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Les USA dans la guerre au Yémen est non autorisée, inconstitutionnelle et immorale

Les opposants à l’arrêt de la guerre au Yémen voient le danger d’un Iran influent au Moyen-Orient

vendredi 14 décembre 2018, par Hugo Mastréo

Le vote du jeudi, 13/12/2018, au Sénat et au congrès américain, dans le but de contraindre l’administration Trump à mettre fin à son soutien militaire à la guerre menée par le gouvernement saoudien au Yémen, a effet de dénonciation. Le Sénat américain a présenté une résolution qui a été avancée par le président de la commission des affaires étrangères du Sénat, Bob Corker. Sur les 100 sénateurs, 56 sont favorables et 41 contre l’implication de l’armée américaine à l’étranger.

Malgré qu’elle reste bloquée, la double résolution, au congrès et au Sénat, invoque pour la 1ère fois le pouvoir en matière de guerre, ce qui est extraordinaire quand le silence qui règne. La condamnation de l’Arabie saoudite pour sa responsabilité de la mort de milliers de civils et de la catastrophe humanitaire, n’est pas aisée. Outre le rôle joué par le royaume dans l’assassinat de Jamal Khashoggi, lequel a la citoyenneté américaine et collabore dans la presse des Etats-Unis.

Le Sénat américain a pris finalement position contre le soutien à la guerre au Yémen que l’Arabie Saoudite mène avec une alliance d’autres pays. Elle était attendue, au niveau de cette chambre qui a plus d’influence. Elle est poussée par des citoyens de la société civile qui ont appelé plusieurs fois à ce qu’une telle démarche soit faite. Car constitutionnellement la chambre haute "Sénat", dispose plus de pouvoir que la chambre basse.

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yemen

Le congrès, en vertu de la section 8 de l’article 1er, de la constitution fédérale, «  le Congrès a le pouvoir (…) de déclarer la guerre, d’accorder des lettres de marque et de représailles et d’établir des règlements concernant les prises sur terre et sur mer  ». Il a ouvertement pris position dans cette affaire de la politique étrangère des Etats-Unis, d’autant qu’il dispose de la "War Powers Act" votée en 1973 qui exige l’autorisation du congrès pour engager des troupes à l’étranger.

Le dernier débat au congrès ne trouvait pas sa ligne des priorités. La guerre au Yémen ou bien plus largement les conflits au Moyen-Orient n’avait pas été inscrit, mais devant ce sujet les lois agricoles ont pris le devant, afin d’éviter un débat sur le génocide qui s’opère dans l’indifférence. Si la première a moins d’importance que la seconde, le président de la Chambre, Paul Ryan en a été derrière la manœuvre.

Mais les membres du Congrès, républicain et démocrates, ont voté différemment. Seulement la majorité a été en faveur de la suspension de la loi sur les pouvoirs de la guerre à l’égard du Yémen. Ce qui devait entraîner la suspension de tout débat sur l’appui des États-Unis à la nation terroriste saoudienne, d’une façon insidieuse avec la collaboration de certains démocrates, n’a pu se réaliser. Une 1ère fois, l’évitement de discuter de cette guerre a été fait avec les discussions d’un texte sur les loups.

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Mais c’est au Sénat où siège Bernie Sanders qui est en tête de la fronde et où sa voix a tonné avec un cri résonnant tel qu’il le faisait habituellement «  Le Congrès des États-Unis (...) en a marre de renoncer à sa responsabilité constitutionnelle en matière de guerre...  » Son acte arrive afin de mettre fin au conflit horrible. Depuis le début des hostilités en 2015, il a causé la mort de milliers de civils et créé le pire désastre humanitaire au monde et en mettant des millions de personnes au bord de la famine.

Cette guerre au Yémen est une bataille indirecte entre l’Arabie saoudite et l’Iran, deux régimes en lice pour une influence accrue dans la région. Les États-Unis ont cessé de ravitailler en carburant des avions saoudiens, mais ils fournissent toujours des munitions et des renseignements au gouvernement saoudien. Les soutiens du royaume saoudien affirment qu’il faut aider ce dernier à contenir l’influence de l’Iran au Moyen-Orient.

L’effet de l’affaire Khashoggi n’a pas beaucoup changé l’avis de la Maison Blanche sur la guerre au Yémen, contrairement à d’autres diplomaties du Monde. Comme pour le personnage ambitieux #MBS (Mohammad Ben Selman), officiellement les Etats-Unis ne s’embarrassent pas de ce crime. Mais les élus des 2 chambres sortent leurs griffes et ne veulent pas se taire. Beaucoup des représentants, des 2 chambres, sont exaspérés de la réponse de Trump au massacre de Khashoggi. Les législateurs des deux parties ont suscité un désir nouveau de débattre et de légiférer en matière de politique étrangère.

Le sénateur indépendant du Vermont, Bernie Sanders (à gauche), le sénateur républicain de l’Utah, Mike Lee (C) et le sénateur démocrate du Connecticut, Chris Murphy (à droite) quittent une conférence de presse après que le Sénat eut voté en faveur de la fin du soutien militaire américain à la guerre menée par les Saoudiens en Yémen. C’était dans le Capitole américain à Washington, le 13 décembre 2018. C’est la première fois que le Sénat américain invoque le War Powers Act pour mettre fin à la participation américaine dans une guerre. JIM LO SCALZO, EPA-EFE

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Voir en ligne : Notre articles sur MBS & TRUMP

     
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