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L’agriculture bio et la conformité à la réglementation

La vigne menacée de cicadelle et de pollution chimique

samedi 30 novembre 2013, par Hugo Mastréo

Emmanuel Giboulot a été convoqué une première fois, le 12 novembre, par le substitut du procureur de la République du tribunal d’instance de Beaune. Il attend une seconde audition pour avoir refusé de traiter chimiquement ses 10 hectares de vignes de raisin rouge destiné au chardonnay et au pinot noir. Les médias ainsi que l’opinion générale suivent sa situation des plus paradoxales.

Ce viticulteur a préférence au bio, sur la parcelle qui lui a été transmise par sa famille. Laquelle a suivi depuis 1970 le même mode naturel de production dont l’attrait commercial, se rajoutant audéveloppement durable, est soutenu par l’art de vivre.

Un arrêté préfectoral datant du 7 juin dernier, qui se rajoute à l’arsenal réglementaire national et européen, rend obligatoire le traitement de l’ensemble des vignobles de la Côte-d’Or d’une unique intervention avec un insecticide, pourtant il est aussi question de 3 applications. Or c’est ce qui fait perdre le label de « produit biologique » n’ayant subi aucune intervention chimique.

Basé en Côte de Beaune et en Haute-Côte de Nuits, en Bourgogne qui totalise 29 500 hectares, dont 25 000 hectares en AOC, cet exploitant refuse de se plier à l’injonction administrative du fait qu’il n’a détecté aucune infection dans son exploitation. Il encourt jusqu’à six mois d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende, selon la législation en vigueur.

<img1193|right> Le traitement préconisé à la «  Pyrevert » permet l’élimination de la cicadelle, l’insecte vecteur de la flavescence dorée, une maladie très contagieuse et mortelle pour la vigne. Ce produit, extrait des fleurs séchées du chrysanthème, préconisé en agriculture bio n’est pas persistant et disparaît au bout du 4ème mois, ce qui ne modère pas sa virulence.

A large spectre, il peut aussi éliminer les autres insectes, dont nombreux ont un rôle dans l’équilibre naturel du vignoble. Selon le dosage il peut être nuisible aux oiseaux, aux animaux et même aux viticulteurs.

D’autres actions préventives sont aussi menées comme la surveillance des plants, l’utilisation sur les jeunes ceps d’un traitement à l’eau chaude, l’arrachage des souches contaminées et enfin la maîtrise de l’insecte vecteur avec des traitements chimiques.

En 2011, dans des parcelles de crus de Bourgogne, un foyer de flavescence dorée est identifié en Saône-et-Loire. Alors la Préfecture impose trois applications d’insecticides auprès des communes concernées. Parmi les pesticides préconisés figurent des produits réputés pour leur toxicité, dont plusieurs perturbateurs endocriniens et un néonicotinoïde…

Emmanuel Giboulot, s’exprimant dans un organe en ligne « BOURGOGNE aujourd’hui », pense que ce traitement, qui a des incidences sur l’environnement, n’est pas efficace pour un fléau plus délicat. Seul l’arrachage des pieds répond à cette maladie. Il précise que souvent la contamination provient des pépinières...

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Voir en ligne : PETITION : Pour l’abandon des poursuites contre Emmanuel Giboulot, viticulteur Bio ayant refusé l’épandage de pesticides

   
   

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