Accueil > Humanité > Monde, actualité internationale, politique, relations, diplomatie, (...) > Politique, France, francophonie, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique, monde (...) > mouvement social, monde, revendications, actions, politique, syndicat, (...) > Le sang frais de Barakat décante modernité et régression
Prédicateurs acharnés contre l’émancipation de l’opinion de changement.
lundi 24 novembre 2014, par
L’agression verbale et journalistique du médecin Amina Bouraoui, membre des plus dynamiques du mouvement Barakat en Algérie, par les prédicateurs religieux et les écrivassiers d’une certaine presse, est une attitude qui n’a cesse de se répéter. En concert avec le pouvoir à la douteuse légitimité, le nationalisme pervertissant l’identité sociale et novatrice de l’Algérie, s’est ébranlé. L’effet de « Barakat » dans les opinions insoupçonnées que recèle le peuple algérien traîné, malgré lui, à la régression et à la trahison, est maintenant un appel au crime "Hallal".
Les démocrates algériens continuent de croire que leur aspiration de moderniser le pays, s’accomplisse sans écraser politiquement les islamistes. Ces derniers, pôle majeur de la décomposition idéologique réactionnaire que le FLN de postindépendance a généré, redoutent Barakat bien plus que la famille qui a main basse sur la présidence algérienne.
Les tenants de l’islam politique sont un obstacle, pour que les versatiles dirigeants du pays ne changent pas d’orientation. Les islamistes, sur toutes leurs coutures de salafistes, modérés ou armés, tremblent à l’idée que les revendications de liberté se perçoivent dévoués, dès lors que manifestent les femmes pour des questions aussi importantes que la politique…
Faute que les dirigeants qui ont emprise sur les centres de décision, ne partent pas dignement, comme des tuteurs remettant le flambeau aux nouvelles générations, ils cèdent souvent au rapport de force dans la société. C’était le cas de Boumediene pour certaines idées progressistes et après lui Chadli qui s’est mis à aller à l’opposé. Cette variabilité, des régimes systémiques qui ont conduit l’Algérie depuis 1962, obéit souvent à la pression revendicative et sociale. Ils ne manquent pas de capituler, depuis les années 80, aux forces rétrogrades que les islamistes encadrent…
La fraîcheur détonante de Barakat, parallèlement au tourner-en-rond
Mais une nouvelle opposition algérienne est en train de naître. A travers le groupe d’agitateurs de Barakat, se dessine une donne inédite que les auditeurs de « l’algériologie » perçoivent comme une désobéissance civilisée, mais moins encline à accepter les bavures et erreurs qui détournent l’Algérie de ses réformes bénéfiques.
Barakat, même en étant plus une communauté virtuelle audible à travers Facebook ICI, elle a dérangé d’abord le cercle bardant le président Bouteflika dans sa continuité d’être, jusqu’à la mort, à la tête de l’Algérie.
Mais l’axe obscurantiste qui crée une crise identitaire pour saper les libertés humaines, se soustraire à l’enjeu capital de l’émergence économique dont il ne maîtrise rien et pour faire oublier les inégalités sociales que la théocratie inspire, redoute l’efficacité et l’écho de la présence de Barakat, dans l’action politique radicale et intransigeante.
Le mouvement Barakat a été, à plusieurs reprises, pris à partie par des journalistes qui semblent, non pas méconnaitre sa composante humaine et ses revendications, mais s’adonnant à une stigmatisation honteusement mensongère. Secouer résolument le paysage politique léthargique, entraîne (ou a comme préalable) aussi un autre regard qualitatif du débat produit par les différents supports médiatiques.
Se demander si c’est seulement des erreurs de commentateurs, citoyens de leur état ayant la libre parole... Ou bien juste des vociférations de chapelle idéologique, faisant de la tradition du nationalisme algérien une décalcomanie religieuse…
C’était surtout aux hommes de mains de Bouteflika, notamment Ouyahia et Sellal, et tant d’autres issus du FLN, de diaboliser les engagés militants qui étaient les seuls dans les rues à s’opposer à la candidature de Bouteflika en avril 2014. De cette nouvelle organisation encore informelle, avait surgi l’inexplicable maintien d’un raïs que la maladie a isolé et enrayé sa présence devant la population qu’il gouverne...
Un peu trop en langue arabe que Barakat est attaqué, l’islam politique et les larbins du pouvoir devant la 3ème voix.
Mais qu’un prêcheur de l’islam politisé s’adonne, sur une chaîne TV privée après les rédacteurs de la presse calomnieuse, à qualifier Amina Bouraoui de tous les intitulés en rapport avec la religion, cet islamisme est passible de tribunaux. L’appel à la prière, cité par la citoyenne engagée dans Barakat dans un post de Facebook, déjà commenté par un journaliste…
Né à l’orée du printemps arabe en 2011, comme par imitation du projet des voisins tunisiens, Barakat a eu lors de ce passé peu d’écho à l’époque. Puis les protestations que des intellectuels, cadres, jeunes et journalistes, ont mené quand Bouteflika a chapardé, encore une fois, un 4ème mandat, à la barbe d’une opposition inopérante et d’une constitution complètement déviée, ont frappé telle une dénonciation judicieuse, dès lors que le clan du président physiquement réduit, annonça le maintien du black-out à l’alternance démocratique.
Communiqué BARAKAT
Parmi les animateurs du mouvement Barakat émergent aussi des activistes qui ont une envergure intellectuelle inaccoutumée dans les cercles politiques algériens. Comme une pointe aiguisée, pesante, acerbe et bien mise au devant, le collectif de ce mouvement a gagné une audition inusitée par la classe politique qui tourne en rond depuis 1988.
Plusieurs des éléments de qui ont su porté une voix restée dans l’étouffement, depuis des années en Algérie, sont journalistes, jeunes universitaires, des auteurs de littérature comme des essayistes, des cadres de secteurs complètement déphasés et déconnectés des milieux rentiers qui monopolisent la chose publique...
Voir en ligne : Notre dossier : Barakat en Algérie
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