays s’enrhume. La misère menaçante, disent ces observateurs assidus de la situation algérienne. Si le rappel des années 80 revient dans les esprits, quand le pétrole valait à son bas jusqu’à 6,5$ et avait pendant de longues années une moyenne de 8,5$, les émeutes sont devant la porte et on s’en sort pas du logis sans les croiser. Le 5 octobre 1988 inscrit à l’histoire contemporaine, les officiels qui le niaient par le passé, disent maintenant : « notre pays est précurseur du Printemps Arabe. »

L’explosion démographique a placé de bien nouvelles exigences, en plus du pain revendiqué en 1988 tout le Canada est à créer en Algérie !

L’Algérie est le pays le plus exposé à la réduction du volume de sa production pétrolière dans les prochains cinquante ans. L’assèchement des puits existants est plus probable. Les nouvelles nappes pétrolières sont vues au Brésil où les explorations en mer ont déjà identifié de fortes quantités. Alors qu’une course effrénée pousse tous les pays nordiques vers la convoitise des espaces vierges du pôle nord de la Terre. La Russie restera dans le lot des premiers producteurs pour au moins un siècle.

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Nombreux autres pays du Golf arabique épuiseront jusqu’à la dernière goute leur pétrole. Aussi des pays comme le Venezuela ou l’Algérie ne font actuellement que des découvertes potentiellement moins denses de contenances, à moins que des surprises viennent démentir cette tendance. La situation de perte de la rente pétrolière, est promise pour l’Algérie dans moins cinquante, selon toutes les anticipations connues et toutes concordantes. A moins que les choses changent et mettent le pays au travail, à la création, à la production et au défit de toutes les entraves…

Réapproprié le projet national, doit normalement advenir en remballant les nationalismes inopérants, de l’islam réactionnaire et des parrains éternellement aux abois, afin de parer aux soulèvements qui ne les encensent plus.

Parmi les défis qui intéressent une vision historique d’un nouveau projet national algérien, c’est réhabiliter l’Algérie avec sa famille universelle. Celle des pays du monde où la justice sociale, générée par les gauches qui gouvernent comme en Amérique Latine, soit une fabrique des libertés et une machinerie performante respirant une certaine édification, égarée depuis 3 décennies, de la prospérité.

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Voir en ligne : NOTRE GRAND DOSSIER ALGERIE.

     
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