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Ni Iran et ni USA, en Irak les législatives plébiscitent les militants éprouvés

Moqtada Sadr et Communistes, une alliance qui a donné ses preuves...

dimanche 20 mai 2018, par Hugo Mastréo

L’Irak attend le nouveau gouvernement, conséquemment des législatives du 12 mai 2018. Les résultats définitifs, dévoilés samedi 19 mai, sont aux dépens du Premier ministre sortant qui est soutenu par les occidentaux. Ils débouchent sur un changement du paysage politique. Et ils augurent, du fait du morcellement, des alliances qui devront être nouées pour la formation d’un gouvernement multiculturel. Percée des "antisystèmes" est une première dans un contexte géographique arabe et où l’islam semble être anxiogène.

Quand certains analystes arabes revendiquent que l’Irak serait à l’avenir l’un des pays les plus dynamiques de la région du Moyen-Orient, ce message dérange les puissances régionales qui ont d’innombrables larbins à faire croire du contraire. Pourtant la chute du régime Saddam, quoique penseront certains, a satisfait une partie non-négligeable de la population. Kurdes, chiites, modernistes attachés à la démocratie représentative, y rêvaient. Alors l’agression américaine s’est substituait férocement à leur idéal, elle a donc été rejetée.

19 mars 2018

Car la pluralité, dans ce pays noyé par l’ample prépondérance de la notion de Monde arabe, a enfin bien sa belle part au changement. Aucune des trois forces arrivées en tête n’a gagné plus d’une cinquantaine de sièges au Parlement. Les compromis du mouvement politique conduite le leader Moqtada Sadr, allié aux communistes, a obtenu 54 députés. Ils ont donné naissance à une cohésion des différentes identités qui, nationales et religieuses, ont marqué la résistance, tant à l’invasion américaine de 2003 qu’au terrorisme de l’islam de la théologie de la cruauté.

A l’image de la profondeur des aspirations de la société irakienne qui s’apparente à l’une, comme la syrienne ou la libanaise, des plus variées du Monde arabe avec ses composantes diverses. L’évolution politique de l’Irak est d’une clarté à faire rougir les révolutions et tous les romantismes exhibant leur compatibilité à l’assiduité. L’avancée perçue, avec les dernières élections législatives, donne gagnant, ou du moins en première position, le clerc, Moktada Sadr, à la fois anti-américain et anti-iranien.

La performance de cette alliance construite à la base, avec des actions politiques qui ont été gravées dans la mémoire collective des Irakiens, dont la grande manifestations anti-corruption, d’août 2015, représenterait une réprimande à l’égard de l’élite politique dirigeante. D’ailleurs les trois formations qui ont émergé, de ce dernier vote des 329 membres de la chambre chargée des législations du pays, sont toutes nouvelles par rapport à l’ancienne assemblée.

26 février 2018

Les citoyens de ce pays qui sont au fond du gouffre de la pauvreté et exposés au terrorisme, accusent toujours de corruption généralisée et de gouvernance dysfonctionnelle, les responsables. Les Irakiens ont usé de leur prérogatives d’électeurs pour rompre avec le passé. Voilà donc le résultat manifeste d’un rejet de pitoyables et serviles élites. Puisque le leader Sadr, gé de 45 ans, n’a pas été candidat, ni élu.

Si cela n’est une aspiration des Irakien modernistes, que peut-elle bien signifier ? Aussi dérangent les faiseurs de Fak-News, L’ improbable alliance de Sadr avec les communistes et les Irakiens laïques, offre une lecture limpide construite d’un cheminement connu de tous. On imagine donc avec une simplicité déconcertante l’opposition, de ce bloc, comme des plus farouches à toutes ingérences étrangères en Irak, que Téhéran et Washington se vantent et veulent entretenir.

Cette démarche est totalement paradoxale à celle qui a régné ces quatre dernières années. La planification militaire américaine pour l’Irak a collaboré avec le Premier ministre Haider al-Abadi, un musulman chiite modéré qu’elle considère celui qu’il a réussi à reconstruire l’armée du pays, restaurer sa souveraineté et s’associer avec les deux proches et influents acteurs : Etats-Unis et l’Iran. Mais les résultats des élections nationales du week-end en Irak ont ??déchiré les hypothèses américaines et celles de Téhéran.

2 octobre 2017

Résultats préliminaires des législatives irakiennes de 2018

Partis Sièges +/-
Alliance des révolutionnaires réformistes (en) 54 Nouveau
Alliance Fatah (en) 47 Nv.
Alliance de la victoire 42 Nv.
Al-Wataniya (en) 28 + 7
Coalition de l’État de droit 26 - 66
Parti démocratique du Kurdistan 25 - 1
Liste Moutahidoun (en) 17 - 6
Mouvement de la sagesse nationale (en) 16 -
Union patriotique du Kurdistan 15 - 6
Autres partis 38 -
Minorités 9 -
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