Accueil > Arts / Culture > Culture et Arts : La critique, l’information et les sorties culturelles. > 2- LA VIE LITTERAIRE. > Le redoutable William Blum est décédé, le plus critique de la politique (...)
Parmi ses articles censurés, il expliquait que les USA aidaient Saddam pour les armes chimiques
vendredi 14 décembre 2018, par
On le surnommait Bill alors que William Blum le faisait mieux et plus largement connaître dans le Monde, au sein des réseaux progressistes et parmi les érudits des dénonciateurs de la politique étrangère américaine. Il vient de rendre l’àme le 9 décembre 2018 à 85 ans en Virginie. Comme comblé de ses idées, l’écrivain et journaliste commença par être anticommuniste mais se ravisa pour aller complètement vers un sens contraire, en devenant celui qui portait des coups à la propagande médiatique de l’impérialisme américain.
Né à New York d’une famille de juifs polonais et grandi à Brooklyn. Il fait des études de comptabilité jusqu’à l’université, sans jamais les avoir mis en pratique dans un métier. Le 1er de ses boulots fut un poste, au milieu des années 1960, de subalterne dans les services informatiques au Département d’État. De l’anticommuniste d’où il aspirait à travailler dans les services extérieurs, il avoue sa repentance pour avoir perdu ses illusions à la suite de la guerre du Vietnam.
– 2 ou 3 choses qui informent sur la révolution de la presse de l’ère numérique
6 décembre 2018
Perdant son illusion il plongea dans ce qui est les médias alternatifs qui étaient vaguement reconnus, pour cette vocation et bien embryonnaires lors des années 60. Cette presse indépendante, souvent assimilée à l’Underground, regroupait des syndicats de journalistes de la "black-liste", censurés pour l’opposition à la guerre au Vietnam. En 1967, avec d’autres passionnés, il est l’un des fondateurs et rédacteurs en chef du « Washington Free Press », le premier journal « alternatif » de la capitale américaine.
Parmi les contestataires, William Blum avait acquis sa particularité de son humour célèbre et sarcastique. Ce qu’il disait était souvent retenu et répété par ceux qui découvrent ses commentaires chargés d’acerbes critiques sociales qui ne pardonnaient pas aux américains d’être crédules. En 1999, il a reçu le prix Project Censored pour son « journalisme exemplaire », une consécration qui inspire...
– Helen Thomas, doyenne des correspondants de presse à la Maison Blanche mise à la retraite pour des propos condamnant Israël.
9 juin 2010
« Je pense que nous sommes tous d’accord que la politique étrangère des Etats-Unis doit être changée et que pour y parvenir, l’esprit – sans parler du cœur et de l’ me – du public américain doit être changé. » est parmi ses tirades les plus claires ! Il l’a déclamé en commençant son intervention de l’été dernier en tant que conférencier d’honneur au panel du Forum de gauche intitulé « CovertAction ».
William a eu la surprise d’être cité, à son corps défendant, par le chef d’Al-Qaïda, car il avait un quelconque rayonnement qui le sortait du lot des critiques. En janvier 2006, une cassette d’Oussama Benladen affirmait qu’« il serait utile pour les Américains de lire L’Etat Voyou », apparemment pour mieux comprendre l’ennemi, pour le chef terroriste. Ce qui mit fin brutalement aux conférences de Blum.
Mais la vente de son livre original, passa du 205 763e au 26e rang du classement des plus commandés sur Amazon.com. D’ailleurs, il répondit en disant trouver que Ben Laden n’est pas pire que le gouvernement des États-Unis. Dans son blog créé en 2003 (consulter ICI), il faisait des analyses de vulgarisation et qui bombardent les guerres de son pays de pires dénonciations.
– Le père Bush, encore l’apologie des médias corporatistes et des politiciens véreux
3 décembre 2018,
W. Blum est également l’auteur de plusieurs ouvrages qui se résument ci-bas :
– America’s Deadliest Export : Democracy (L’exportation la plus meurtrière de l’Amérique : la démocratie)
– The Truth About U.S. Foreign Policy and Everything Else (2013 : La vérité sur la politique étrangère américaine et tout le reste),
– Rogue State : A Guide to the World’s Only Superpower État voyou : Un guide sur la seule superpuissance mondiale (édition mise à jour 2005) [L’Etat Voyou en français],
– West-Bloc Dissident : A Cold War Memoir Dissident du Bloc de l’ouest : Mémoires de la guerre froide (2002)
– Freeing the World to Death : Essays on the American Empire Libérer le monde de la mort : essais sur l’empire américain (2004).
– Ses livres ont été traduits dans plus de 15 langues. Seuls 3 sont disponibles en français :
– L’État voyou [« Rogue State : A Guide to the World’s Only Superpower »], Parangon, 2002, 364 p. (ISBN 978-2841900756)
– Les Guerres scélérates [« Killing Hope : U.S. Military and CIA Interventions Since World War II »], Parangon, 2004, 544 p. (ISBN 978-2841901166)
– Mythes de l’Empire , Aden Belgique, 2004 (ISBN 978-2-9304020-1-7)
« Si j’étais président, j’arrêterais en quelques jours les attaques terroristes contre les États-Unis. Définitivement.
D’abord, je présenterais mes excuses à toutes les veuves, aux orphelins, aux personnes torturées, à celles tombées dans la misère, aux millions d’autres victimes de l’impérialisme américain.
Ensuite, j’annoncerais aux quatre coins du monde que les interventions américaines dans le monde sont définitivement terminées, et j’informerais Israël qu’il n’est plus le 51e État des États-Unis mais dorénavant - chose curieuse à dire - un pays étranger.
Et puis, je réduirais le budget militaire d’au moins 90 %, utilisant le surplus à payer des réparations aux victimes. Ce serait plus que suffisant. Le budget militaire d’une année, soit 330 milliards de dollars, équivaut à plus de 18 000 dollars de l’heure depuis la naissance de Jésus-Christ.
Voilà ce que je ferais les trois premiers jours.
Le quatrième jour, je serais assassiné. » - William Blum
Voir en ligne : Notre dossier USA
Recommander cette page |
|