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Top Secret : une notion de sécurité en mal avec les libertés !
jeudi 6 juin 2013, par
La nouvelle manche du procès de soldat de Bradley Manning qui a repris avec la seconde semaine de juin a poussé l’opinion américaine à songer à l’éthique de l’armée. Comme elle a soulevé pour les juristes, la manière d’apprécier avec rigueur, la valeur des données qu’il a remis à Wikileaks. Est-il un traître ou un héros ?
Enrôlé dans l’armée en 2007, soit un an après que le Département d’État a lancé son programme de diplomatie dit « Net-Centric » qui n’était pas encore rendu public, B. Manning suscite une controverse entre un jeune idéaliste ou un simple espion au service d’un groupe journalistes.
Par cette procédure d’ouverture de ce service, permettant l’exploitation des renseignements, en grande partie militaires, les c bles des ambassades furent les premiers mis à disposition des réseaux informatiques. C’était pour des échanges d’expériences, et dans le but de lever des démarches à suivre.
Son recrutement a coïncidé avec cette mise-à-disposition des données, souvent recueillis par les militaires et les employés consulaires, aux différents services. Les bureaux civils des diplomates américains y contribuent largement et à ce jour.
Ces renseignements à partager pouvaient aussi être servis aux analystes de renseignements de l’armée, des hiérarchies basses, notamment en Irak pour endiguer la propagation du terrorisme de l’Afghanistan ou bien de manipulation de l’Iran. Leur utilité permettait de coordonner dans l’usage et la fourniture d’éléments au renseignement.
L’idéal de B. Manning n’est pas Al Qaeda, mais la vie d’innocents
Les premiers même en étant d’ordre militaire sont comme déclassés par rapport à ceux frappés du « Top Secret », et réservés à l’action anti-terroriste qui angoisse les Etats-Unis depuis septembre 2001. Aucune des informations, comme le célèbre fait de la victime collatérale de l’hélicoptère apache dont Manning a diffusé la vidéo, ainsi que les liens qu’il a envoyé à WikiLeaks n’ont été classés « Top Secret ».
De part son poste de travail dans l’armée, Manning était l’un des plus de 1,4 millions personnes à disposer d’un cote de sécurité, de niveau très secret, donné aux intervenants en 2010. Et l’un des près d’au moins 5 millions d’américains à pouvoir voir des informations classifiées, après une quête ou une simple demande de fonctionnaire.
Dans un livre-rapport de Daniel Patrick Moynihan, actuellement décédé et ancien ambassadeur à l’ONU et l’Inde, la notion de classification des renseignements militaires pose le problème de la démocratie. Il dédie ses positions à l’évolution du monde après la guerre froide où la nécessité du secret faisait unanimité. Il avait dit « Le secret est pour les perdants ! »
La conscience américaine, à l’instar des bonnes pratiques dont se targue la première puissance, est devant une réalité dont on mesure plus que jamais l’importance. Bradley Manning est accusé d’avoir révélé des choses qui ont servi Al-Qaeda et en ricochet ont causé la mort de soldats (ou citoyens) américains. Ce qui est une accusation construite pour l’accabler.
Le message du soldat peut-il resté « lettre morte ? »
Dans ce cas, ce qui mérite d’être souligner, c’est l’hypocrisie de la justice américaine qui s’apprête à punir Manning. Mais elle n’a jamais demandé de comptes à "ceux qu’il a dénoncés", notamment les soldats américains responsables de la mort d’innocents parmi les civils !
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