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Un parcours de combattant qui a tenu aux égalités et au progrès.
mercredi 16 novembre 2022, par
L’homme politique algérien, Saddek Hadjeres, a été contraint d’être clandestin, de 1955 à 1989, afin d’échapper aux arrestations ainsi que pour continuer à représenter et diriger l’action des communistes. Un tel destin, presqu’un demi-siècle de combat dans les méandres du secret, est unique dans le Monde. Ce qui fait un symbole hors-pair d’une gauche qui a fait les honneurs au pays jouissant d’une brillante et exceptionnelle auréole dans l’Histoire des décolonisations du 20ème siècle. Décédé à 94 ans, il est témoin d’époque et repère dans la révolte historique des humbles de sa patrie.
Il s’est éteint alors que gronde encore l’insatisfaction populaire et s’abat la répression sur les récalcitrants citoyens avides de liberté. Le scénario n’arrive pas à sa « happy end » dont aspirent les citoyens de ce vaste pays, ce qui limite les espoirs des jeunes. Son école du risque parce que traqué et de liquidation physique, rappelle depuis 2019 indéniablement, que S. Hadjeres est l’exemple du militant qui honore l’Algérie dont la richesse de sa mémoire a une indéniable trace dans la vague des libérations anticolonialistes.
Chantre du « soutien critique », sa mort amplifie le vide qui a été estampillé, depuis 1990, avec l’exil reconnu cette fois officiel, du 1er responsable du PAGS. Son parti a regroupé nationalistes révolutionnaires et communistes. Ce qu’il lui vaut d’avoir tenu un rôle d’interface entre socialistes du régime avec la gauche sociale, des opposants que les usurpateurs du sigle « FLN » n’encadraient jamais leur présence dans le tissu social et les syndicats.
La gauche algérienne sans consensus pour l’initiative citoyenne.
2 février 2016
C’est en entière connaissance des méandres du PCA qui puisait des élites autochtones des potentiels humains, que Hadjeres avait adhéré sans hésitation. Il quitta le MTLD, à la suite de la « crise berbériste » de fin 1949 perçue comme compromission avec des desseins obscurs et dénoncée par divers cercles patriotiques. Puis dès le début des années 1950 il a été élu au bureau politique du PCA et rencontre en cette période d’autres militants, comme Bachir Hadj-Ali et Abdelhamid Benzine, dans le même sillage des continuateurs d’un "PPA révolutionnaire".
Le PCA (Parti Communiste Algérien) avait été interdit en septembre1955 puis en novembre 1962. La première frappe était du colonialisme qui a vite compris la teneur du soutien « communiste » (prononcé le 2 novembre 1954) à l’insurrection libératrice du FLN. Et la seconde fois, après quelques mois d’indépendance, c’est le système de parti unique qui prônait l’unité. Ce dernier a ouvert ses rangs aux communistes, lors de quelques semaines. Mais S. Hadjeres demeura fidèle au marxisme-léninisme autonome.
Le PAGS a solennellement cru aux tâches d’édification nationale des années 1970 qui puisaient de l’énergie collective de la décennie qui précéda, l’enthousiasme collectif de 1962 à 1970. Puis qualifia de « glissement à droite » ce qui a été enjoint au régime par Chadli, devenu vecteur du nationalisme réactionnaire.
Ce sont ces moments qui sont des clés pour analyser et comprendre cet échec de ne pouvoir s’adapter, pour le PAGS, après la constitution pluraliste de février 1989 en Algérie. Et année où l’effondrement du mur de Berlin détonna la grande déflagration où le bloc de l’est-européen implosa en donnant possibilité aux pro-occidentaux de justifier un besoin réel et concret de démocratie.
Le communiste au sein du Hirak rebute le vestiaire du complot.
dimanche 14 juin 2020
– Donc l’occasion, avec la perte du théoricien du « appui contestataire » aux orientations données avec le socialisme spécifique de Boumediene, de fouiller comment et pourquoi s’est déroulée la dislocation de l’une des organisations politiques de la gauche algérienne : le Parti de l’Avant-Garde Socialiste ?
