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17 octobre 1961 : la férocité policière au banc des accusés

Le pas officiel d’une France conciliée avec son colonialisme

jeudi 18 octobre 2012, par Azouz Benhocine

Dans l’impossibilité de partager la mémoire qui les associe, l’Algérie et la France sont le cas typique des expressions attardées par des nationalismes vétustes. L’Histoire commune de ces deux pays génère une adversité répercutée sur une époque nouvelle alors que sa population fait sa lecture propre et intransigeante du passé. Seule la compréhension composée par les historiens de la guerre d’Algérie est stabilisée dans les esprits, les autres interférences deviennent obsolètes et ridicules après un demi-siècle.

Les opinions partisanes voire politiciennes, des deux rives d’ailleurs, campent sur la réitération des brutalités que la revendication de l’indépendance algérienne a porté contre un occupant aussi violent que spoliateur. Or, aucunement concernés, Algériens et Français de 2012 subissent stoïquement les seuls effets négatifs et haineux d’une guerre bien misérable, telles toutes celles endurées par l’humanité de toutes les époques.

Lors de la 51ème commémoration des évènements sanglants du 17 octobre 1961, le président français a eu l’audace, contrairement à ses prédécesseurs, de concéder la reconnaissance d’une tuerie collective ordonnée par l’Etat-métropole. Ce massacre n’a rien d’une anecdote policière figurant dans les annales des faits-divers, car il est question d’actes mémoriels revenant souvent à chaque fois que l’Algérie est citée en France.

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« La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes »

Par délit de faciès qui s’opérait à l’occasion du couvre-feu, tous les maghrébins entendre les tunisiens et marocains, il n’était pas de bon teint de ressembler à sur qui on voit l’Algérien. D’autres étrangers et de rares Français au teint basané, ont été exposé à la réprimande collatérale. L’illustre écrivain colombien et Nobel de littérature, Gabriel García Márquez, vivait en France, où il a croisé et a touché la main à son confrère, Ernest Heminguay qui était son idole, alors qu’il n’avait encore rien publié. Il a été pris dans la rafle, a passé une nuit dans un commissariat, comme il échappé de justesse à la noyade dans les eaux glacées de la Seine...

La rafle s’était prolongée pour plusieurs milliers d’algériens, arrêtés ce jour du 17 octobre 1961, par des semaines de détention… Dont la légalité qui rappelle pour beaucoup les actes du fascisme !

La répression dont étaient victimes les algériens qui brisaient le système qui les assujettissait à être des sous-citoyens, est enfin officiellement confessée de ce côté de l’occupant ? A l’origine de cette férocité policière du 17 octobre, une manifestation contre le couvre-feu imposé, de 20 heures à 5 heures du matin par le préfet Papon, aux seuls et distinctement aux travailleurs émigrés algériens.

Le contexte des 5 derniers mois, où se tenaient les premières négociations qui ont débouché sur les accords d’Evian en1962 était une libératrice complètement reconnue à l’ONU et par les USA… Les faits encore insoutenables de l’OAS survenu quelques mois plus tard, se sont attaqués directement à la république incarnée par le haut personnage De Gaulle au même titre que les colonisés.

Au fonctionnaire qui a décrété ce couvre-feu, revient ce crime de guerre qui s’est soldé de quelques 200 victimes. A l’instar de celui de la rafle du Veldiv pour lequel –quand il était commissaire de police- il a été condamné sur requête des associations de la communauté juive, Papon n’est pas affranchi de l’injustice dite : deux poids, deux mesures !

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Cette exception, à récurrence actuellement droitière alors qu’elle était jadis unanime, faite aux algériens se manifeste à chaque fois qu’un fait ou un ressortissant de l’ancienne colonie surgisse en France.

Cheb Khaled boycotté dans un patelin de la France profonde ou bien les réactions au film « Hors-La-Loi » de Rachid Bouchareb sont des interactions qui galvanisent non pas l’Histoire, mais des positions politiques… Et l’Histoire assimilée dépasse les discours gauche/droite, de part les idées qui jouissent d’une interprétation universelle !

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