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Au Soudan les militaires font un carnage et appellent à un vote dans 9 mois

Le bras de fer entre militaires et manifestants continue, le bain de sang devant l’ONU...

mardi 4 juin 2019, par Rebel Kazimir

Les interférences étrangères dans l’insurrection au Soudan n’ont jamais cessé depuis le début. Bien sûr d’une manière directe, les monarchies arabes qui sont les financiers de plusieurs domaines sociaux et économiques de ce pays, géré par des tyrans islamistes. Ces gouvernants maintiennent leur emprise avec l’arriération faite de ruralité et d’obscurantisme.

Notre prochain article : similitudes des révoltes de 2019 au Soudan et en Algérie.

Mais la société a eu le temps de comprendre et de constituer des élites en dehors du système en place. Les manifestations ont commencé le 19 décembre 2018. Elles ont explosé pour l’extrême pauvreté qui est généralisée à l’ensemble de la population. En effet le maintien, par une charia islamique du pays et sa population, ne pouvait plus tenir.

Les premiers rassemblements colériques ont éclaté à Atbara, ville du nord du pays, considérée comme le berceau du syndicalisme soudanais. Ces protestations se sont ensuite étendues dans plusieurs autres villes, comme Dongola au nord, Port-Soudan à l’est, ou encore El Obeid et surtout à Khartoum, où les manifestants restent nuit et jour devant le QG de l’armée.

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Dans son discours prononcé dans la matinée du mardi, 4 juin, après le carnage, Al-Burhan s’en est à l’opposition. Après avoir annoncé l’annulation des accords avec la représentation des manifestants civiles, il l’accuse de tenter un transfert du pouvoir à un autre régime totalitaire. Et en essayant d’exclure les autres forces politiques et militaires, selon ses dires.

Le chef du conseil militaire s’est engagé à former un comité d’enquête sur l’attaque de la zone de sit-in, sans fournir plus de précisions, alors qu’il est soupçonné d’avoir donné l’ordre de l’assaut. Il a cité la formation d’un gouvernement par intérim, chargé de poursuivre les anciens responsables "impliqués dans des affaires de corruption ou d’autres crimes".

Et d’une manière indirecte, via les médias notamment arabes comme la chaîne Al Jazeera,, est omniprésent. Influencer l’insurrection qui depuis des mois tient les rues en vue de construire une démocratie, est le fort des puissances régionales qui portent quotidiennement des voix qui leur sont proches, afin de les faire dominer sur l’orientation de l’insurrection.

L’archaïsme bardée d’une pseudo tradition islamique a fait du Soudan parmi les pays les plus sous-développés de la Terre. Mais depuis 6 mois a éclaté une révolte, qui a eu pour prétexte le prix du pain multiplié par 3 en une seule hausse, pour changer le mode de gouvernance.

Ce qui implique la faillite des dirigeants en place, conduits depuis 3 décennies par Omar El-Beshir, une crapule de l’autocratie afro-arabe la plus cruelle. Les militaires alliés des islamistes, qui sont une nébuleuse de faux dévots ayant accueilli Benladen. Ils n’ont jamais cru à ce que la révolte populaire puisse persister, durer jusqu’à destituer, le 11 avril, l’ancien chef de l’Etat honnis par même son entourage.

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Puis pour préserver sa propre prépondérance dans les affaires politique, l’armée a préféré, comme Bouteflika, renversé Bachir et l’a placé en détention. Mais le mouvement populaire, unique dans l’histoire du pays ne peut se contenter d’une telle issue. Le pays étant livré à des canailles à l’image de la double identité. Les représentants du mouvement aspirent et participent à un réel processus de transition, mais leurs partenaires ne l’entendent dans le même sens.

Les responsables qui mettent en garde contre le risque d’une déstabilisation du pays, ne croient pas à l’issue démocratique. Comme en Algérie, elle leur serait fatale. Ils seront jugés pour les corruptions diverses, les incompétences qui ont retardé le pays et pour les pratiques qui sont des réflexes injustifiés au regard de la moindre logique de justice.

La tenue du sit-in par l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC, fer de lance de la contestation) a montré sa persévérance. L’assaut donné lundi, 3 juin 2019, par l’armée s’est soldé par 35 morts et plus de 100 blessés. Les militaires entretenaient le dialogue, sans encourager une transition avec l’émergence d’une représentation de la population qui manifeste.

A la suite de cette répression, l’ALC a mis fin à tous les contacts et négociations politiques avec le Conseil putschiste. Les militaires disent que le passage par un vote qui aura lieu dans 9 mois, à partir de début juin, permet de trouver le dirigeant du Soudan.

Sudanese protestors chanting.jpg
Par M.SalehTravail personnel, CC BY-SA 4.0, Lien

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Voir en ligne : Notre dossier Soudan

     
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