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Boycott des élections du 3ème mandat de Bouteflika, seule solution des empêcheurs de tourner-en-rond.

L’inassouvie soif du pouvoir pour le dernier despote du nationalisme prédateur, une risée mondiale...

mardi 3 mars 2009, par N.E. Tatem

L’enjeu des élections présidentielles du 9 avril prochain auxquelles tentent de s’opposer la frange éclairée des démocrates algériens, depuis déjà presque 3 ans, est une expérience dangereuse pour le pays. Cette perspective coupée comme un costard sur-mesure pour l’impénitent despote Bouteflika, tient en haleine l’opinion algérienne. Alors qu’une indifférence, et souvent une risée planétaire du fait de sa comparaison avec les modèles arabo-baathistes, se situe bien au niveau de la critique médiatique indépendante locale et des opposants cloîtrés dans une impuissance qu’ils ont d’ailleurs choisie.

La 3ème mandature au raïs dont l’ ge reflète la terne image d’un Mugabe blanc, et aussi physiquement plus dégradé, mais se cramponnant, de son côté d’Afrique du Nord, au pouvoir. La similitude brandie par les partisans et autres alliés à l’ancien diplomate, loin s’en-faut elle n’est point comparable, est celle d’Hugo Chavez qui, lui, a soumis la première loi du pays au suffrage universel. Outre que le socialiste vénézuélien a déjà, quand il a douté de la légitimité de son programme politique, assujetti à élection de son peuple tout son régime politique. Alors que le passage en force, du président algérien, n’est plus à démontrer. C’est une illégalité criminelle aux yeux des plus adversaires de ce kidnapping du pouvoir. Une prolongation toute démesurée !

Sur les 13 qui avaient déposé leur dossier, le Conseil constitutionnel a agréé 5 candidats pour participer, avec Abdelaziz Bouteflika qui brigue un 3ème mandat rajoutant une déroute dans l’atmosphère délétère qui nuit gravement à l’expérience démocratique algérienne. Selon la déclaration, lue à la télévision par le président du conseil Boualem Bessaih, il s’agit de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, trotskiste), Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA - nationaliste), Ali Fawzi Rebaïne, président de AHD 54 (serment 54, nationaliste), Belaïd Mohand Oussaid dit Mohamed Saïd, qui dirige le Parti liberté et justice (PLJ, non agréé, islamiste modéré), Mohamed Djahid Younsi, secrétaire général du mouvement El-Islah (réforme, islamiste).

Prolongations de tous les désespoirs qui ont toujours jalonné l’exercice de la citoyenneté du peuple réduit à la clochardisation.

En perte de repères, comme ayant égaré ses points cardinaux, la vie politique en Algérie est sous perfusion. Un semblant d’existence du multipartisme laisse toute latitude aux dominateurs de l’ex parti unique de poursuivre un règne qui a fait rater à ce pays doté, pourtant de gigantesques atouts avec une rente pétrolière et une jeunesse très dynamique, de réels moyens pouvant le hisser parmi les puissances du monde.

Dans un marasme devenu historique, la population a atteint le degré de désespoir jusqu’à douter de sa mémoire fondatrice de son identité, celle qui faisait sa plus grande fierté. A propos d’histoire commune, le désenchantement pousse les jeunes, et pas seulement eux, à vouloir quitter leur terre quelque soi le risque et le prix. La mémoire collective est même placée comme l’investissement privé d’une caste qui a un nationalisme étroit et conspirateur contre l’intérêt national. Sur 12 cardiologues formés en 2008, selon le ministre de l’enseignement supérieur qui s’est exprimé à la mi-février 2009, 10 ont quitté le pays au lendemain de la fin de leurs études. Pas seulement les jeunes comme ces fraîchement diplômés, un retraité de 69 ans a été trouvé, pendant le mois de novembre 2008, dans une embarcation en partance de Annaba (à l’est du pays) et que les gardes-côtes on récupéré après qu’elle ait tourné pendant des jours sans mettre le cap vers les territoires européens auxquels elle se destinait.

Une parodie de démocratie où même les opposants potentiels à la 3ème mandature de Bouteflika, sont aussi et généralement tous issus du sérail. Ce dernier a longtemps mené des monopoles claniques aussi bien pendant la glorieuse guerre de libération qu’après, par le biais d’un parti unique ayant la torture à commanditer d’une armée qui a maintenant, elle aussi, point de crédibilité à rectifier les dérives. Elle qui intervenait souvent pour redresser la barre et corriger les malhonnêtetés dans la gestion politique des affaires de la nation jeune de ses balbutiements. Et ses tentatives d’ancrer une constitution intangible quelque soi les dirigeants.


