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L’université algérienne et le rôle de locomotive des grands événements.

L’université ne joue pas son rôle d’avant-garde son essence de recherche libre et ouverte...

lundi 6 mai 2024, par Moussi Nassim

Le 20 avril 1980 était un événement qui a ouvert le champ politique du pays. C’est un fait créé à l’université de Tizi-Ouzou, après une annulation arbitraire d’une conférence qui aurait dû être donnée par Mouloud Mameri sur la langue amazigh. Les étudiants de cette université sont sortis dans les rues pour faire des revendications politiques et identitaires.

Le rôle de l’étudiant à l’université ne se limite pas sur les études supérieures et faire des recherches dans son domaine d’études. Il est la colonne vertébrale de toutes les actions et mouvements qui décident l’avenir du pays. Les événements d’avril 1980 ont prouvé que l’étudiant peut jouer un rôle primordial dans l’ouverture du champ politique à cette époque. Et actuellement, les étudiants dans nombreux pays ont changé la vision du reste du Monde envers la guerre de Gaza.

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Au fil des années, l’université algérienne perd d’être la locomotive inspirant les décideurs et d’être l’élément clairvoyant dans notre société. L’étudiant de 2011 était plus lucide que celui d’aujourd’hui. À l’époque, les étudiants ont sorti dans les rues pour revendiquer au début la non-équivalence du master avec l’ingénieur, par la suite, les revendications sont devenues politiques. Et les protestataires ont exigé même la réforme du système éducatif, ce qui prouve leur lucidité.

L’absence de perspectives dans un pays en crise économique et politique pousse les jeunes diplômés à tenter leur chance à l’étranger, en particulier en France et Canada, et plus récemment dans plusieurs pays occidentaux.

En 2017, une foule immense d’étudiants ont fait la queue pour faire le test TCF, ce pour vouloir quitter le pays, ce qui s’est prouvé ainsi. Une étude récente prouve que 25% des étudiants désirant poursuivre leurs études à l’étranger, ce chiffre n’est pas étonnant vue la vie qui attend l’étudiant. Après avoir terminé les études, sa vie est pleine d’épreuves, chômage, vie professionnelle médiocre...

Dans la période du hirak, les étudiants ont été poussés par la rue à se mobiliser pour marcher chaque mardi, surtout, après la dissolution de RAJ (regroupement de jeunes) et quelques associations qui activent dans le milieu estudiantin.

On revient sur l’engagement des étudiants dans le hirak à partir du 22 février 2019, avec un focus sur le Rassemblement des étudiants libre d’Oran. La volonté première est de dépasser les analyses euphoriques centrées sur l’aspect massif des marches étudiantes porteuses d’espoir, et qui ont été mises en avant par plusieurs observateurs du hirak étudiant.

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Il s’agit de tenter de comprendre les tenants et aboutissants de ce mouvement par le bas. En effet, l’affaiblissement du mouvement sous le coup de la répression déjà dans le contexte pré et post-élection du 12/12 puis par les restrictions de regroupements dus à la pandémie du coronavirus interrogent sur les effets de continuité/discontinuité et de mobilisation/démobilisation au sein du hirak étudiant.

Après avoir installé auprès de chaque wilaya une université, le manque de contact des étudiants de différentes régions, a fait de l’université une continuité du lycée. Les activités culturelles et politiques à l’université ont diminué. Jusqu’à ce que nous soyons arrivés à une période où le 20 avril n’a pas été fêté dans aucune université, c’est ce qui me semble plus grave.

D’habitude, les organisations satellites qui ont des tendances religieuses et politiques soutiennent la cause palestinienne, or, de nos jours, cette cause est plaidée dans les États-Unis d’Amérique et dans la plupart des universités dans le monde, mais jamais en Algérie.

De nombreuses universités et autres établissements d’enseignement supérieur se voient attribuer trois missions majeures et interdépendantes : l’éducation, la production de nouvelles connaissances et l’engagement dans la société ou « la communauté ».

À quelques mois des élections présidentielles, l’étudiant algérien éprouve une indifférence inégalée envers cet événement, d’habitude les organisations syndicales des étudiants autonomes proposent des nouvelles perspectives et des solutions pour faire en sorte d’aboutir à des élections présidentielles un peu crédible comme les observateurs internationaux comme solution même si elle n’est pas à cent pour cent crédible.

En Algérie, les étudiants privés de lancer startups et de brevets d’invention.

C’est vrai, on assiste à de nouveaux équilibres et de nouvelles tensions entre les différentes tâches de l’étudiant : enseignement, spécialisation, recherche, orientation, service à la collectivité et administration. Mais ce n’est pas un facteur qui le pousse à rester indifférent et sans prendre position vis-a-vis de l’actualité de son pays. Universitaires et établissements doivent fixer des priorités. La différenciation des tâches intervient entre les établissements et au sein de ces derniers. Et notamment avoir une vision lointaine sur le sort de notre pays.

À une certaine époque, le mouvement associatif au sein de nos universités était très actif, des conférences, des débats, des cafés littéraires, ce qui n’est plus le cas actuellement. Ceci est dû à plusieurs facteurs, la dissolution de plusieurs associations par le gouvernement Tebboune, la récupération de l’espace actif par les organisations satellites qui activent selon le programme qui leur dictent les partis politiques de l’état auquel elles appartiennent, entre autres.

La date limite fixée aux étudiants pro-palestiniens dans l’université Culumbia pour évacuer le campus, c’était vendredi 26/04/2024. Cet espace est occupé par les étudiants pour protester contre la guerre à Gaza, ce mouvement estudiantin est généralisé dans les universités américaines, cette répression des étudiants, ce qui nous importe, c’est la prise de conscience de l’étudiant américain envers les causes humanistes pour laquelle, à son tour, impose sa voix. Cette façon de s’insurger n’est rien d’autre qu’une preuve que l’université à sa parole dans ce qui se passe dans le monde.

La qualité de l’enseignement est très acceptable vu que l’étudiant algérien réussisse ses études avec excellence à l’étranger, ce que lui manque, c’est la lucidité politique et la clairvoyance syndicale. L’étudiant autonome a laissé l’espace aux organisations attachées aux parties politiques du système de prendre le monopole.

En fin, il est grand jour pour que l’université et l’étudiant prennent le voulant pour faire sortir l’Algérie de sa crise actuelle et pour que nos enfants réjouissent d’un avenir meilleur et pour qu’elle joue un rôle primordial dans les grandes décisions du pays.

Nous organisons des sondages et enquêtes. Vous êtes invités à vous inscrire à nos panels. Merci si vous participez.

Vous pouvez répondre, au court sondage, en langue arabe.-

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