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L’Algérie a radicalisé ses islamistes et ses identités querelleuses
lundi 29 août 2016, par
La sinistrose qui frappe la citoyenneté en Algérie souffre d’une constitution décalée, ou peu répondante, par rapport aux faits qui surgissent dans le pays. Ni les textes, ni les institutions comme les tribunaux, ni la gouvernance politique des dirigeants et de leurs opposants et encore moins les leviers de stabilité ne rassurent... Le cas de Slimane Bouhafs recèle toutes les données qui croisent les mailles de la grille incarnant le manque d’imagination aux spécificités les plus quelconques, celles où se démarquent l’harmonie et l’homogénéité de l’ordre...
Encore une fois, un fait seul fait régresser la société algérienne d’un pan ou d’un degré de démesure. Comme une entité judiciaire ou un précédent pouvant être la jurisprudence, la présence qui impacte la vie politique. À travers le mouvement autonomiste le MAK, c’est est encore le bon attirail qui dévoile à la fois l’identité dévoyée et le nationalisme confessionnel abusif.
Ce qui exhume la duplicité de la dernière constitution. Bombe incendiaire et rhétorique, cette affaire ["Bouhafs"] inspecte la conformité du modèle de société algérien aux règles primaires de la vie privée, dont l’inviolabilité relève du secret des cieux. Dépassant toutes considérations, par sa logique universelle...
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<doc1369|right>Slimane Bouhafs, 49 ans, a été condamné à la peine maximale de 5 ans de prison ferme et une lourde amende, par la félonie d’une justice, paradant dans le viol de la conscience individuelle. Et ce dépassement de l’entendement démocratique, porte un fait qui s’opère dans l’indifférence et la complicité d’une classe politique désarmée.
Pour un poste de médias sociaux (facebook), datant du 31 Juillet, ce chrétien en algérien a comparu devant un juge le 7 août dans la ville orientale de Sétif (300km de la capitale, à l’Est de la région de Kabylie), où sa peine lui a été prononcée. L’intéressé converti depuis 1997, subit ce que prévoit le code pénal. Il est reconnu coupable d’insulte à l’islam et à Mohamed, le prophète, à cause d’un message où il déclarait « le mensonge de l’islam et de son prophète » en l’illustrant d’une image d’une cruauté "moyen-orientale" du terrorisme islamiste.
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Mais les droits garantis par d’autres lois nationales et les instruments internationaux des droits de l’homme, blanchissent ce citoyen dont le droit à l’expression relance un pertinent débat enseveli par la banalité de l’hostilité envers la pratique d’Internet, la surveillance des réseaux sociaux qui y sont diffusés et la prépondérance d’un islam imaginé tel un dogme en intangibilité pour les tribunaux.
Dans le quotidien algérien, le ressenti dans la condamnation d’un kabyle a des relents du coup de froid qui jalonne un projet extrémiste, souvent brandi par les militants autonomistes, de partition du pays. La revendication berbère dans le vide institutionnel qui, malgré la constitution qui reconnaît « tamazyght » comme langue nationale en songeant à valoriser les terroirs, retrouve le dilemme ouvert envers la dimension islamo-arabe.
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Toutes les représentations devenues "l’intégrisme" moral où la loi criminalise les paroles dissonantes, sont devant un cas primaire où les droits de l’homme contredisent la réalité. Ce justiciable ne se dit pas séparatiste, même si son engagement avec le MAK qui porte une inquiétude sur l’unité nationale, est jugé par la prédominance hégémonique de « l’arabité ».
Alors que les troubles de la Kabylie rappellent l’AQMI, le mouvement terroriste, affilié à Al-Qaïda, toujours opérationnel et descendant de l’ex-GSPC. La naissance de cette faction islamo-terroriste s’est particularisée dans cette région du centre d’Algérie, où malgré que le MAK lui est pleinement opposé, il n’est pas toléré par le pouvoir, sa justice ainsi que pas les franges politisées jalouses de l’unité nationale.
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En outre, en Kabylie de petites minorités chrétiennes sont en croissance rapide, faisant de l’Algérie un pays portant une bien inavouée « désislamisation ». La criminalité théologique est officiellement combattue comme une quelconque « radicalisation », mais le mouvement autonomiste a des sympathisants chez les jeunes, n’a pas officiellement ce statut de l’interdit. Les supporters des libertés ont des avis auxquels la justice ne restitue pas une éthique citoyenne. Ils n’existent pas...
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