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Décennie du printemps arabe : le Hirak en Algérie voit son rêve piraté.

La peur de la cruauté religieuse, la maladie infantile des bureaucrates.

lundi 18 janvier 2021, par N.E. Tatem

Les Algériens ont arrêté leur dernière révolte, de 2019 appelée Hirak, à cause de la pandémie. A laquelle, outre Tebboune ou Bengrina, toutes les misérables idéologies se disent partie prenantes. Ce qui a constitué une opportunité en or, pour les bureaucrates de se remettre en selle. Ils ont pris pleinement le pouvoir. Et ils font le substrat des réalités des retards politiques vécus depuis l’indépendance.

Les plus politisés des habitants du pays qui a été un symbole des décolonisations, vivent maintenant avec le sentiment d’avoir subi la dictature de Boumediene. En dépit d’un semblant de fierté du programme de « socialisme spécifique » inspiré d’un progrès à ancrage dans une tradition de révolution émancipatrice. Ils croient que son régime a éliminé ses frères, comme des ennemis parce que berbères.

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Ils croient avoir rater la démocratisation d‘octobre 1988. Car les mêmes grossiers tuteurs ont continué leur règne, après cette grande insurrection contre la perversion du parti unique. Le pays était tenu par des kleptocrates qui ont créé des islamo-fascistes pour bloquer l’Histoire. Et ils les ont envoyés ailleurs, puis les ont rapatriés, disait les chefs encore abrités dans les mosquées.

Après avoir servi les despotes, en chassant, jusqu’à l’exil, les intelligentsias et les intellectuels, notamment les universitaires jugés subversifs et désignés « communistes », les serviles cadres, généralement issus de l’ENA (Ecole Nationale d’Administration), recomposent encore l’ancien système où puent la corruption, l’incompétence et la démagogie.

Il y a une décennie, en 2011, éclata le "printemps arabe" en Tunisie, le pays voisin qui, aux yeux de certains orgueilleux révolutionnaires d’Algérie, est minuscule, voire même plus arriéré. Or les temps modernes ont démontré que sans le pétrole Bourguiba a réalisé une œuvre magistrale. Il a donné plus de droits au femmes que les occidentaux. Et a sécularisé son peuple par la gestion démographique.

Le besoin collectif de modernisation des Etats, en Afrique et au Moyen-Orient est vital. Il est dit de ces populations au rêve fantasque d’acquérir le même cadre de vie des nations développées, était de mettre fin à l’accaparement du pouvoir. Sans répartition ni alternance, en Algérie les despotes de tous poils sont incassables. Et en 2011, c’est la main étrangère et impérialiste qui est était en action.

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Il a eu des expériences du « printemps… » peu concluantes. Certaines, comme en Libye ou en Syrie, sont des crises désastreuses. Car les voyous de la politique, des 2 camps des insurgés et des dirigeants, refusaient que changent les situations de leurs positions acquises. Les premiers inondés d’aventuriers et d’opportunistes voire de terroristes et les seconds contestés tenaient à leurs privilèges.

Ce qui est « le monde arabe » est majoritairement dirigé par des monarchies et des familles réactionnaires qui redoutent le passage à des républiques... Cette phobie de l’effondrement des pouvoirs monopolisés par des roitelets et castes de pervers princes, relança ce qui était déjà aggloméré pour chasser le progrès, sous prétexte et arguments d’anticommunisme primaire.

En ce moment vertigineux, il est facile de croire que le monde arabe devait fondamentalement changer. Or le contexte de l’explosion de l’islamo-terrorisme s’y prête à ce que se substituent aux révolutionnaires les convertis à une religion qui a déjà détruit l’Afghanistan. Et mis, après ce lointain pays d’Asie, l’Algérie dans la plus cruelle hécatombe qu’a connu l’humanité, lors de la période à cheval entre le 20ème et le 21ème siècle, la « décennie noire ».

Rattrapant sa revendication détournée après l’historique octobre 1988, le peuple, du grand pays du Maghreb, a en 2019 renouer avec la revendication de liberté. Mais les gangs de politicards, de fanatiques complices des tenants de l’identité arabo-musulmane et de bureaucrates agglutinés autour du dernier despote du nationalisme de la libération, Bouteflika, n’entendent toujours pas lâcher prise. Car risquant d’être traduits en justice pour leur moult prédations.

Et que la jeunesse compte leur faire rembourser !

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