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Le GERD en Ethiopie reconfigure la répartition des eaux du Nil.

Le stress hydrique et les convoitises des eaux qui terminent en mer.

samedi 18 juillet 2020, par Azouz Benhocine

Le Conseil de sécurité de l’ONU a invité l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan à trouver un accord mutuellement bénéfique pour que le Grand Barrage de la Renaissance soit opérationnel, lors des années prochaines. Son impact sur le microclimat régional est paradoxal. D’une part il accélère la vie en zone humidifiée et d’autre il prive d’autres endroits de leurs habituelles quantités de flux d’eau.

Ecouter l’article.

Le mois de juillet 2020 arrivé, le remplissage Grand Barrage de la Renaissance (Gerd) en Ethiopie a créé une tension avec l’Egypte. Depuis des siècles les clivages autour des ressources d’eau ont jalonné l’histoire et même le quotidien des pays du sud. En Afrique le stress hydrique s’accentue, alors que la Terre est alarmée par ce qui est le changement climatique poussé vers le réchauffement.

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Dès le 26 juin, des déclarations des 2 voisins, Egypte et Soudan en aval de l’écoulement du fleuve "Nil", ont marqué leur hostilité au barrage éthiopien. Alors que l’infrastructure s’était dressée dans le paysage, dans un élan de redressement économique du pays. L’Egypte a franchi cette année le seuil symbolique des 100 millions d’habitants, alors que 70% de ses approvisionnements en eau dépendent du Nil. Sa croissance démographique est estimée pour 2050 à 150 millions.

Connu depuis le 31 mars 2011, le GERD est présumé pour une puissance installée de 6 450 MW (mégaWatt). Il est situé dans l’état régional de Benishangul-Gumuz sur le Nil bleu. Il devrait être le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique, d’après l’ouverture du chantier le 28 mai 2013 et l’historique qui accompagne ce projet, d’une importance non-moindre. Sa construction devrait durer jusqu’en 2022, mais la réalisation physique est déjà en place.

Lancée sur un programme de développement que Populi-Scoop a déjà exposé dans l’un de ses article, l’Ethiopie compte reconsidérer l’accord de 1959 et réclame une place plus importante dans l’exploitation et la gestion de cet or bleu. Seuls 3% des terres agricoles sont irriguées dans ce pays qui connait un essor économique, dont le travail des sols passe pour un vecteur non-négligeable.

Plusieurs traités conditionnent les relations entre les 3 pays dont celui de 1902 qui impose l’Ethiopie à ne pas construire de Barrage. A l’époque la retenue d’Assouan n’existait pas encore. Puis en 1959, reprenant un accord signé en 1929 conjointement par l’Égypte et le Soudan, attribue les deux-tiers des eaux au premier et 22 % au second. Alors que les autres pays riverains se partagent le solde.

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C’est ce dernier qui a été démantelé en 1999 par le reste des pays africains que sont : Burundi, Congo, Égypte, Éthiopie, Kenya, Rwanda, Soudan, Tanzanie et Ouganda. Lesquels ont totalement remis en cause les textes précédents et toutes les répartitions induites sans commun égard aux riverains.

En 2010, les pays en amont des 3 nations (Egypte, Soudan et Ethiopie) principalement bénéficiaires des eaux, ont poussé à une meilleure gestion commune, avec le « New Nile Cooperative Framework Agreement » qui est une convention. Puis en 2015 l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie signent, en mars, un accord de principe sur le barrage de la Renaissance. Mais sa mise en fonctionnement est restée en impasse.

Le remplissage nécessite 79 000 millions de m3. Alors que la période actuelle, finissant le printemps, coïncide avec une mousson saisonnière qui a pris, ces dernières années des cycles favorablement arrosés, que nous avons cités dans l’un de nos articles. L’opération de stockage fâche notamment Le Caire, mais les pluies abondantes inspirent à la retenue.

Ceci pourrait réduire l’approvisionnement en eau du pays pendant le temps de la manœuvre, dont la teneur est encore en négociation entre les éléments de la région. L’Éthiopie souhaite que la mise en eau du barrage se fasse sur quatre ans, alors que l’Égypte demande un allongement de cette période. Discorde portée à l’ONU par l’Égypte, le pays y voit sa sécurité mise en péril, craignant de perdre à terme jusqu’à 25% de ses ressources en eau.

L’Égypte est un pays à diplomatie dynamique. Ses responsables ont soumis au Conseil de l’ONU un projet de résolution qui encourage les trois États à parvenir à un accord concerté, dans un délai de deux semaines. Ce qui suggère aussi, sans aucun agenda unilatéral, de ne pas aller sur des actions unilatérales, de toutes les parties, à l’égard du GERD.

Ce qui souligne le rôle important du Secrétaire général des Nations Unies à cet égard, lequel est bien imprégné du sujet et ne voit de grands litiges régionaux. Alors que la météo en général aide actuellement...

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