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L’armée opère un désastreux recyclage des bureaucrates en Algérie.

Quand la rente pétrolière sert les détrousseurs du meilleur destin.

samedi 20 août 2022, par Djamel Damien Boucheref

Les espérances que le Hirak redevient en programme d’action des cercles de l’opposition réelle en Algérie, s’accrochent à des faits comme l’arrestation d’un corrompu qui advient souvent dans la guerre des clans de la nébuleuse qui dirige le pays à tâtons. Même un accident de haute envergure, comme les incendies de forêts ou bien un fait-divers choquant, servent comme tentatives à inciter à la reprise des prestigieuses protestations qui ont chassé le dernier maquisard ayant monopolisé la tête du pays. Mais la société perçoit l’ambiguïté de ne pas identifier qui viendra, de cette colère populaire, piloter un pays livré à la médiocratie !

La chose que les opposants n’aiment entendre en Algérie est qu’une découverte de gaz ou de pétrole soit proclamée, 3 ont été annoncées dernièrement. C’est que la rente est chapardée par la prédation des despotes que servent les larbins d’énarques, tenant les rôles de bureaucrates serviles et incompétents. Ce sont les militaires qui interfèrent pour redresser, imposer et écarter tel raïs de qui le reste sera chambouler dans les différentes institutions.

Nous avons, dans plusieurs de nos articles, cité l’exclusion des compétences et universitaires par la filiation corporatiste de cadres d’où a émergé le dernier président, les énarques pour écarter les universitaires. Au temps de la guerre de libération, certains maquisards regardaient les jeunes éduqués en espions du colonialisme. Le 19 mai 1956, Abane Ramdan, lui-même éliminé par ses frères de combats, effectua le rapprochement et le 15 du même mois avec les communistes du PCA.

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Comme il y a des militants qui dénient la légitimité à A. Tebboun, intronisé par un clan dominant de ce qui est le pouvoir profond, ces mécontents n’arrivent à le déloger avec les nuisibles bureaucrates qui le soutiennent. Le hirak a terminé en queue de poisson, largué. Car son projet n’était pas clair et démuni d’une perspective du remplacement du système par des meilleurs. Chasser le modèle de la nomenklatura héritée de l’ex-parti unique et sans distinguer qui gouverne reste posée maintenant.

Alors que la justice du téléphone envoie convocation et les services traquent les contestataires jusqu’à leur domicile, le pays se redresse avec le faste qu’offre la rente énergétique. En effet avec la crise en Ukraine, le gaz algérien retrouve des parts du marché en Europe ainsi qu’ailleurs. Et le pays regagne aussi plus de considération auprès du vieux continent uniquement pour sa ressource. Ce qui a été relaté par l’agence Reuters.

L’accord d’approvisionnement en gaz avec l’Italie pourrait, entre-temps être considérablement élargi à d’autres pays du vieux continent. Les appels aux États européens ne sont même pas nécessaires à la diplomatie de Mr. Lamamra, car le marché est volatile et cet état est opportun aux producteurs. L’Espagne s’est trouvée sanctionnée pour sa position de soumission au chantage marocain concernant le flux migratoire, avec la rupture présumée du contrat la liant au pays du Maghreb.

Les avantages de l’amitié avec l’Algérie ont ce seul créneau attractif : des produits énergétiques. Ils ont servi dans la diplomatie et dans les conflits depuis la décennie 70 du siècle dernier. L’atout pétrole-gaz sert l’Algérie sur la scène internationale et donne des moyens aux autocrates face à la colère interne en satisfaisant les doléances sociales. Le pays est encensé par les européens qui donnent aux autorités des fenêtres de discussion, ce qui affecte la colère locale.

Soit il faut être psychologiquement malade, soit la compréhension des mots et des concepts n’est pas à même judicieuse chez les responsables algériens qui succèdent à Bouteflika. Les subalternes, du dernier rejeton du nationalisme libérateur à avoir régner à Alger, vénèrent le mouvement qui s’est déclenché en février 2019, destituant leur mentor populiste. Tebboune parle du "Hirak beni", pourtant énarque et ancien chef du gouvernement ainsi que contesté comme raïs.

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Ce mouvement social irréversible est habité de la contradiction irrésolue pour enclencher une dialectique de succession que jamais l’Algérie n’a pu surmonter. Celle que le Hirak n’a pas respecté le préalable de désigner celui qui alternera au squatter anticonstitutionnel des 4 mandats présidentiels ou à l’actuel incompétent qui ne s’est adressé au peuple. Du fait des exclusions que subissent les élites intègres et compétentes, par la main des énarques et des traditions fanatiques ainsi des dogmes nationalistes, fascistes et réactionnaires, ce grand pays n’est pas encore sorti du marasme.

D’une part Mr Tebboune dit qu’il n’y a pas de prisonniers d’opinion et de l’autre part il vante les grâces présidentielles, le 5 juillet 2022, de 14 000 détenus dont des « hirakistes ». Alors que ce sont 380 islamo-terroristes de la décennie noire qu’il relaxe. Dans tant d’amalgame c’est encore pire que le pouvoir qui a précédé. Les prisons algériennes grouillent d’injustice…

Ils sont quelques 5 à 8000 justiciables à avoir été poursuivis devant les tribunaux pour avoir dénoncé le maintien du système politique après le nain du gang d’Oujda qui a gouverné depuis 1962. Des centaines de citoyens ont été poursuivis et incarcérés depuis le déclenchement du Hirak en février 2019. 300 y sont encore dont certains n’ont pas été jugés depuis plus d’une année d’incarcération.

Si les auxiliaires du nationalisme corrompu sont issus de l’ENA sont écartés, aucune anticipation de la succession n’est proposée après les faux-dévots qui fanfaronnent de la puissance et de la force pour des crédules citoyens croyant à la démagogie du "front intérieur". En même les "fascislamistes", dont l’Algérie recèle un vaste tissu encadrant la société par les minarets, lorgnent pour s’emparer du pouvoir, au détriment de l’approximative et accidentelle caste militaro-bureaucratique...

Les gouvernances qui se sont succédées depuis l’indépendance de l’Algérie, en 1962, n’ont pas su faire de la jeunesse des propulseurs de l’émergence économique, ni de l’émancipation de leurs propres conditions d’existence. Elles sont comptabilisées sous la responsabilité de l’armée qui fait et défait des Présidents. Et dont les "khabirs" (experts) ne visualisent pas le destin d’une nation égarée dans les méandres de l’obscurantisme religieux et la prédation fomentée par l’incompétence.

Tel est encore une autre depuis décembre 2019, le recyclage des bureaucrates, plus souvent formés à l’ENA que sont les serviles larbins à la solde des nationalistes, s’est opéré après la chute de Bouteflika. Et l’actuel raïs est le cacique de tout le personnel qui détruit les ambitions de ce peuple généreux !

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