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Le pétrole libyen dans les convoitises du principal soutien du Daesh
vendredi 14 novembre 2014, par
La Libye a sombré dans le chaos et trois ans après la chute de l’homme fort Mouammar Kadhafi, la situation se dégrade encore. Les factions belligérantes se battent pour le contrôle de la capitale Tripoli, actuellement occupée par un gouvernement alternatif soutenu par des groupes islamistes, alors que celui issu des dernières élections siège à Tobrouk, pour fuir la violence.
Le ballet diplomatique turc au Maghreb dit vouloir discuter avec toutes les parties libyennes, mais rien de cela. Un représentant spécial turc, Emrullah Isler, a été dépêché pour rencontrer en premier lieu les autorités non reconnues à l’échelle internationale qui tiennent Tripoli. Cet envoyé de Turquie, Emrullah Isler, est un théologien islamique qui parle couramment l’arabe. Il a été l’un des principaux collaborateurs de M. Erdogan et sa nomination suggère que la politique de la Turquie en Libye, est à l’offensive.
Convoitises incessantes du pétrole libyen, les islamistes Turcs à l’offensive, le personnage qui mène l’attaque, exerce une influence cultuelle et théologique considérable en Libye et avec Ennahdha de Tunisie. Pour rentrer en Libye Emrullah Isler a annoncé qu’il rencontrerait les nouvelles autorités basées à Tobrouk. Mais point de cela, il a effectué plusieurs réunions avec des groupes islamistes notamment leur chef libyen Omar al-Hasi, auto-déclaré le Premier ministre à Tripoli.
Les solides liens économiques qui existent entre la Turquie et la Libye, font qu’Ankara soit incitée à être clairement en intervention. Des Turcs possèdent encore des restaurants et des magasins en Libye. Tandis qu’environ 19 milliards de dollars de projets de construction ont été mis en veilleuse, sur décision unilatérale des entreprises turques en raison des combats, selon l’Association des entrepreneurs en Turquie.
Cette démarche est directement contre la volonté de la communauté internationale qui ne reconnait pas Hasi, selon plusieurs diplomates arabes en poste à Ankara. Erdogan de son côté, selon Reuters, a accueilli les islamistes battus aux dernières élections. Alors que les efforts des pays voisins l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie qui tentent de trouver solution à la crise qui a suivi la chute de Kadhafi, sont contournés.
Turkish Airlines a repris ses vols vers Misrata, le mois dernier (octobre). Ce qui est une bouée de sauvetage à l’ouest de la Libye. Les dirigeants illégaux de Tripoli, dont beaucoup sont originaires de cette ville portuaire, prennent aussi la capitale par une effarouchée opposition, rejetant les résultats des élections entachées de plusieurs assassinats dont une éminente avocate, militante des droits de l’Homme. Le principal aéroport international de Tripoli a été fermé depuis Juillet, après avoir été endommagé dans des combats.
La Turquie meilleure ami du Daesh
Les dirigeants d’Ankara ont été réticents pour jouer un rôle de premier plan dans la coalition militaire sous commandement américain, qui mène des frappes en Irak et en Syrie. Les responsables américains ont signalé que la frontière de la Turquie avec la Syrie a contribué à l’accroissement des groupes radicaux. Dans la crise syrienne, c’est une plaque-tournante aux djihadistes, outre le laxisme envers le Daesh…
Les relations diplomatiques turcs avec l’Egypte se sont effondrées, après le franc soutien d’Erdogan pour le déchu raïs Mohamed Morsi . Ce dernier soutenu par les Frères musulmans, qui recherchent de renforcer leur image, et la Turquie est actuellement maîtresse de la pseudo-idéologie faisant du pan-islamisme.
Le Bosphore sous théocratie...
Actuellement la Turquie prétend suivre les efforts de l’ONU pour la stabilité de la Libye, mais à bien vérifier nous en sommes très loin. Le gouvernement libyen à Tobrouk a salué cet engagement, mais constate que « ces chemins de dialogue ou des contacts turcs sont en dehors du cadre légal et ne servent pas la réconciliation » . Aucune réaction des autres acteurs de la région, ni de l’ONU n’est encore faite.
Les Nations Unies, les puissances occidentales et les pays maghrébins comme l’Algérie, ont essayé de rapprocher les deux parties libyennes, afin de les regrouper à la table des négociations pour mettre fin au chaos. Tous ont évité de reconnaître ou de traiter publiquement avec Hasi, le chef islamiste libyen. Ce dernier soutient avoir été élu par une assemblée à Tripoli, rivale et parallèle à l’officielle.
L’officiel turc qui active en Libye a soutenu « Ces gars-là ne sont pas des terroristes, ils sont une réalité politique. En leur refusant leur place, il est impossible de les convaincre à négocier. »
Une confusion a aggravé la situation, comme nous l’avons rapporté sur POPULi-SCOOP la semaine dernière. Le plus haut tribunal Libye a dissout l’assemblée et qui a élu siège à Tobrouk, pour échapper aux menaces de la forte milice qui, en utilisant la bannière islamiste, squatte la capitale Tripoli.
C’est la volonté du peuple libyen qui a été sapée par des juges menacés et sans convictions. Un mouvement de protestation généralisé a rejeté cette décision. Le résultat des récentes élections libyennes est rejeté par les islamistes, qui intéressent d’Ankara...
Voir en ligne : Notre dossier : LIBYE
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