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En Algérie, une fin de mission de militaires fait l’intrigue de palais

Bouteflika, incapable de répondre en cas de troubles, devient gênant !

mardi 4 août 2015, par Azouz Benhocine

Des coups de feu auraient été entendus côté Zeralda, dans la banlieue ouest d’Alger où une résidence présidentielle accueillait par le passé les invités du chef de l’Etat. Ce qui a provoqué le limogeage de 3 généraux, et pour rajouter une couche un coup d’état a été avorté devient le fantasme... Même si ce mouvement, à la tête d’institutions, arrive quelques jours après celui du gouvernement et suivi par celui des Walis (préfets), la rumeur intensifie le climat d’incertitude.

La faillite des caisses à cause du prix du pétrole et l’impossibilité de prévoir l’avenir en cas disparition subite d’un chef d’Etat gravement amoché par la maladie, mettent l’Algérie devant le fait-accompli. Les ingrédients habituels d’intrigues, de scénarios et de manœuvres conduisant l’Histoire, se concoctent lors du repos estival pour préparer de coutumiers automnes chauds.


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Aucun nom n’est donné à la résidence présidentielle dans cette baie où trône le somptueux hôtel « Mazafran », réalisé aux temps du programme d’édification inspiré du socialisme. Le lieu de villégiature du président, et de ses convives, ne semble guère exister et aucun voisinage ou témoin n’a entendu de détonations. Mais deux jours après, un mouvement a touché la haute hiérarchie de la puissante armée, dite « l’antichambre » du pouvoir.

L’armée communique à travers son site Internet ou bien sa revue El-Djeich, sans être prolixe. Elle est actuellement absorbée par le casse-tête du terrorisme islamiste qui s’attaque à ses hommes. Habitués, par le passé, à trancher entre les différents centres du pouvoir ou bien destituer des présidents pour éviter ce qu’ils juge en risques majeurs, les militaires n’ont pas bloqué les 3ème et 4ème mandatures de Bouteflika que la constitution, héritée de son prédécesseur, limitait à deux.

Prise au dépourvu par l’absence d’un opposant potentiel à l’ancien diplomate revenu aux affaires en 1999, après une longue traversée du désert, l’institution militaire apparaît subir actuellement un chef d’Etat malade et gênant. Jouissant d’une aura dans le sérail, et ayant à son service les bureaucrates de l’ENA comme Sellal et Ouyahia pour porter son discours stabilisant, le président algérien est au centre de cette angoissante légitimation de son règne.

La rumeur avant le limogeage

L’inhabituelle réaction de la famille de l’un des généraux de l’armée, Djamel Kehal Medjdoub bousculé lors des derniers changements, est venue aussi rajouter son grain de sel à l’histoire morose. Elle réfute la raison de faille dans les services protégeant la présidence, qui mettent en cause la compétence du général remplacé.

Mais les circonstances que traversent le pays ne sont pas aussi que peu reluisantes. Quand le président est incapable de donner à la population des explications directes et rassurantes, sur toute la vie du pays, et les ressources financières qui paient les énormes importations, notamment alimentaires, tendent à se réduire, la crainte d’une explosion sociale n’a d’autre réponse que de recomposer le sommet. L’Algérie est ainsi rythmée !

Pour certains observateurs, un fait quelconque existe, comme un rel chement constaté à la fois au niveau de la garde républicaine et la garde personnelle du président. Et puisque l’incident des coups de feu de Zearalda reste une inconnue, cette rumeur de pétarades est comme expressément balancée. Il est question pour d’autres analystes d’une intervention, décalée ou d’agacement, dans des médias ou dans les rouages, des officiers remerciés par le président. Selon la constitution, ce dernier est chef des forces armés.

Cette confusion à la tête de l’Etat Algérien tombe au moment où les revenus pétroliers sont grandement amoindris. Par le passé l’effritement de la rente nationale exacerbe les luttes entre les clans qui campent sur le destin des revenus nationaux. Et additionnés, les intrigues de palais et l’écroulement de la rente nationale provoquent souvent des troubles intenses où les saccages des équipements collectifs et des biens publics, sans se justifier, mettent le pays à feu.

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Voir en ligne : Notre dossier : BOUTEFLIKA

   
   

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