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Luanda Leaks : les certitudes, de la corruption, désarçonnées par ICIJ.

Le cas de l’aide étrangère : visibilité et transparence se complètent.

mercredi 5 février 2020, par Hugo Mastréo

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Souvent l’apport des journalistes étrangers dans les affaires des pays où la liberté d’expression est obstruée, est décisif. Aussi bien pour la couverture des mouvements sociaux, qui sont fréquemment bastonnés par les flics, que les persécutions des artistes ou journalistes ainsi les affaires de corruption où sont impliqués justement les politiciens et dirigeants, l’apport de la "main étrangère" a du poids dans le déroulement des événements. C’est le cas de la situation en Angola, l’exemple qui instruit de ce qui se passe en Afrique et nombreuses autres nations.

En Afrique, le scandale de 2020 est une information que nombreux, surtout de la presse, attendaient qu’elle soit sous les feux de la rampe. Depuis des années, des journalistes africains, dont l’angolais Rafael Marques, disaient cette vérité. Mais ce n’est que quand des étrangers, d’ICIJ, en parlent que les citoyens du pays concernés savent. Et que le reste du monde en soit convaincu.

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Dans l’ensemble du continent africain, comme en Algérie, les scandaleuses prédations, du denier public par les membres de familles et amis des dirigeants, sont présentés des entrepreneurs performants. Le « Luanda Leaks » est tombé comme un cataclysme sur ce genre d’incompatibilité entre créateurs de richesses et affairistes véreux issus des sérails détrousseurs des biens collectifs.

Une enquête a été ouverte en mars 2018 pour vérifier les accusations portées par Carlos Saturnino, président du conseil d’administration de la Sonangol, société publique chargée du pétrole en Angola. Le 28 février, Saturnino, a dénoncé l’existence d’un virement de 38 millions de dollars (34,4 millions d’euros) effectué par l’administration sortante dirigée par Isabel dos Santos, après son limogeage. On ne l’entendait pas alors, au contraire il a été démis de ses fonctions en mai 2019.

Le black-out est dressé. Aucune information ou poursuite n’a été perçue au grand jour, tant pour la recevabilité des accusations que le déroulement des recherches. Les protagonistes présumaient, pour leur défense, des agissements politiques. Finalement elle a fait surface jusqu’à la révélation des mises en examen ces derniers jours.

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A la veille du scandale, la fille de l’ancien angolais vaquait dans de somptueux voyages, avec une fréquente navette entre Lisbonne et Londres où ses enfants sont scolarisés. Elle assistait à des conférences à New York, en Russie et en Chine. Le mois de janvier de 2020, Isabel dos Santos devait être parmi l’élite mondiale, au Forum économique mondial à Davos, en Suisse. Au dernier moment, le Forum a déclaré qu’elle ne participerait pas.

Dans une fuite massive de plus 715 000 documents, effectuée par diverse sources dont ICIJ, structure de journalistes d’investigation sur laquelle nous avons publié plusieurs articles, le coup de tonnerre a secoué le pays concerné, avec des répliques et échos dans l’ensemble du continent. Aucune entreprise occidentale n’a été accusée d’actes répréhensibles dans l’enquête du gouvernement angolais. Le père d’Isabelle dos Santos n’a pas non plus été nommé.

Quand le vacarme a frappé avec les dossiers, Isabel dos Santos a démissionné des conseils de directions et retiré ses actions des entreprises dans lesquelles elle était détenait de larges parts. Particulièrement des banques et des entreprises dont les capitaux sont situés au Portugal, où son comptable Nuno Ribeiro da Cunha a été retrouvé mort, après l’éclatement de l’affaire.

José Eduardo dos Santos, PHOTO Getty-image AFP, A-Jocard.

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Voir en ligne : Notre dossier CORRUPTION

   
   

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