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LIVRE : la Fin du judaïsme en terres d’islam !

Et si on lit les perles rares ayant pour thème : LE CONFLIT DU PROCHE-ORIENT.

vendredi 18 décembre 2009, par Hakim Arabdiou

LIVRE COLLECTIF : La thèse centrale défendue par les onze contributions contenues dans ce livre est que le sionisme religieux, en tant que vision messianique juive de la Palestine, et le sionisme politique, en tant que projet d’érection d’un État juif dans ce pays, ont été pour peu de chose dans le départ de ces communautés vers cette dernière destination.
L’ouvrage rappelle que, dans l’Empire musulman, les Juifs vivaient sous le statut de « dhimmis », que Omar Ibn Khatab, second calife de l’islam, avait imposé aux gens du Livre, Juifs, Chrétiens et zoroastriens, en échange de la vie sauve.

L’ouvrage, la Fin du judaïsme en terres d’islam, fruit d’un travail collectif d’enseignants-chercheurs d’universités françaises ou israéliennes, et qui a été mené sous la direction de Shmuel Trigano, traite de l’exode de la quasi-totalité des communautés juives de leurs patries respectives au Moyen-Orient ou au Maghreb. Cet exode, dirigé principalement vers Israël, a eu lieu pour l’essentiel soit entre la date de création de cet État, en 1948, et les deux ou trois années suivantes, pour ce qui est des pays du Moyen-Orient ; soit durant la première moitié des années 1960, pour ce qui est des trois pays du Maghreb.

La thèse centrale défendue par les onze contributions contenues dans ce livre est que le sionisme religieux, en tant que vision messianique juive de la Palestine, et le sionisme politique, en tant que projet d’érection d’un État juif dans ce pays, ont été pour peu de chose dans le départ de ces communautés vers cette dernière destination.

Comme avec les Ashkénazes, le sionisme politique a longtemps été confronté à l’indifférence des Séfarades, jusqu’à la répercussion néfaste sur eux de l’exacerbation du conflit entre Juifs et Palestiniens, ainsi que la décolonisation des pays musulmans.

Ce sont, d’après les auteurs, très souvent les agissements à leur égard de leurs régimes et de leurs compatriotes musulmans qui les ont poussés ou forcés à partir. Ils avaient été, selon eux, la cible d’attaques antisémites dans la presse, et assimilant tous les Juifs au sionisme, les rendant de ce fait responsables de ce que subissaient les Palestiniens.

Ils ont également été victimes d’attentats à la bombe et d’émeutes entraînant la destruction ou le saccage de leurs commerces, parfois de leurs habitations, et entraînant souvent l’assassinat de centaines parmi eux, et en blessant autant.

De même qu’ils ont eu, selon le livre, à subir les conséquences de la promulgation de lois ou de mesures antijuives, xénophobes ou vexatoires ; ils se sont vus obligés d’abandonner leurs biens, ou de les voir expropriés, sans indemnisation.

Nombre de mesures légitimes des nouveaux États nationaux (orientations socialistes, nationalisations, arabisation…), bien que ne visant pas les minorités et les communautés juives, n’ont pas moins eu des effets pervers sur elles.

Précisons que cette description vaut nettement moins pour les trois pays du Maghreb et l’Iran sous le Chah.

Pourquoi ces derniers se sont-ils installés en majorité en Israël, et non pas dans d’autres pays ? (6 00 000 sur 9 00 000 émigrants selon les chiffres avancés par Trigano au cours d’une de ses conférences). C’est parce que pour la plupart d’entre eux cette destination était la plus facile d’accès (proximité géographique) ou la seule possible.

Soulignons que les Juifs appartenant aux couches sociales les plus pauvres ou les plus modestes, avaient souvent été les premiers à vouloir partir vers Israël ou ailleurs, dans la perspective de réaliser leurs aspirations à l’égalité civique et d’améliorer leur situation socio-économique, et parfois pour sauver leurs vies.

L’ouvrage rappelle que, dans l’Empire musulman, les Juifs vivaient sous le statut de « dhimmis », que Omar Ibn Khatab, second calife de l’islam, avait imposé aux gens du Livre, Juifs, Chrétiens et zoroastriens, en échange de la vie sauve. Ceci consiste en leurs autonomies en matière religieuse et de statut personnel, ainsi qu’un certain nombre de contraintes discriminatoires, auxquelles se sont ajoutées au fil des siècles de nombreuses autres discriminations, maltraitances physique et morale, allant jusqu’aux massacres.

Mais la disparition progressive de ce système d’apartheid, dans une bien moindre mesure au Yémen, sous les Zaydites, vers la fin de la première moitié du XXe siècle, suite à quelques événements historiques décisifs, a entraîné une ascension sociale considérable des communautés juives dans les pays musulmans.

Cette émancipation eut lieu gr ce, d’abord, aux réformes (tanzimat) que l’Empire ottoman, affaibli, avait entrepris à partir de 1839, sous la pression des puissances européennes. Ces réformes avaient instauré l’égalité partielle entre les musulmans et les minorités non-musulmanes (arméniennes, chrétiennes, grecques, juives…).

Les puissances européennes et les États-Unis d’Amérique avaient également imposé à cet empire le système capitulaire ; système qui plaçait leurs ressortissants qui y résidaient, sous le statut d’extraterritorialité en matière de statut personnel, juridictionnel et fiscal, et donc échappant en bonne partie à l’autorité de cet empire. Ces puissances ont ensuite étendu le bénéfice de ce système à quelques membres des minorités nationales, ethniques ou religieuses de l’empire.

La domination coloniale des pays musulmans a, elle aussi, permis directement et indirectement de faire disparaître ce qui restait de discriminations à l’encontre des minorités et de promouvoir grandement ces dernières.

Il est un autre facteur tout aussi décisif dans le processus d’émancipation des ressortissants juifs des pays musulmans, qui est la solidarité dont ils avaient bénéficié de la part de la fraction la plus aisée des communautés juives d’Occident, avant tout dans les
domaines de l’instruction, de la formation et de l’éducation moderne.

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