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Au "tahakoum" du roi, se rajoute l’angoisse des islamistes du PDJ...
jeudi 16 mars 2017, par
Les résultats des législatives du 7 octobre 2016, au Maroc, ont reconduit les islamistes du PDJ (parti Justice et Développement). Mais sans leur donner une majorité absolue. Ce qui est un net recul pour cette formation inspirée du modèle turc, dont d’ailleurs a les mêmes initiales à son acronyme. Après qu’ils aient conduit les affaires pendant 5 années, les islamistes partaient rassurés. Mais après plus de 5 mois, le chef de fil Abdelilah Benkirane a été incapable de composer un gouvernement, malgré les soutiens des anciens communistes et des libéraux.
Pour rappel, la campagne électorale a été marquée par de fortes tensions où le Makhzen a été accusé d’une forme d’autoritarisme, appelée localement "tahakoum". Les partis politiques dénonçaient publiquement l’appareil répressif qui se déploie contre les manifestants et autres mouvements contestataires.
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Jamais dans l’Histoire contemporaine du Maroc, l’absence de gouvernement pendant presque la moitié d’une année, une telle situation n’a été vécue. La difficulté de la coalition, où le PDJ a 125 sièges, alors qu’il faut 198 pour avoir la majorité au Parlement composé de 395 députés. Avec les élus du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS, gauche ex-communiste) et l’Istiqlal (Parti de l’indépendance, des conservateurs), le compte n’y est toujours pas. Ils manquent encore 15 sièges.
La reconduction du leader du parti islamiste, au lendemain du vote, était comme une mécanique bien huilée. Mais l’opposition du Rassemblement National des Indépendants (RNI), un parti constitué de technocrates et de notables, a réussi à bloquer la situation. Le monarque marocain a annoncé le remplacement par une autre personnalité du même parti, dans un bref délai. Aucun nom n’est pas encore connu.
<poesie
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La situation d’immobilisme actuelle, devait être dépassée après 5 mois, mais les tractations ont été infructueuses. Un communiqué des autorités s’est étalé, outre l’écartement de Benkirane, sur la décision, il a précisé que la décision a été prise afin de « ... consolider le choix démocratique et de préserver les acquis... » , après une élection qui a été sur une double revendication : le comportement autoritaire de la sécurité de la couronne et la gestion "réactionnaire" des islamistes.
L’alliance hétéroclite qui a tenté de former un nouveau gouvernement, se compose de quatre formations rassemblant islamistes, libéraux et ex-communistes. L’opposition de l’ex-ministre de l’agriculture, Aziz Akhannouch, un milliardaire leader du RNI, a réussi ce premier revers aux islamistes et compte aller plus loin. Son exigence est l’entrée au gouvernement des deux autres partis qui lui sont alliés, une tactique pour pousser davantage au fin de règne des islamistes. Elle avait demandé la mise à l’écart du Parti de l’indépendance (Istiqlal), le soutien solide au premier ministre, maintenant changé.
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Les négociations entre le PJD et le RNI ont buté sur une volonté d’écarter les premiers de leur droit de première organisation politique en nombre de sièges. Ce qui lui permet d’accéder à la formation de l’exécutif gouvernemental, selon la constitution de 2011, promulguée en plein printemps arabe.
Si ces calculs peuvent paraître politiciens et purement arithmétiques, ils révèlent une question de fond : le paysage politique marocain, après ces dernières législatives, rebute la reconduction des islamistes du PDJ. Il reste de de les détacher aussi de la gauche du PPS et des conservateurs de l’Istiqlal.
Par Reda benkhadra — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, Lien
PJD : 125 seats
PAM : 102 seats
PI : 46 seats
RNI : 37 seats
MP : 27 seats
USFP : 20 seats
UC : 19 seats
PPS : 12 seats
MDS : 3 seats
FDG : 2 seats
PUD : 1 seat
PGV : 1 seat…
Voir en ligne : Notre dossier : MAROC
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