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Monnaie virtuelle, la blanchisserie idéale du crime

Procès d’une banque de change numérique

mardi 5 novembre 2013, par Hugo Mastréo

Le phénomène de la monnaie virtuelle (ou numérique) vient d’être dénoncé par un retentissant procès, vendredi 1er novembre, auprès d’un tribunal de New York. Il ne s’agit que d’un réseau de blanchiment des revenus de la criminalité ! L’un des fondateurs d’une entreprise que les médias désignent par start-up, Kats Vladimir, a plaidé coupable !

Liberty Reserve, sa compagnie qui exploite un de ces services de monnaie numérique aurait blanchi, entre 2006 et mai 2013, plus de 6 milliards de dollars en produits présumés de crimes. Arrêté à Brooklyn, New York, en mai 2013, [Kats Vladimir] a été qualifié de « cybercrimel ». Banquier d’un genre nouveau, son concept offrait la simplicité de l’anonymat des déposants de monnaie échangée en points pouvant servir à des paiements à l’image de [paypal]. Lire l’acte d’accusation.

A une échelle sans précédent, des transactions illégales ont été effectuées par environ un million de clients et traitées de 55 millions d’opérations financières. Les procureurs qui ont traité cette affaire allèguent, que quotidiennement des dizaines de millions de dollars sont stockés dans des comptes bancaires partout dans le monde. Pour servir en contrepartie aux « crédits LR ». Les gens ouvre un compte avec Liberty Reserve, mettent leur argent et puis obtenir leurs crédits.

Le développement de ce trafic était bien huilé. Liberty Reserve contrôle d’autres sociétés qu’ils appelés « échangeurs » qui achètent et vendent de la monnaie régulière et l’échangeraient en crédits LR.

AsianaGold, Swiftexchanger et MoneyCentralMarket, n’ont pas été autorisées à émettre de l’argent, mais uniquement de recevoir. Elles fonctionnaient en Malaisie, Russie, Nigeria et Vietnam. En parcourant ce système, l’argent subissait des prélèvements de l’ordre de 5%, absorbés par LR.

L’Infraction pénale, dans un monde du libre échange, ne devait pas être établie. Et ce qui a motivé donc les poursuites judiciaires, LR ne savait rien sur l’identité de ses clients et ne pouvait les fournir. Quand on permet aux gens de transférer de grosses sommes d’argent sans vérifier de qui il s’agit, c’est un péché cardinal dans le livret de règles des Nations Unies sur le blanchiment d’argent.

Dans le monde d’Internet l’identifiant loufoque et l’avatar secrétant une personne cachée, servent aussi à des activités incontrôlables. Les autorités américaines et du Costa Rica, le pays où ses fondateurs américains avaient mis en place leur boutique, ont eu des soupçons alors qu’existe cette activité. La mise sous haute surveillance la société LR, avec l’aide de l’US Secret Service et plus d’une douzaine de pays, a permis la découverte du pot aux roses.

Puis tout l’arsenal juridique des perquisitions physiques et notamment des échanges virtuels sur Internet. Au bout de quelques 30 comptes de messageries, des centaines de commentaire, des milliers de documents, y compris des courriels et des documents bancaires, permettant de configurer des comptes secrets et des transactions ont été exploités. Des mandats de perquisition adressés au fournisseur de service qui est [Amazon], hébergeant le trafic Internet de Liberty Reserve.

Les procureurs ont également obtenu une autorisation judiciaire pour une écoute sur le compte de messagerie de l’un des principaux accusés dans l’affaire. Conformément aux collaborations inter-états d’entraide juridique, les Pays-Bas ont mené une écoute sur la connexion de téléphone portable et Internet d’une autre des principales cibles de l’affaire.

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