Accueil > Arts / Culture > Culture et Arts : La critique, l’information et les sorties culturelles. > 6- Portraits d’artistes. Présentations d’événements culturels. > Bob Dylan garde le silence, le comité du prix Nobel pris de panique
C’est méconnaître un contestataire qui, telle l’épis, peut plier mais pas se tordre
vendredi 28 octobre 2016, par
Le prix Nobel est donné par surprise, sans que le bénéficiaire ne soit averti. Bob Dylan n’a pas encore réagi, après 10 jours que le prix Nobel de littérature lui a attribué. Il ouvre une saga à double sens. D’abord pour 1er musicien à obtenir la fameuse distinction qui fait rêver bien des plumes et ensuite la manière qui fait languir l’académie suédoise. Cette dernière a réagi au silence de l’artiste, un de ses membres l’a qualifié de "impoli et arrogant", alors que personne ne sait encore s’il y sera en décembre pour retirer son prix.
Jamais le mépris du prestigieux prix Nobel n’a été autant que par Bob Dylan, dépassant même la position rendue publique par Jean-Paul Sartre. Il y a 52 ans, l’éminent philosophe français qui inspira les événements qui ont eu un impact mondial, de mai 1968, et a auparavant été un anticolonialiste conséquent, a exprimé son refus d’obtenir ce titre honorifique. Encourageant énormément le public à s’intéresser à l’œuvre, mais cette consécration est aussi politisée par ses desseins sélectifs qui ont souvent soulevé des commentaires traduisant le conformisme d’un modèle qui ne satisfait guère tout le monde.
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La star américain peut encore accepter le prix, mais jusqu’à présent le pressentiment de refus prédomine, d’autant que l’opinion de ce rebelle qui évoque bien une jeunesse contestataire. Accepter la décision de l’autorité de l’Académie suédoise, c’est se plier au conventionnel. Et la rejeter est une merveilleuse démonstration que la liberté artistique et philosophique est réellement indépendante et affranchie quand elle sort des contraintes rigides ou occultes des sociétés.
Alors que nombreux artistes de la littérature en rêvent, le dédain de faire attendre le comité suédois qui l’a distingué, Bob Dylan est maintenant, après quelques semaines de silence, en désaveu de ce qui est considéré la plus grande distinction, même s’il acquiesce. Les membres de l’académie suédoise sont abasourdis du manque de réaction du maître du « folksong » américain qui a puisé dans le terroir une poésie sublime. De part les positions qu’on lui connaît, il ne se résout pas à une forme d’esclavage que la puissance de ce titre lui astreint.
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Pour son profond impact sur la musique populaire et la culture américaine, marquée par des compositions lyriques de pouvoir poétique extraordinaire, Dylan a déjà obtenu le fameux Pulitzer en 2008, cité dans la rubrique du prix spécial. Même pour cette désignation, Dylan ne s’est pas donné la peine de chercher le titre, envoyant son fils aîné, Jessy Dylan un réalisateur de documentaire renommé qui a été dans la campagne de l’élection de Barack Obama, prendre pour lui le diplôme et assister à cérémonie.
Dernièrement le prix de même label pour la paix a été décerné au président colombien Juan Manuel Santos, mais pas au FARC, pourtant tous deux signataires d’un même pacte de cessation d’hostilités qui ont duré plus d’un demi-siècle. Sans explications aucunes, d’avoir privé une partie d’un paccord de réconciliation très symbolique et certainement des plus importants dans l’Histoire du sous-continent américain, ce choix a questionné plus d’un...
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L’artiste américain dont la nomination en rubrique de littérature a aussi créé un débat à propos qu’un musicien, mais néanmoins poète, soit distingué. C’est aussi de la portée politique du prix Nobel, qui est pleinement arborée, que les choix du Comité Nobel a souvent pris soin d’opter, selon des préférences idéologiques et voire même philosophiques, aux et non aux autres.
Dans les milieux intellectuels jaloux de leur intégrité, il y a une courte vue pour le prix Nobel, disant qu’il une réincarnation qui fait pencher les idées originelles du créateur vers une autre marque revenant davantage au comité suédois, qu’à la personnalité innée et pure du primé. Il en est en fait l’exemple ultime, par nombreux honnêtes philosophes notamment de l’existentialisme, de la mauvaise foi où le distingué est transformé en personnalité publique plus par cette apparence que pour le talent qui a enfanté son parcours.
Bob Dylan et Joan Baez lors de la Marche sur Washington le 28 août 1963.
Par Rowland Scherman — U.S. National Archives and Records Administration, Domaine public, Lien
#BobDylan toujours introuvable. L'académie #Nobel ne sait comment interpréter ce mutisme... pic.twitter.com/mKfui3FOot
— Ixène - Dessinateur (@ixene_dessin) 19 octobre 2016
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