Bouteflika - video powered by Metacafe

Une classe politique totalement coupée du peuple, comme séquelle de l’accentuation de la domination des nationalistes de toutes les époques.

Et ceux de la classe politique n’ayant aucune attache avec l’ancien système, font usage des mêmes réflexes. Eux-aussi, ils s’adonnent aux pires comportements de l’idéologie du FLN dirigiste. Ils se distinguent en libéraux plus capitalistes que là où Adam Smith et Taylor ont éclairé la grande révolution industrielle. Alors qu’ils ne proposent rien, sauf le ralliement aveugle à l’américanisme qui ne fait que les mépriser. Saïd Sa di leader du RCD n’arrête pas de solliciter par tous les moyens, y compris ses innombrables déplacements pour lier manifestement la présence de son parti à une allégeance ouverte et basse aux USA.

Ce qui laisse dire à un analyste : « …depuis que ce pays a perdu ses communistes qui ont été de toutes les aventures politiques algérienne du 20ème siècle, et ont été debout quand leur environnement s’effondre, l’Algérie a cassé sa boussole qui permettait à son peuple de percevoir les enjeux de son parcours politique… » Mais ce n’est pas le seul repère égaré dans le tortueux chemin des crises qui mettaient l’Algérie dans des houles frisant, à chaque résurgence, le spectre de la guerre civile. Les islamistes qui ont vraiment induit une guerre plutôt d’incivilité généralisée avec une large complaisance des autorités officielles, c’est-à-dire des groupes régnants et ayant les reines du pouvoir, et de larges franges de la population bernées par la fibre religieuse. Ils sont maintenant aux postes de prévôts pour que la gabegie qui procure toutes les désespérances soit maintenue en diktat engendrant toutes les dépressions chez les êtres.

Dans la campagne du 3ème mandat accaparé, par une corruption pécuniaire et maffieuse des élus du Sénat et de l’assemblée nationale, par le dernier des despotes qui ont fait de l’Algérie un pays de démoralisation de ses meilleurs enfants, cadres et simples citoyens, il est miroité au peuple des relèvements des salaires et des investissement chiffrés à coup de milliards. Même avec un tel populisme, le fléau des « Haragas » clandestins empruntant les embarcations de fortune pour quitter le pays n’arrête pas de prendre de l’ampleur, tellement l’absence de perspectives est omniprésente. Ces partants, à bien comprendre leur désarroi, sont de vrais empêcheurs de tourner-en-rond. Ils ne trouvent pas les canaux d’expression et sont humiliés, malmenés et caporalisés par les éléments, des plus médiocres, incompétents et corrompus que le mode de gouvernance largement encouragé par Bouteflika et ses sbires devenus plus arrogants et dominateurs que jamais, leur impose quotidiennement.

Un boycott largement attendu, au regard de toutes les élections tenues depuis que Bouteflika est venu déprécier les actes citoyens envers les institutions.

Alors que les récentes expériences électorales, notamment les présidentielles qui ont assurés à Bouteflika un second passage à la tête de l’Etat, ont été frappées de boycott. Bouteflika a donc évité de présenter l’amendement de la constitution au suffrage universel qui est une procédure de toute constitutionnalité digne de l’ère que vit l’humanité. Seuls les traditionnels bourrages hérités des trucages des élections sous le colonialisme, sauveront la face de la mascarade que ce président au pouvoir depuis les premières heures de l’indépendance sans pour autant gagner une véritable aura. N’est-il pas dit qu’il est, et a été depuis toujours, maître absolu de la corruption et même des pires détournements, disons les cachets, acquis sur les contrats avec les sociétés étrangères du temps où il était aux affaires extérieures.

Le boycott qui est la seule riposte citoyenne dont dispose la société civile, n’appartient guère à la classe politique. C’est un réflexe d’administrés ayant le balisage des services étatiques comme refouloir. Une administration qui n’a pas gagné la confiance de ses sujets assignés à subir les fameux bourrages que le parti né des rouages, le RND présidé par Ahmed Ouyahia, s’est le plus évertué à banaliser au moment où le FLN, dirigiste à ne confondre avec le FLN libérateur, soutenait grossièrement les islamistes et leurs tueurs des militaires, des intellectuels, des journalistes et des démocrates surtout de gauche qui combattaient pour un projet démocratique conséquent.

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