Accueil > Humanité > Monde, actualité internationale, politique, relations, diplomatie, (...) > Black Blocs : idéalisme et romantisme, seuls, ne sont pas révolution.

Black Blocs : idéalisme et romantisme, seuls, ne sont pas révolution.

Black Blocs, en quête de projet fédérateur la génération rebelle est encore de gauche...

lundi 27 avril 2009, par N.E. Tatem

On a entendu le mot "Black Blocs" pour la première fois, quand les squatters allemands défendaient, des évictions forcées, les lieux qu’ils occupaient. En France, où un projet de législation interdisant les cagoules cachant les visages lors des manifestations est à l’étude, c’est lors de la réunion du 60ème anniversaire de l’Otan que les médias en ont fait largement usage de Black Blocs. L’évolution de ce mouvement disparate continue. Elle est déjà anticapitaliste, alors qu’une crise traverse l’ancien système qui refuse de se laisser dépasser...

Les réfractaires qui font de virulentes démonstrations lors des rassemblements en affrontant, comme l’avoir cherché, physiquement les forces de l’ordre, sont désormais labellisés. Le vocable « Black Blocs » (Blocs Noirs) vient d’être plus profusément utilisé, en France lors des manifestations du sommet de l’Otan à Strasbourg, par les médias pour désigner les jeunes avec lesquels les CRS sont entrés en violence. Le mot était peu fréquent dans les articles auparavant, malgré que son usage date des années 80.

Pour la première fois que cette désignation a été attribuée à des manifestants, c’était aux squatters allemands qui défendaient par la force leurs refuges de sommeil et autres lieux autogérés. Ces derniers étaient des abris d’artistes ou bien des endroits de regroupement et même des restaurants ou des bars clandestins. Ces occupants d’immeubles, de toutes sortes, vacants étaient classés parmi les autonomes, c’est-à-dire non affidés à une structure organique. Les Black Blocs épouse aussi cette absence d’organisation, on peut ni adhérer et ni être le chef… D’où leur ventilation parmi les anarchistes… Mais ils incarnent le mouvement contestataire le plus redouté lors des occupations du macadam.

Le terme « Schwarzer Blocks » (Blocs Noirs en allemand) est apparu pour le grand public, lors de la, assez large, solidarité pour la Fraction Armée Rouge, le plus renommé des groupuscules d’extrême-gauche en Europe qui s’est fait entendre pendant les années 70 et 80 avec des actions qu’il considérait de la lutte armée. Ce qui d’ailleurs fait, envisager dans l’opinion, les Black Blocs parmi les plus inspirés des modes d’action de ce groupuscule, connu aussi par « la Bande à Baader », l’action directe qui consiste en s’attaquant de face aux services d’ordre exécutant le plus souvent des missions répressives.

Ensuite les troubles sociaux du même genre et de la même teneur querelleuse, sans que soit la même composante humaine, ont choisi la véhémence dans le mouvement anti-nucléaire. Ces manifestations considérées les plus pacifistes se sont heurtées à la réalité des chantiers d’envergure militaires. Ils ont joué un rôle déterminant, poussant même les décideurs lors de la guerre froide, pour que la réalisation de centrales nucléaires recule devant le tout armement. Certains observateurs croient que les Black Blocs, en trouble-fêtes se sont introduits parmi ces manifestants dociles. Et d’autres pensent que depuis la question du nucléaire l’adhésion à plusieurs matières politiques était devenue une sorte de subversion sociétale radicalement de gauche.

Et en 1991 avec la première guerre en Irak, ils s’arrogent la vraie intonation politique avec laquelle sympathisent nombreux jeunes en bute à faire entendre leurs choix surtout dans les pays occidentaux où on se gargarise à outrance de démocratisme. Depuis l’anticapitalisme passe pour la première cause. La plus remarquée et médiatisée des manifs est a eu lieu le [1] 30 novembre 1999, lors de la « Bataille de Seattle », les « Black Blocs » font une entrée marquante dans ce qui est le mouvement « antimondialisation » en lançant des frappes contre des succursales de banques et des magasins Gap, Levi’s, McDonald’s.

Les premières manifs Black Blocs

1ère Grande manifestation autonome

2ème

3ème manifestation Londres G20

4ème manifestation Anti Otan strasbourg

Un Black Blocs : interview

Avec prédilection aux incendies de véhicules parce que le déclenchement est spontané, les saccages auxquels s’adonnent ces séditions juvéniles étaient plus attribuées en France aux banlieusards après les bavures policières. De profonds sentiments d’injustice légitimes mettent en colère les groupes de jeunes trop souvent malmenés par des contrôles policiers. Les Black Blocs surgissent dans les manifestations citoyennes en s’attaquant d’une manière plus idéologisée aux cibles de choix, les voitures sont souvent écartées des passages des manifestations. Ils ont de commun la cagoule pour cacher les visages et le chaos qui habite leurs objectifs…

L’accoutrement totalement noir des Black Blocs les distingue bien, et est plus sophistiqué avec des équipements de masques à gaz, ou des lunettes protectrices des yeux et l’utilisation de produits d’aseptisation des effets des lacrymogènes, il constitue le vrai signe d’appartenance. Quant aux désœuvrés par une politique urbaine et sociale discriminante, les banlieusards, ils font déjà, depuis quelques temps montre, d’usage d’armes à feu. Du fait que leur mode d’action est noyauté par certains trafics et l’économie informelle dont les bénéficiaires entrent en hostilité.

Pourtant la discipline d’intervention de front avec les agents CRS est plus élaborée chez les Black Blocs. Elle est assez alimentée d’idées citoyennes et d’appartenance idéologique. Elle livre désormais un combat anticapitaliste très poussé, et qui n’est aucunement stabilisé à ce sujet même si la crise actuelle risque ou permet d’affiner leur combat.

Votez pour cet article : Black Blocs : idéalisme et romantisme, seuls, ne sont pas révolution.

Partager sur les réseaux :
     
Pas de licence spécifique (droits par défaut)