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La révolution confisquée, la nouvelle constitution contestée...
vendredi 30 novembre 2012, par
Sorti agrandi d’avoir été intermédiaire dans l’accord entre Israë l et le Hamas qui administre Gaza, Morsi, le nouveau président égyptien, a planché dans le projet d’instaurer la dictature islamiste. La secte qui l’a projeté à la tête de l’Etat, promettait depuis des décennies un régime sans libertés. Au 8ème jour de la contestation de son décret ligotant l’appareil judiciaire au joug de sa poigne, l’occupation de « Square Tahrir » résonne aux mêmes leitmotivs que ceux ayant chassés Moubarak.
Aussi bien le décret qui soumet la justice à la volonté personnelle du Raïs que l’étude de la nouvelle constitution par l’assemblée constituante sont caduques, du fait de leur contestation. La population qui proteste est représentée par les libéraux, les laïcs, les partis de gauche et tous ceux n’étant pas islamistes. Dont les personnalités du monde des arts et de la culture, auxquels la communauté chrétienne, de l’ordre de plus de 10% de la population, s’est jointe dès le second jour des manifestations.
Le décret a été directement promulgué, tombant auprès des tribunaux de base, les cours intermédiaires et centrales comme une décision digne des pires dictatures. Depuis l’ensemble des juges se sont mis en grève et l’appareil de la justice du pays est bloqué, sans que cela soit pris en compte. L’achèvement rapide de la transcription du projet de nouvelle constitution, un référendum populaire aura lieu dès la mi-décembre, selon le train de mesure déployé par l’idéologie des « Frères Musulmans », afin de l’officialiser.
En réalité la fracture entre les « Frères Musulmans » et le mouvement démocratique qui voit sa révolution accaparée par les obscurantistes, vissés à des dogmes divins, date de bien des décennies. A l’assemblée constituante qui a préparé la nouvelle première loi du pays, il ne restait depuis la première réunion que les islamistes. Toute l’opposition, mise en minorité, a préféré démissionner, car elle n’était ni écoutée ni respectée.
Trois personnes ont été tuées et des centaines blessées parmi les manifestations, depuis que le décret de jeudi dernier a été promulgué. Ce qui aggrave la rupture entre les islamistes nouvellement habilités et leurs adversaires. Outre qu’avec une constitution limitant pernicieusement l’existence d’opposants, la chape islamiste tend à créer un régime à la méthode médiévale comme « Saoudienne » ou « iranienne ». Aucune expression sortant de l’islam !
La nouvelle constitution, de 243 articles, reprend la référence à la loi islamique « la charia », comme dans l’ancienne qui ne citait cette réfrence qu’une seule fois. Cependant le projet actuel étale les renvois vers cette source sur plusieurs normes. Les minorités religieuses (athées, laïcs et autres croyances), en dehors du judaïsme, de la chrétienté et de l’islam, ne sont pas reconnues.
De même qu’aucune indication n’est portée pour la protection des femmes. Alors que ces derniers mois, avec la vague islamiste au pouvoir, les violences et persécutions de la gente féminine sont devenues bien plus fréquentes.
Le projet rajoute un nouvel élément à propos de cette référence à la loi islamique. La création d’une instance « genre de commission » chargée de définir la tonalité à donner pour la prise en compte de la charia au niveau des prochaines lois du pays. Ainsi pour instaurer, le régime politique, social, économique et culturel limité par la théologie dont rêvaient les « Frères Musulmans » en Egypte, et partout dans le monde musulman, gagne un terrain crucial, celui de centraliser la décision du législateur, en cette commission.
Les égyptiens, actuellement sur leur seconde semaine de manifestation, espèrent une nouvelle révolution. Alors que les islamistes leur promettent prochainement la confrontation, en programmant de soutenir leur président. De quoi mettre le pays dans la déstabilisation. Il s’agit de la plus forte mobilisation hostile au président islamiste, depuis son élection, en juin.
Quotidiennement des cortèges convergent, sur la célèbre place du centre de la capitale égyptienne, qui a abrité la révolte ayant fait tomber le régime Moubarek. Ils dénoncent principalement le puissant mouvement des « Frères Musulmans ».
Pour les adversaires du chef de l’Etat, le décret révèle ses tendances autocratiques et une tentative de confiscation des pouvoirs. Les opposants refusent de négocier tant que le texte n’est pas abrogé. Un tribunal administratif du Caire a fixé au 4 décembre la date de la première audition concernant le recours déposé par des avocats et des militants contre le décret présidentiel.
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