Accueil > Humanité > Monde, actualité internationale, politique, relations, diplomatie, (...) > Politique, France, francophonie, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique, monde (...) > nationale, fait politique, une et première page, médias, actualité, pays, (...) > Un procès en Algérie est déterminant pour la liberté d’expression.

Un procès en Algérie est déterminant pour la liberté d’expression.

Les charges au journaliste El Kadi Ihsan allégées, le président l’insulte de "khaberdji".

dimanche 26 février 2023, par Djamel Damien Boucheref

Pour l’opinion locale et les observateurs qui scrutent l’évolution de la situation en Algérie, c’est le procès des plus attendus parmi ceux intentés contre les "hirakistes". Le jugement du journaliste El Kadi Ihsan constitue un indicateur, voire un repère, pour l’avenir de la liberté d’expression au Maghreb. Le régime post-Bouteflika, repris par des bureaucrates à l’incompétence avérée, est conduit par un cacique du système qui a tenu un demi-siècle dans le règne de la corruption. Avec la connivence des militaires qui ne savent que faire de leur protégé venu avec un coup d’état de palais.

L’expérience que traverse le journaliste El Kadi Ihsane en Algérie montre ce que sont devenus certains pays arabes et du tiers-monde, après le chamboulement révolutionnaire du printemps arabe de 2011. Ce citoyen est poursuivi au titre des articles 95 et 95bis du code pénal qui proviennent d’un amendement postérieur d’une loi promulguée sur les activités de presse. Que l’accusé ne pût enfreindre à un texte qui n’existait donc pas !

Fraiche étude des datas, janvier 2023, de la vie numérique d’Algérie.
21 février 2023

Cette année-là, de 2011, la Tunisie sonna le clairon des assauts contre Ben Ali d’abord. Mais le mouvement toucha aussi Kadhafi en Libye, Moubarak en Egypte, Abdallal Saleh au Yemen et Bashar en Syrie ainsi que d’autres despotes. Mais les fascistes de l’islamisme étaient aussi là, pour imposer leur cruauté. Encore à ce jour, ils lorgnent en Algérie à sortir de leurs ténèbres pour mener des charias contre les femmes, les pauvres gens et leurs ennemis loin du pouvoir "les modernistes".

L’Algérie avait déjà vécu les frappes de cet obscurantisme armé, lors de la "décennie noire". Ce pays ne devait donc pas donner une autre occasion de revanche sur les démocrates et l’institution militaire, lors de la révolte de 2011 ou de 2019. Ceux qui ont combattu les rapatriés d’Afghanistan ainsi plus de 15 nationalités débarquées pour le djihad en Afrique du nord étaient majoritairement éduqués dans les mosquées du faux-FLN et des cheikhs réactionnaires…

Depuis aussi, c’est le recul des libertés qui s’est prononcé, avec la chute du dernier maquisard qui dirigea l’Algérie. Actuellement des centaines d’emprisonnements, parmi uniquement les militants qui ont émergé en 2019. Parmi eux, ce journaliste dont sa pratique du métier de la presse est devenue très rares. Il combattait les brimades actuelles intentées contre le peuple. Et d’ailleurs, il est presque le seul à donner parole aux démocrates et à couvrir les activités de la gauche algérienne. Que les appareils inféodés au régime des "khechnistes" insultent et censurent...

La "harga" d’une égérie du Hirak en Algérie, Amira Bouraoui, met aux abois la meute de la décadence.
13 février 2023

Parmi l’évolution de l’affaire de ce journaliste au passé chargé de militantisme, le juge d’instruction a d’ores et déjà déterminé un non-lieu pour une partie des accusations figurant sur le dossier établi par les enquêteurs. Ces derniers traquent journellement les citoyens sur les réseaux sociaux et opèrent les arrestations à partir de bureaux de surveillance relevant de l’armée pour scruter Internet.

Le magistrat instructeur a, le 23 février, aussi décidé le renvoi de l’Affaire devant le tribunal correctionnel. Alors qu’elle lui a été soumise en vue de la conditionnée, en étoffant le dossier d’autres accusations, pour qu’elle soit tranchée par une juridiction criminelle. Ce qui maintient une nouvelle intrigue sur le déroulement des poursuites qui peuvent être qualifiée d’une persécution comme ont subi d’autres Algériens innocentés après des mois d’internement dans les geôles des prisons du pays.

Cette décision d’allègement des charges n’a pas été vraiment expliquée, car les autorités de la justice déployée ces derniers temps sont quasiment fantoches et anti constitutionnelles. Elles ne communiquent sur les procédures et même sur la constitutionnalité des jugements de citoyens à qui on reproche des paroles sur les réseaux sociaux Net.

Pour certains commentaires cet allégement des charges est dû à la pression de la "main étrangère" des ONG, des avocats internationaux et des militants des droits de l’homme incontrôlables par le régime. Pour d’autres avis, c’est le juge instructeur qui a pris un coup de conscience et a désobéi.

Alors que nous mettons en ligne ce sujet, le 26 du mois, la chambre d’accusation devait statuer sur la requête de liberté provisoire. Et en conséquence, la défense a été informée que c’est devant le tribunal correctionnel de Sidi M’hamed, pour une séance fixée au 12 mars prochain, que s’ouvre ce procès parmi les plus attendus dans les annales de la justice algérienne de ces moments cruciaux .

Le FMI avise l’Algérie : l’inflation due à la rente dispatchée en monnaie incontrôlable.
3 février 2023

Fondateur de médias numériques sur le Web, Ihsane El Kadi est directeur de Maghreb Emergent et Radio M. En vertu des articles 95 et 95bis du code pénal, 4 chefs d’inculpations retenues contre lui :
 la « réception de fonds depuis l’étranger pour faire de la propagande politique »,
 la « réception de fonds depuis l’étranger pour commettre des actes contre la sécurité de l’État et l’unité nationale »,
 la «  publication de tracts de nature portant atteinte à l’intérêt national »
 et la « collecte de fonds sans autorisation
 ».

Ces accusations pénales dans un pays où la prédation de la rente pétrolière est entre les mains des amis qui finissent par se déchirer et envoyer en prison leurs serviles copains. Via une presse de piètre qualité que traduisent les médias qui puisent des fortunes de la caisse publique et du monopole de l’ANEP sur la publicité, sont donnés des ressources et moyens qu’aux organes proches des cercles dont les enfants des dirigeants et de l’armée.

Les médias critiques sont plus intelligents et empêchent la médiocrité et la prédation économique de continuer le programme qui détourne l’Algérie pour la mener à la misère. La corruption endémique et l’incompétence les harcèle et les traîne devant des juges bureaucratisés. Afin de les empêcher d’exercer librement...

Priver la presse autonome de moyens est l’œuvre des autocrates bardés d’une justice dite du téléphone. Et si des journalistes se débrouillent pour dénicher des ressources, ils sont accusés d’être au service de la main étrangère. Leur indépendance basée sur l’éthique du métier de bien informer, dérangera obligatoirement les sphères de la gouvernance criminelle qui dure depuis des décennies. Telle est la situation où se déroule ce procès...

Nous organisons des sondages et enquêtes. Vous êtes invités à vous inscrire à nos panels. Merci si vous participez.

Vous pouvez répondre, au court sondage, en langue arabe.-

Partager sur les réseaux :

Voir en ligne : Algérie

     

GNU GPL

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

ConnexionS’inscriremot de passe oublié ?