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Diététique : qui de l’anorexie ou de la boulimie aura le dernier mot ?

"Les toxicos de la bouffe"

Acceptons - les pour qu’ils s’acceptent !

lundi 3 mars 2008, par chicote

Etre en marge de la société, se savoir inexistant aux yeux des autres ou faire partie d’un sujet tabou dont on ose pas parler : alors qu’un grand nombre de personnes s’y reconnaîtrait. Tel est l’objectif visé par tous les journalistes, écrivains et porteurs de l’information : éclaircir ce qui reste obscur car le savoir guérit bien de choses. De là à guérir un mal présent chez plusieurs femmes et hommes qui les pousse à se détruire à petit feu en utilisant la nourriture comme objet de destruction massive peut-être pas mais y aider sûrement...

Vous l’aurez peut être deviner alors, mais ces informations restent encore trop succinctes pour réellement comprendre le problème. Problème qui s’immisce dans la vie de certaines personnes en manque d’une partie d’elles-mêmes selon le corps médical. En quête de la partie de soit qui permet d’exister pleinement. Ce gouffre doit être comblé pour pouvoir survivre ! Combler par quoi ? Nous arrivons au coeur de l’histoire "la nourriture" qui à elle seule détruit la vie des êtres qui en sont complètement dépendants, qui trouvent en l’ingurgitant un bonheur apparent et éphémère suivi d’une morosité et d’un état dépressif long et irréversible.

Ce trouble du comportement alimentaire (TCA) est nommé "boulimie" lorsqu’il est accompagné de vomissements et "hyperphagie" lorsqu’il ne l’est pas.

La boulimie est à l’inverse de l’anorexie, une attitude compulsive envers la nourriture qui aboutit à un dérèglement totale de l’alimentation et laisse dans l’ombre des milliers de personnes. C’est en soit une attitude encore plus marginale que l’anorexie, raison pour laquelle elle n’apparaît dans aucune campagne dénonciatrice, encourageante pour ceux qui en souffrent. Par conséquent, les concernés trouvent cela inavouable, honteux. Le cercle vicieux est enclenché car la non - estime de soit est le moteur de ce vice et elle est entretenue par ce sentiment de culpabilité à chaque crise subie par les boulimiques.

Certains s’allient à penser que les vomissements cessent quand on assume le fait de faire ces crises. Lors de celles-ci, la personne est capable de manger sans s’arrêter des aliments qui lui font envie ou qui la dégoûtent pour coûte que coûte se remplir pour oublier le vide qui est à l’origine de ce dérèglement. Mais ce qui reste le plus important est l’obsession de la nourriture pour ces personnes qui prend la plus grande place et est omniprésente dans leur vie. De ce fait leur vie est gérée par la nourriture. Un évènement qui les touche dans la journée les fait basculer le soir ou dés qu’ils sont seuls, dans leur relation anormale avec la bouffe !

Ces personnes sont perdues car la solution n’est pas claire du tout. Les professionnels sont tous d’accord pour affirmer que cela remonte à la petite enfance. Les personnes qui s’en sortent ont toutes choisies une voie différente avec une nette attirance pour les thérapies de groupe qui en guérissent quand même plus d’un(e).
Mais il n’existe aucun traitement, aucune thérapie spécifique, aucune garantie que la boulimie se guérit tout au plus qu’elle se soigne. La guérison a l’air de de dépendre de chacun(e). En tant que boulimique, la personne a donc tout à fait droit de douter d’une fin à ce mal dévorant.

Nous pourrions les surnommer "toxicos de la bouffe". Les toxicos de l’alcool ont plusieurs solutions et lorsqu’ils sont sobres, ils ne sont que peu de fois tentés par des tiers lors de soirées, par exemple, mais leur maison est vidée de leur ennemi « l’alcool », leur entourage est là pour les surveiller et les encourager à ne plus toucher à l’alcool. D’une manière similaire les "toxicos de la drogue" ou « de la cigarette » suivront le même processus : ils ne seront plus jamais obligés de se confronter à leur dépendance de toujours lorsqu’ils arrivent une fois pour toutes à s’en passer. Mais les personnes boulimiques ne peuvent pas éliminer de leur vie leur drogue alimentaire. Elles sont obligées de continuer à manger, d’être confrontées à leur ennemi juré, de pouvoir gérer la quantité de leur drogue dont elles ont tout de même besoin pour vivre dans des quantités équilibrées.

Comme toute personne marginale, pourrions - nous les aider à les intégrer à la société. Agir contre la boulimie comme agir contre l’anorexie en légitimant la boulimie comme aussi grave que l’anorexie. Certaines personnes en meurent peut-être pas de la même façon que pour l’anorexie où la personne est sur le fil de la mort lorsqu’elle en arrive à peser 30 kg plus ou moins.
La boulimie peut cependant tuer aussi vite, même si ça ne se voit pas au premier abord car les gens ont juste l’air d’être en bonne santé. Alors que l’arrêt cardiaque est possible dû au manque de potassium de ceux ou celles qui se font vomir, sans compter les effets secondaires d’autre nature comme la perte de cheveux ...
Par souci d’empathie, nous pourrions comprendre comment la vision des autres sur la boulimie compte pour ces personnes qui ne peuvent pas en parler autour d’elles. Le sujet est soit pris à la légère "ce n’est que quelques excès alimentaires" ou bien mal vu " tu manges énormément, comment peux - tu faire pour manger autant "
Elles ne vont pas dans le sens de la dictature de la beauté :
mince c’est beau, gros c’est pas beau !
peu manger c’est bien (vu), beaucoup manger c’est pas bien (vu) !
Le changement de vision sur ce trouble du comportement alimentaire peut transformer l’opinion des autres sur la boulimie qui passerait de :
"quelqu’un qui n’a pas la volonté de se retenir de manger" à
"quelqu’un qui souffre autant qu’une anorexique et qui ne peut pas se retenir de manger même si il le veut "
Cette vision des choses aurait sans nul doute un impact extrêmement positif sur la vision du boulimique sur lui-même qui serait moins dur avec lui même, il arriverait à se pardonner pour ses crises de boulimie, à se dire qu’il ne peut rien y faire et qu’il doit être aidé pour s’en sortir !

Chacun s’allie à penser que quand on peut aider, on hésite pas à le faire… alors qu’attendez vous ?
Les médias, les premiers, pour transmettre le message d’accepter les boulimiques dans la société et de les considérer autant dans la souffrance que les anorexiques.

Les publicitaires : à quand une boulimique en photo en train de se faire vomir pour choquer le public comme l’anorexique devenue mannequin.
Quant à chaque citoyen avec son prochain, lorsqu’il le voit ou la voit courir au toilette après avoir manger, lorsque sur le dessus de sa main deux marques rouges apparaissent causées par les dents qui raclent la peau quand ils se mettent les doigts dans la bouche pour se faire vomir.
"Parler du problème pour relativiser quelque chose qui leur semble une montagne alors que si l’on s’entraide, si on donne suffisamment d’amour à ces personnes pour les aider à s’accepter et à devenir complètement elles - même, elles pourraient s’en sortir sans l’aide même des médecins, des psychologues. Surtout elles pourraient être sûres de s’en sortir et ce serait alors un pas de géant.

En conclusion, soyons ouverts et emphatiques, chacun mérite l’aide de son prochain ; d’autant plus que le prochain ça pourrait être "nous" !

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