– Cette circonstance permet à certains intervenants de tenter d’expliquer, comment et pourquoi une organisation politique qui jouit d’un parcours puisant sa richesse de même l’orée et la source du mouvement national, a éclaté quand le pays accède au pluralisme ? Depuis le pari démocratique en Algérie s’est soldé de l’hécatombe venue d’Afghanistan avec l’aide de la mosquée servant le faux-FLN.
- Le contexte international de réforme du modèle soviétique, en dépit qu’elle s’est réalisée, elle n’est pas perçue comme un élan de refonte du socialisme. Car l’assaut des forces en litige avec le communisme n’ont pas manqué de montrer que les modes de consommation et le libéralisme économique sont des atouts pour la création en particulier et une impulsion aux productions de richesses.
- Les rivalités entre les militants et sections, à la base étaient récurrentes, de l’avis des connaisseurs de la composante humaine du PAGS. Une forme d’inspection idéologique de conformité avec la ligne dogmatique, lors du passage à la légalité, de 1989 à 1992. Certaines confrontations sont devenues manifestes et hystériques, créant un climat d’indiscipline et de travail réfractaire.
- En même temps, impuissante, la direction du PAGS était inondée de faux bilans mêlant lutte sociale de la population à celle du parti. La vie organique interne des hiérarchies du parti manquait de la mise à niveau. Les activités n’avaient pas suivi l’amovibilité du nouvel climat démocratique. En même temps des clivages internes s’accumulaient, au détriment des positions du parti dans le paysage national chamboulé. Ce qui n’était pas propre au dogme marxiste, avait une essence compétitive entre différentes actions des militants.
Ce repère du 5 octobre qui a mis fin à la version socialiste du mythe algérien.
20 juillet 2010
- L’incident de la direction du journal Alger-Républicain fut fatale. L’opinion nationale parlait de l’OPA du parti. Ce journal n’est pas organe du parti. Mais un titre de presse repris des socialistes depuis les années 30 du dernier siècle. A son retour en 1989, après l’interdiction de 1965, il devint tribune des démocrates sous la houlette de Mohamed Benchicou. Ce professionnel a coordonné une équipe hétéroclite. Puis la désignation d’un membre du bureau du PAGS, en directeur de la SARL, éclata la crise largement médiatisée de la bulle communiste qui était déjà accusée de "stalinisme"…
- Le climat de passage du PAGS à la légalité était perturbé. Sur le plan interne, le clivage entre nationalistes prêts à abandonner la référence communiste et les caciques d’héritage de l’ère du PCA, même s’il demeura invisible à la majorité des militants, devint un désaccord embarrassant. Les derniers marxistes dont faisait partie Saddek Hadjeres détenaient les leviers comme les actes « individualisés » pour les biens du parti et même les liaisons avec les mouvements internationaux.
Le roman d’apprentissage de la démocratie en Algérie continue encore. Car ni l’expérience du défunt, ni même les ambitions des jeunes militants ne sont venus à bout des bureaucrates corrompus et incompétents qui mènent encore la barque d’une nation enviée pour ses potentiels variés. Malheureusement l’amenuisement des richesses subit aussi la prédation irresponsable !
Ce qui persiste dans la houle de la jeune Histoire de la nation en constitution, l’Algérie vit un tumulte révolutionnaire quêtant modernité et ancrage dans l’universalité. Oui le Hirak de 2019 a vocation à atteindre la justice sociale, la bonne gouvernance qui dilapide les ressources nationales avec la prédation des bureaucrates de la maffia politico-financière.
La formulation qui déchiffre la "nature du pouvoir" émise dans la riche littérature des communistes algériens, a, depuis des lustres, rendu publique une analyse éclairante et rarement démentie. Elle est diffusée à chaque fois que leur pays, dans les fracas et les soubresauts, changeait de chef d’Etat. Le scénario qui n’arrive pas encore à la « happy end », dont aspirent les citoyens pour la sécularisation se défit en un mot : la démocratie !
Nous organisons des sondages et enquêtes. Vous êtes invités à vous inscrire à nos panels. Merci si vous participez.
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