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Syrie : Bashar ébranlé perd définitivement des territoires

Défection importante : le dictateur songe à sa survie physique et personnelle.

mardi 4 décembre 2012, par Gros Emile

Le pouvoir de Bashar Al-Assad est ébranlé depuis quelques jours. Il n’arrive toujours pas à prendre et contrôler complètement Alep et sa région, tandis que la capitale vit ses plus grands combats dans les banlieues, où les jeunes armés de l’opposition sont densément présents, selon des constats de la population. Les zones prises par les insurgés se précisent, leur perte devient irréversible et chaque jour de nouveaux territoires sont libérés €¦

Sur le terrain :

Les revers subis par l’armée officielle commencent à être officialisés, résolument marqués comme des victoires contre une dictature qui ne reconnaît pas la révolte légitime du peuple. Qualifiant de « terrorisme » une jeunesse en quête d’une patrie démocratisée, Bashar est aux abois. L’aéroport principal de la capitale n’arrive pas à fonctionner normalement depuis des semaines, les harcèlements des révoltés perturbent les vols quotidiennement, et ce depuis le mois d’octobre.

Les faits sur le terrain indiquent très clairement maintenant que l’opposition syrienne gagne, politiquement et militairement. Le rapport de Mr Lakhdar Brahimi, émissaire conjoint de la ligue arabe et de l’ONU, remis fin novembre s’avère être vide. D’ailleurs la démarche de ce diplomate est jugée plate et un échec total. La manipulation de Laïd dernier (voire de l’islam) pour une trêve, en est la preuve d’une absence de rigueur.

Deux casernes ont subi des attaques qui se sont soldées par le délogement des bataillons qui les occupaient. Et où d’importants arsenaux, notamment de DCA « Défense contre-avions », ont été pris. Depuis le 25 novembre le barrage, dit de Techrine, sur l’Euphrate entre les provinces d’Alep et de Raqa, dans le nord de la Syrie, est contrôlé par les rebelles. Précision cette zone est proche de la Turquie.

Internationale

Le front diplomatique n’a jamais été radieux pour la Syrie des Al-Assad père et fils. C’était un pays incapable de récupérer son « Golan » comme l’a fait l’Egypte qui reçoit encore à ce jour 2 à 2,5 milliards de dollars par an, pour avoir signé les accords de « Camp David ». Actuellement, en temps de révolte de la jeunesse du pays, la pression internationale sur le gouvernement syrien est, on se l’imagine, insoutenable de son hostilité.

Pour la Russie, le veto à l’ONU est une confrontation contre les pays occidentaux, comme pour la Palestine. La réalité est que nombreuses femmes russes sont mariées à des syriens, l’opposition politique est plus en contact avec la Russie qu’avec d’autres pays occidentaux. Mais les rebelles ne sont pas des clients des armes russes, le régime syrien en déchéance n’a que ce fournisseur. Auquel même les médias russes ont été ouverts...

Quand Bashar a accédé au pouvoir par lignée dynastique et bricolage de dictature militaro-ba thiste, la Russie fut choquée et pendant les cinq premières années le rejeton Al-Assad a été interdit d’accès à Moscou. Cette position aujourd’hui contestable, parce que les ventes d’armes russes dans le monde restent jalouses de leur marché et sont peu regardantes à la couleur de l’argent de ses clients.

Les russes en contact avec M. Assad, le décrivent depuis début décembre comme : un homme qui a perdu tout espoir de victoire ou de fuite. Fyodor Lukyanov, rédacteur en chef d’un journal proche du ministère des affaires étrangères russes et à la tête d’un groupe politique influent, avance clairement : "l’humeur du raïs est qu’il sera tué de toute façon". Les russes sont les seuls à rester proches avec les adversaires du régime (surtout la gauche), ou les transfuges du gouvernement et autres membres de l’opposition. Le veto à l’ONU empêche la guerre qu’on veut ici et on la refuse ailleurs.

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Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdissi personnage de premier plan en plein conflit, a fait défection et aurait même quitté le pays, le 4 décembre 2012. Le régime syrien a perdu l’une de ses meilleures voix qui défendait becs-et-ongles le régime, y compris sur son compte Twitter. Chrétien de Damas, il est attendu en Angleterre mais peu d’informations sont disponibles concernant son exfiltration.

Assad a tenu plus longtemps que beaucoup l’avaient prédit au début de l’insurrection, il y a déjà 21 mois. La situation vient de se dégrader, au moment où la communauté internationale, principalement les pays occidentaux qui surveillent et haussent le temps pour la fabrication et l’usage des armes chimiques.

Le pouvoir du Ba th cherche l’escalade, et réagit pour renforcer son emprise qui lui échappe finalement. L’histoire des armes chimiques qui se répète, car soulevée il y a quelques semaines.

Elle est ressortie car le désespoir du régime est devenu très visible. Ce constat est fait au niveau de plusieurs officines. Nabil al-Arabi, le chef de la Ligue arabe, a déclaré lundi 3 novembre que le gouvernement pourrait tomber à "tout moment", rapporté Agence France-Presse, le 2 novembre.

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Voir en ligne : Notre dossier : SYRIE

     
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