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Contestations internes et crise régionale à l’heure de vote présidentiel
samedi 5 juillet 2014, par
La Turquie est dans une impasse politique qui génère une double crise humanitaire et sécuritaire. M. Erdogan qui se porte candidat pour devenir président lors du vote qui aura lieu le mois prochain, a l’entière responsabilité dans la déliquescence d’un pays qui était cité en exemple. Il compte maintenant ignorer la diplomatie catastrophique qu’il a menée pour se consacrer à cette élection, ce qui fait que la descente sera recrudescente, entraînant dans les crises ouvertes dans la région.
Dans plusieurs domaines, comme les sports ou bien l’avancée de l’intégration à l’Europe, le pays du Bosphore s’est dégradé après 2003, avec l’arrivée du parti islamiste AKP au pouvoir. Et contrairement à ce qui est souvent dit, la Turquie était dans le lot de la seconde dizaine des puissances économiques du Monde et ce depuis les années 80 vacillant entre 16 et 19è place. Depuis aussi, la carte des nations émergences a largement modifié le classement.
Erdogan et l’AKP sont en prise avec des manifestations historiques qui éclatent dans le pays, comme celles de « parc Gezi » et jamais le pays n’a vécues de semblables… Un retrait de la politique étrangère, puisque les projets turcs n’ont pas été concluants en Syrie, peut faire exploser certaines des tensions qui se sont accumulées. Erdogan veut se consacre aux élections...
Cela pourrait également signifier un vide dangereux à un moment où la sécurité de la Turquie est de plus en plus menacée par les aspirateurs électriques béants s’ouvrent sur ses frontières du sud-est.
Nous avons diffusé dernièrement sur POPULI-SCOOP un sujet pour tenter de percer où éclatera, ou bien se propagera, l’avancée de l’islamo-terrorisme qui s’est développé en Syrie depuis 2011 et a déménagé en Irak. Nous avons exprimé les angoisses des populations de Jordanie et du Liban. Comme toute la région est emportée dans cette tendance périlleuse de l’émergence de l’EIIL, l’avenir de la Turquie ne peut se distinguer de tous par l’invulnérabilité.
Les islamistes turcs qui ont accédé au pouvoir il y a une décennie, par la voie démocratique sont qualifiés d’être softs, voire amovibles. Mais toutes les expériences disent qu’ils sont sectaires et sunnites, outre qu’ils ont aventuré le pays dans les troubles et crises du Proche-Orient. Ces dernières existaient, mais n’intéressaient guère les précédents turcs.
Les islamistes de l’AKP ont détricoté et abandonné les principes traditionnels turcs qui donnaient à la société son socle laïc du « Kamelisme ». Et en matière de politique étrangère ils ont effacé les repères de laïcité, de démocratie et de relations basées sur le commerce. Ils ont détériorés, depuis la crise syrienne, les critères de bon voisinage. Et à cette dernière, se rajoute l’insécurité en Irak qui est plus tonnante.
La vague de violence qui a été allumée en Syrie en 2011 par le régime de Bashar, a été aussi largement alimentée par les forces régionales comme le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie. Ces pays, en soutenant la révolte, alignèrent les djihadistes venus du Monde entier avec les "despérados" (les jeunes islamistes) locaux.
La Turquie, membre de l’OTAN, comptait sur ses alliés pour des frappes contre l’armée syrienne. Mais les faits se sont déroulés autrement, pour révéler la position islamiste tranchée et sectaire d’Ankara dans la situation égyptienne.
Plus grave encore, l’explosion d’une nouvelle violence en Irak, dont les confins sont poreux, n’épargne la Turquie. Sur 84 turcs kidnappés par l’EIIL qui a déclaré son califat sur une partie des territoires irakiens, seuls 33, qui sont des chauffeurs de camions, ont été rel chés.
Les autorités turques gardent le black-out sur ce fait. Mais parmi les otages figurent le consul turc pris à Mossoul ainsi que nombreux employés de la structure diplomatique, restent entre les mains des djihadistes. Cette prise leur sert aussi bien de monnaie d’échanges et de moyens de pression.
Voir en ligne : Notre dossier : TURQUIE
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