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... L’opposition algérienne regarde passer les trains.
jeudi 11 septembre 2014, par
Elles doivent une image d’existence au peuple, ou au moins aux électeurs qui les soutiennent, pour démontrer une volonté politique pouvant provoquer l’alternance et reculer le confinement. Telle une photo prise en polaroïd, tirée sur le vif d’appareils et d’individus fondant une même famille. Les différentes oppositions algériennes persistent à rallier dans leurs assemblées quelques têtes du FIS dissout et interdit, simplement dans l’aveuglement de faire reculer l’exclusion. Mais aussi des ex chef de gouvernements cherchant à se recycler et les partis éloignés des sphères qui partagent la préservation et la continuité de l’ancien régime...
La réunion de l’opposition algérienne du 10 septembre a certainement son ordre du jour, affiné pour lancer une charpente d’alliance avide d’être aussi large que possible. Mais la structure mise en place ne peut guère prétendre avoir un programme, ou le projet d’une transition civilisée.
Les éléments qui la composent ont une unanimité de façade et ponctuelle, loin de faire reculer ou démonter le pouvoir en place. Ce dernier a en main la gestion du pays jusqu’aux prochains votes. Et ne pouvant aller jusqu’à définir l’après-transition tellement, les objectifs sont, des uns et des autres, contradictoires pour cohabiter sans scepticisme !
La continuité dirait le système en place, maintenant défini en un pouvoir ayant totale responsabilité sur le demi-siècle d’indépendance. L’Algérie n’arrive pas à atteindre et à engager le changement démocratique, l’aspiration prometteuse qui lui a échappé à ce jour après les faits d’octobre 88.
Le dialogue a toujours existé entre ces alliés, mais à chaque fois des mobilisations parallèles viennent acter les dissensions entre ces opposants qui ne parviennent guère à enclencher une avancée. L’enjeu est floué : est-ce la destitution de Bouteflika, ou bien sa nouvelle constitution ? Que veut cette opposition qui ne s’organise pas ainsi lors des votes ?
Le populisme social du pouvoir, et la cruauté islamiste, brisent les luttes légitimes
Les partis qui ont convenu, mercredi 10 septembre au siège du RCD, de créer un cadre regroupant la CLTD (qui se compose du RCD, MSP, Ennahda, Jil Djadid et Benbitour), plusieurs personnalités politiques comme Ali Benflis du pôle du changement, Kamel Guemazi et Ali Djeddi du FIS dissous, Mustapaha Bouchachi, ancien député du FFS, l’ancien chef de gouvernement, Mokdad Sifi et d’autres figures politiques, essaient de surmonter les divisions. Oublier les différences pour un moment, n’efface pas des diversités antagoniques essentielles....
Une « instance de consultation de l’opposition » a été mise en place, elle est pour une fois assez consensuelle pour ne pas être négligée. Elle se réunira d’ici 10 jours, avec des bases organiques annoncées comme la mise en place d’un règlement intérieur. Deux absences majeures sont cependant signalées du gotha qui prend, depuis des années, dans le débat national. Celle du FFS et de Mouloud Hamrouche, d’après la source d’El-Watan.
D’autres organes diffusés sur le Web ont informé à l’avance, lors du lancement d’invitation par le RCD le 10 juin dernier, que d’anciens chefs du gouvernement : Mouloud Hamrouche, Ali Benflis, Ahmed Benbitour, Mokdad Sifi et Sid Ahmed Ghozali, prendront la direction d’un « Comité de suivi et de concertation ». Le premier de ce collectif a finalement décliné l’invitation. Et le FFS n’a pas jugé bon de prendre part à la rencontre. Et là ces deux désistements viennent reproduire une situation d’inachevée.
Si un programme de travail peut exister pour cette nouvelle tentative unioniste de l’opposition algérienne, il serait celui de faire tomber Bouteflika. Sinon, par quel acte politique pourra-t-elle être crédible et avoir de l’avenir ? Un objectif loin de toutes échéances électorales, ou bien d’éventuelle panne institutionnelle pouvant générer une blocage de l’élan pris par l’actuel exécutif gouvernemental, ou sa chute.
De même, les assemblées locales ont été aussi installées récemment, donc aucune joute de vote en perspective pour disputer un changement du personnel électif et représentatif des conseils locaux et intermédiaires.
L’opposition et le projet d’amendement constitutionnel : un peuple qui cherche la vérité ?
Mais comme, l’au-delà n’est pas deviné. Le chemin est inconnu : s’il mène à la stabilité ou une autre aventure d’insécurité ? L’idée de rénover l’action de l’opposition circulait depuis l’arrêt du processus électoral en 1990/91, afin qu’elle parvienne à proposer une alternative aux cercles ayant monopole sur les rouages, et elle a pris du retard. La-voilà avec une nouvelle combinaison fédérative assez ample pour se faire féliciter de l’entente élargie, mis douteuse pour avoir associé les reliquats du fascisme islamiste.
L’armée algérienne est intéressée par un projet démocratique, qui ne la mènera pas à l’obligation de tirer sur le peuple pour préserver l’ordre et la perspective d’un Etat doté de la puissance publique. Et si Bouteflika est qualifié pour ça. Il dirige déjà dans l’anonymat, sans être, jusqu’à la fin de 4ème mandat, déranger par une opposition encore improbable de maintenir le cap jusqu’à l’heure de disputer une transition apaisée...
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Barakat : un pas en avant, 2 pas en arrière !
Voir en ligne : Notre dossier : ALGERIE et Bouteflika
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