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Egypte : autre dictature et même constitution

Boycott du référendum : quelle société civile, la révolution de "Square Tahrir" a-t-elle accouchée ?

mardi 11 décembre 2012, par Jaco

Contrairement à ce qui est entendu, le décret promulgué par Mohamed Morsi à la veille d’une nouvelle constitution, a été retoqué et mis dans les tirroirs. Selon Morsi, il sera ressorti après le référendum de mi-décembre. Il n’a pas été abrogé, seule est reportée son exécution. Les "Frères Musulmans" sont d’anciens alliés de Moubarak, Morsi lui-même était député égyptien depuis 2005 et il n’a gagné qu’avec 51,7 % les présidentielles... Il est contesté, dans une ambiance de guerre civile...

IMPORTANT :

<img832|left> — Signer la Pétition d’Amnesty International

AZZA HILAL AHMAD SULEIMAN

Tabassée par les forces de sécurité, elle demande justice - en EGYPTE

Ce qui est vrai par contre, c’est l’annulation de la hausse des taxes prélevées au profit du budget de l’Etat. Un geste de campagne électorale que la population saura mesurer... Alors que les laps de temps réservés à la rédaction de cette constitution, ainsi que celui imparti au vote (4 semaines), depuis sa divulgation au référendum, constituent bien un kidnapping, à la va-vite…

Aussi bien en Tunisie et en Egypte des milices d’islamistes se sont constituées par les partis au pouvoir. Les jeunes militants se préparent à créer les tribunaux populaires, en se donnant corps et mes à la sauvegarde des résultats des élections qui les ont intronisés. Plus agressifs envers les femmes et hostiles aux médias, ils argumentent avec « la main étrangère » ou « les agents de l’ancien régime » qui manipulent… Nous avons gagné au vote !

La coalition de l’opposition, le "Front égyptien du salut national", a annoncé le 9 décembre 2012, le boycott du référendum sur la nouvelle constitution, fixé au samedi 15 décembre. Ce refus intervient sur fond de contestation du président nouvellement élu Mohamed Morsi. Les islamistes majoritaires, selon les premières élections post-révolution, découvrent le rejet d’une partie de la population à la fois apeurée et usant de ses droits à l’expression démocratique. Le modèle de société qui se met en place est excessif, et il rognera irrémédiablement les libertés. C’est ce qu’il fait déjà !

La même constitution qui implique l’armée.

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Aussi la barrière de la peur est brisée par l’opposition. A ce stade le nouveau raïs exige des militaires la protection des bureaux de vote du référendum pour la constitution controversée. La mise en place du CSFA (CONSEIL SUPRÊME DES FORCES ARMÉES),au lendemain du départ d’Hosni Moubarak, est toujours opérationnel et a persécuté aveuglement nombreux médias depuis la chute de la dictature.

L’amère vérité est que cette opposition se confronte à une suite paradoxalement défavorable aux espoirs qui ont motivé les révoltes de 2011. Pendant lesquelles, avec leurs incessants revirements pour se faire réhabiliter, les frères musulmans égyptiens qui sont la première secte de l’intégrisme contemporain en Islam, se sont bien éloignés de Place Tahrir. Dans l’espoir de trouver l’arrangement amorcé déjà, sous Moubarek, ils avaient par le passé leurs députés. Les idéologues les plus sectaires de l’islamisme que sont « les frères » d’Egypte mettent au devant la providence d’être déjà choisis par le peuple.

La confrérie que représente Mohamed Morsi n’a pas pris part à la révolution, puis elle a adhéré. Une démarche coutumière de conversion, constatant que la révolte a pris de l’ampleur. Elle a finalement, à l’instar des pays du monde arabe et musulman, le pouvoir. Delà, elle peut instaurer l’archaïsme de la charia, couper court aux visions démocratiques et persécuter les femmes, les athées, les tenants des autres confessions et instaurer la théocratie à l’iranienne ou à la saoudienne.

Cour sur coup, un décret controversé donnant des hyper-pouvoirs au raïs fraîchement installé à la tête de l’Egypte et un projet de constitution resserrant davantage les espaces des libertés, ont réveillé l’opposition. Excédés de la vague verte qui cheville la chape asphyxiant la jeune et fragile démocratie, les laïcs, les libéraux, la gauche et tous ceux non-islamistes ont généré une forte contestation.

Irhal ! Morsi adorait la constitution de la dictature, il était député !

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A la fois pour désavouer les deux législations et le nouveau guide qui s’adonne à promulguer des lois, on ne peut créer de plus liberticides dans le contexte transitoire du régime. Les opposants ont tenu 3 semaines, et sont souvent accusés de vouloir la guerre civile. Quand ils ont commencé leurs manifestations, on ne donnait pas une demi-journée de durée à leur protestation.

Or c’est une révolte qui a atteint son objectif principal : le recul sur le décret présidentiel octroyant à Morsi la sacralité de Khomeiny. La crise politique égyptienne fomentée par le nouveau pouvoir abusant de la légitimité des urnes, s’est accélérée dès lors que le référendum pour la nouvelle constitution ne permet point un débat et encore moins de faire campagne concernant la légitimité du référendum et du texte soumis au vote populaire.

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Voir en ligne : Notre GRAND DOSSIER : Egypte

   
   

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