Accueil > International > Le rajeunissement du parlement, du Koweït, balaie les frères musulmans.
Grand changement, la colère des électeurs a donné 31 nouveaux visages.
mercredi 9 décembre 2020, par
Plus de 567.000 Koweïtiens étaient appelés à choisir 50 députés parmi 326 candidats, dont 29 sont des femmes, donc 297 hommes sont candidats. C’est le pays de cette région du Golfe arabique, d’environ 5 millions d’habitants, où un semblant de vie politique existe, avec des débats contradictoires et des institutions électives, comme cet appareil législatif, ont un certain dynamisme.
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D’emblée il faut donner une précision majeure de la configuration de l’activité politique dans ce riche pays dont le nom évoque les pétrodollars. Il n’y a pas de parti politique officielle au Koweït, alors que ce pays a le plus ancien parlement du Golfe. Les candidats sont donc tous étiquetés comme indépendants. Ce qui est un exercice démocratique insolite, dit « démocratie non partisane ». Le comité électoral a publié les résultats des sondages qui ont eu lieu dans les cinq districts du pays, ce qui est considéré un exercice apaisé. Le parlement a été dissout par décret dimanche 16 octobre dernier.
Le vote n’est obligatoire pour les citoyens. Il se déroule au scrutin majoritaire simple. Chaque électeur choisit un candidat dans une circonscription. Les 10 candidats de chaque circonscription qui ont recueilli le plus de suffrages sont déclarés élus. Si deux candidats recueillent le même nombre de suffrages valables, la Commission électorale les départage par tirage au sort. Il n’y a pas de sièges réservés, ni de quotas pour les femmes, les minorités ou d’autres catégories de la société. Les sièges devenant vacants en cours de législature sont pourvus au moyen d’élections partielles, sauf lorsque la vacance intervient dans les six mois qui précèdent l’échéance de la législature.
Les gouvernements du Qatar, Koweït et Arabie saoudite derrière le salafisme en Allemagne
15 décembre 2016
Les parlementaires élus en 2016 sont considérés comme appartenant ou penchés vers l’opposition. Environ la moitié des candidats de l’opposition appartiendraient à des groupes liés aux Frères musulmans ou aux Salafistes, dont beaucoup avaient boycotté les élections précédentes en 2013. En 2020, ils ont été balayés à l’exception de 3 qui reviennent avec 16 législateurs, réélus, réussissant à revenir à leurs sièges. Aucune femme n’a été élue, mais nombreux jeunes, 30 candidats ont de moins de 45 ans, sont désignés à l’issu du scrutin. En 2016 Mme Safaa Al-Hashem, a été élue, faisant d’elle la seule femme à gagner cette législative. Elles étaient 4 à la précédente.
La participation a été élevée : environ 70 % des quelque 567 000 électeurs inscrits ont voté en 2016, contre 51,8 % lors des élections précédentes. Aucune femme, sur les 29 candidates n’a été élue. Ce qui est une déception perçue comme coup dur pour les efforts des femmes qui tentent d’améliorer leur statut. Elles ont réussi à s’inscrire en bon nombre, ce qui est un nouveau pas, après qu’il y a 15 ans qu’elles ont obtenu le droit de vote. Les crises politiques fréquentes, le parlement est dissout quand c’est nécessaire. Entre 2011 et 2013, il a y eu plusieurs votes du genre...
Le découpage de cinq circonscriptions électorales avec dix membres représentants chaque circonscription. Le mode de vote est défini comme « scrutin à vote unique transférable ». C’est-à-dire élire plusieurs candidats d’un coup, qui été inventé vers 1860 en Angleterre. Les membres élus forment ensuite des groupes parlementaires informels. Le 29 septembre le décès de Cheikh Sabah et le successeur Nawaf Ahmed vit ainsi sa première législature, pour laquelle il d’accepter la démission du gouvernement partant.
Les élections législatives se sont déroulées samedi 5 décembre au Koweït. Le petit émirat a une tradition démocratique ancrée qui est même enviée. La société civile tient à une habitude de civilité qui permet le choix des représentants du peuple. La campagne a été terne, la crise du sanitaire n’est pas la seule en cause. Le climat de pandémie a impacté l’élection, car le pays dont le système sanitaire est impeccable enregistre 143 000 cas et 886 morts du COVID-19.
Assemblée nationale - Majles Al-Ommah (en langue arabe) se compose des 50 élus auxquels se joignent les membres du gouvernement, dont le chef est l’élu. C’est le pays, où 70 % de la population est étrangère, et ce sont principalement des hommes qui viennent travailler au Koweït. Et feu Saddam Hussein d’Irak, assoiffé par l’accaparement des richesses pétrolières, voulait effacer de la carte, ce pays voisin au sien. L’occupation irakienne avait pratiquement détruit le pays, du moins ses infrastructures et des centaines de puits de pétrole, et fait fuir la plupart des étrangers.
Le Koweït est le médiateur entre les Saoudiens proches de la Maison-Blanche, les Émiratis freinent et les Qataris qui ont été effacés de diverses activités régionales en dépit de leur présence dans les relations internationales. Et la teneur des discours et échanges des acteurs politiques sont plus limpides. D’ailleurs ces pays ne doutent plus sur les projets de société, alors qu’ils adhèrent à la modernité tout en tentant de revaloriser leurs traditions.
Les thèmes habituels des campagnes électorales sont là pour expliquer que les problèmes de développement et d’égalité se chevauchent. Les droits humains et surtout ceux des femmes sont une préoccupation majeure dans un pays où la religion est l’un des fondements de l’État, comme en souffre d’autres nations dites arabes. Et en conséquence du poids de l’islam l’extrémisme religieux est de plus en plus présent.
Le la lutte contre la corruption a pour corolaire l’emploi des jeunes et même comme alternative l’amélioration des compétences qui gouvernent. Cette fois, l’opposition a remporté dimanche 24 sièges des 50 membres du parlement. Ce qui est un transfert à une nouvelle élite, du centre des décisions, sur du velours. L’économie est durement touchée par le double coup dur de la pandémie et la baisse des prix du pétrole.
Le passage par la liberté d’expression est comme un obligé des revendications. Alors l’amélioration du logement ou de l’éducation sont constamment repris. Même le plus épineux des sujets, celui des "Bidoun", les apatrides, la minorité dépourvue de nationalité, qui la tare de la société prenant de plein face sa mutation, n’es pas évité. Cet épineux dossier continue d’être fortement discuté, car la fin du nomadisme fixe des populations qui plaident pour leur citoyenneté.
Siège du parlement.
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