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Etats généraux d’outre-mer, absence des principaux acteurs des mouvements sociaux.

Entre boycott et indifférence, le désenchantement d’une politique de mauvais alois.

mercredi 15 avril 2009, par Djamel Damien Boucheref

Ouverts le 14 avril en Guadeloupe, les états généraux de l’outre-mer, décidés par le président Sarkozy en plein crise qui a essuyé d’abord une hallucinante sourde oreille de la part des autorités, n’intéressent pas les semblants d’organisations qui ont germé lors des derniers très marquants mouvements sociaux des DOM/TOM. Aussi bien le LKP guadeloupéen que le Collectif du 5 février Martiniquais et le Cospar réunionnais ne participent. Les principaux syndicats ont fait autant et opté pour la chaise vide.

Prévus pour 10 jours, les premières réunions publiques du mardi soir en Guadeloupe, n’ont pas attiré grand monde, selon les correspondants et envoyés de presse présents lors de la première journée.

Yves Jego à propos de l’absence d’Eli Domota s’est contenté de déclarer « … c’est sa stratégie, je n’ai pas à la juger » et de continuer « Ceux qui ne veulent pas participer prennent leurs responsabilités »...

La poursuite des travaux se fera avec une « grande consultation jamais réalisée en outre-mer » qui sera lancée en Martinique dès vendredi. Et suivront la Guyane puis la Réunion et enfin la métropole (le 22 avril à Paris).

Questionné Elie Domota, le leader emblématique des dernier événements guadeloupéens, prend acte en disant que le gouvernement de prendre des « décisions sans écouter », chose qu’il a certainement vérifié tout au long des 44 jours de contestation qu’il a mené à la tête du LKP.

En fait les méandres de la mise en route de ces états généraux ainsi que leurs préparatifs restent obscurs. Alors que la décision de les organiser date de la mi-février, quand la crise antillaise battait son plein. Parmi aussi les points forts douteux, l’absence de Sarkozy alors qu’il avait exprimé le souhait d’y mettre la main au cambouis pour vivre et voire de près les conditions de vie des citoyens de ces lointains départements français.

A la veille d’un 1er mai où les syndicats ont pris la décision de le fêter d’une manière unitaire, et où les échos des grandes manifestations des français d’outre-mer semblent servir d’exemple, ces assises s’apparentent à un détour plus inutile. Que vraiment une quête éclairée et aisée de solutions aux criardes disparités entre administrés soumis aux mêmes devoirs sans avoir les mêmes droits au sein d’une même France.

Les 8 principaux thèmes retenus ont des impacts socio-économiques. La recherche des moyens permettant d’aboutir à une plus grande autonomie économique des collectivités d’outre-mer, passant par plus de production locale et moins d’importations, est le plus crucial des projets. La recherche d’une nouvelle « gouvernance », qui pourrait conduire à des « évolutions institutionnelles » a aussi son importance, et est attendue. Ce n’est « pas un tabou », avait dit M. Sarkozy, à ce sujet, lors l’une de ces rares interventions. Patrick Karam, le délégué interministériel chargé de ce dossier a déclaré « les états généraux sont un moment historique aussi important que la départementalisation en 1946, c’est une remise à plat, un bilan de tous ses échecs et la construction d’un nouveau modèle ».

« Devant l’urgence, bien évidemment, il n’y a jamais eu de volonté de boycott des élus socialistes », a affirmé lundi Christian Paul (PS), ancien secrétaire d’Etat à l’Outre-mer. Il est accompagné, lors de premiers travaux de Jeanny Marc et Victorin Lurel, députés PS de Guadeloupe. Il a cependant signalé « deux inquiétudes » : « la façon dont l’ordre du jour a été dicté depuis l’Elysée » et « une demande très forte que le président de la République tienne tous ses engagements ».

Les travaux continueront jusqu’au 15 mai environ. Puis une pause liée aux élections européennes du 7 juin, sera tenue. Ils se poursuivront ensuite pour dégager, vers la fin du mois de juin, une synthèse au niveau national.

En fin de compte un conseil interministériel, sous la présidence du président de la République, devrait engager des propositions attendues pour la première semaine de juillet.

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