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Après les maquisards en Algérie, l’armée encadre de véreux bureaucrates.

La seconde république des énarques rétive à une société civile sécularisée.

mercredi 5 juillet 2023, par Djamel Damien Boucheref

Pour que l’on doute plus, la seconde république est déjà en place, depuis 2019, en Algérie. Celle qui a été conduite, par les maquisards indépendantistes, depuis la couverture de la souveraineté nationale en 1962, selon le nationalisme décadent qui se voulait révolutionnaire, fut 1ʳᵉ. Les acquis démocratiques obtenus après 1988 ont été dilapidés par des acteurs sans dignité et ni programme synergique. Le résultat est qu’en 2023 le marasme politique est général avec l’amplification du "complot externe" ainsi que le surcroit de fausses valeurs dont celles puisées des dogmes du fascisme religieux !

Les bureaucrates qui se sont emparés du pouvoir en Algérie, après la chute de Bouteflika en 2019, sont les pires assistants de la vielle garde de la libération. Ils ont longtemps servi en auxiliaires aux nationalistes qui excluaient, depuis même la guerre de libération, les universitaires qui sont trop critiques et rigoureux en matière de populisme. La 1ʳᵉ république s’est accomplie dans les intrigues et est maintenant dans le musée de l’Histoire, quoique pensent les faux dévots.

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Jusqu’à présent, le même régime a profité du prestige de l’Algérie de la décolonisation. Mais, la malédiction de l’indépendance citée dans la sociologie de Frantz Fanon demeure et se prolonge. Provisoirement, les successeurs de la seconde république ont réussi à isoler les opposants politiques et les détracteurs du gouvernement, sans faire la moindre concession politique de leur saisie et détournement, par népotisme, des rouages par ces énarques.

L’étau de la répression se resserre chaque jour à l’encontre des récalcitrants de l’opposition. Des associations dissoutes. Des forums littéraires interdits. Des partis politiques bannis de l’espace public. Des journalistes emprisonnés et censurés, comme ceux écartés des médias publics ou bien dont les organes sont fermés. Et, des mesures aveuglées de répression, opèrent un net recul des libertés.

Courtoisie photo : Aokas Culture Le café littéraire d’Aokas. Fermé en avril 2023, était un forum aux journalistes, écrivains et artistes.

Paradoxalement, des cercles opportunistes et rentiers, principalement animés d’un nationalisme réactionnaire et confessionnel, qui s’est substitué au patriotisme révolutionnaire, apporte moult soutiens à l’inédit régime parvenu en 2019. Ce dernier a vertement repris les mêmes motivations de l’autoritarisme qui était la ligne de conduite des anciens maquisards qui sont maintenant commutés par les militaires quand il est question d’orientation.

L’idée de régression est frappante. À la fin des années 1980 et même pendant la décennie noire, il y avait une relative liberté d’expression. La presse algérienne a réussi à être assez franche et constructive. C’était l’une des plus dynamiques de la région et compensait plus ou moins une société civile en retard sur celles des voisins du pays. Mais, l’an dernier, le journal Liberté, l’un des derniers quotidiens indépendants, a disparu des kiosques, officiellement pour difficultés financières.

L’autre grand journal algérien, El Watan, qui a largement couvert les manifestations du Hirak, a adopté une ligne éditoriale conciliante. Pendant ce temps, plusieurs reporters ont été poursuivis, dont Belkacem Houam, incarcéré pour un article sur les pesticides dans les dattes, et Mustapha Bendjama, actuellement en détention en raison de sa couverture critique et après d’innombrables arrestations.

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La situation s’aggrave. La période est inconnue dans les annales du pays. En plein décennie noire, il y avait des marches, des rassemblements. La presse s’exprimait, les organisations et les partis organisaient leurs activités. Certains problèmes ont été solutionnés. Pas de guerre et maintenant la paix règne, mais les libertés démocratiques et les droits de l’homme sont bafoués. C’est un revers énorme et très inquiétant.

À cause des trahisons, des incompétences, des opportunistes personnels et des politicards aventuriers, l’Algérie est revenue à la période d’avant octobre 1988. Les citoyens ont perdu les libertés démocratiques arrachées avec cette mémorielle, date qui est à l’origine du multipartisme. Beaucoup d’Algériens considèrent que le soulèvement d’octobre 1988 est le principal acquis des trois dernières décennies. Alors que ses acquis sont menacés.

Les militants et les acteurs politiques sont devenus réticents à exprimer leurs opinions et décrivent un sentiment généralisé de peur et de désespoir. Beaucoup ont pris du recul et se sont retirés des réseaux sociaux en raison des nombreuses arrestations justifiées par les publications en ligne. Certains comparent l’Algérie à une "prison ouverte" dont ils ne peuvent pas sortir, faisant allusion aux interdictions de voyager, et où ils ne peuvent pas prévoir les changements démocratiques et socio-économiques.

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Avec le renversement de Bouteflika en 2019, les caciques de la prédation ont arrêté et incarcéré arbitrairement des centaines de manifestants. Des citoyens au hasard exprimant des opinions anti-gouvernementales ont été traduits en justice dite « du téléphone ». Alors que le mouvement social dit « Hirak », a commencé à décroître, les porions de l’ancien régime ont méthodiquement étendu leur damnation, afin de taire les voix dissidentes et renforçant le vieil ordre politique inchangé.


Les autorités qui se sont emparées des appareils ont dissous les partis d’opposition qui participaient au Hirak, comme le Parti socialiste ouvrier (PST) et le Mouvement démocratique et social (MDS). Ils ont également interdit les organisations comme le Rassemblement action jeunesse (RAJ) et la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), ainsi que les plus sociales comme SOS Bab El Oued ou encore Caritas, le secours et agence de développement de l’église catholique, sur lequel nous avons publié un article.

Les bureaucrates issus de l’ENA (École Nationale d’Administration) diligentent des mesures répressives contre la société civile en Algérie. Leurs restrictions, tels les espaces de liberté d’expression qui sont déjà modiques, sont l’œuvre de ceux qui étaient loyalement au service des anciens moudjahidines de la libération. Les premiers ignorants et analphabètes et les seconds incompétents et pervers de corruption.

Ils sont actuellement sous le parrainage de l’armée qui a toujours intervenu pour redresser les dommages populistes des civils sur les institutions, comme le recrutement des prêcheurs du terrorisme islamique. Ces derniers ont fomenté la "décennie noire" (de l’an 1990 à 2000) au détriment même des soldats d’une république désarmée devant le fanatisme d’une meute inspirée des talibans et autres Ayatollahs.

Nous organisons des sondages et enquêtes. Vous êtes invités à vous inscrire à nos panels. Merci si vous participez.

Vous pouvez répondre, au court sondage, en langue arabe.-

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Voir en ligne : Algérie

   
   

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