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CHOIX DES EMIGRES : PREMIERE VALEUR EUROPENNE D’INTEGRATION.

Le 3 et 4 novembre, la ville de Vichy accueillera une conférence européenne ayant pour ordre du jour l’intégration... Qui peut mieux nous dire sur l’idéologie qui gère le dossier de l’émigration ?

jeudi 30 octobre 2008, par N.E. Tatem

Dix ONG déposent, mercredi 29 octobre, un recours devant le conseil d’Etat contre le décret d’Hortefeux du 22 août. Après des actions devant les instances juridiques...

Alors que six associations d’aide aux étrangers répondent, le même jour, à l’appel d’offres lancé par le ministère de l’Immigration sur la gestion des centres de rétention administrative : la Cimade (Conseil Å“cuménique d’entraide), Forum Réfugiés, France Terre d’asile et l’Ordre de Malte, l’Assfam (Association service social familial migrants) et le Collectif Respect.

Une euro-législation sur l’immigration est tout-à-fait montée à l’horizon, faisant une référence commune, avec l’adoption par le conseil européen du 15 et 16 octobre du pacte européen sur l’immigration et l’asile qui a été approuvé par le Conseil justice et affaires intérieures le 25 septembre. Cependant le débat sur l’intégration, comme étape suivante qui instaure la clarification nécessaire, ne bénéficie pas par ailleurs de la médiatisation qui lui est due. Et malgré que des jalons s’implantent, d’année en année, accélérant une sorte d’entassement, avec la présidence française de l’UE, des procédures administratives.

Le silence règne comme un abandon, quant à la prépondérance à la fois économique et politique du questionnement des penseurs de la sociologie et des traiteurs de l’actualité ou autres informateurs attitrés. Il laisse place à moult dérives en conséquences d’interprétations erronées ou approximatives. Puisque le relent idéologique, bien essentiel pour pareil sujet mais indiqué comme un ennemi réfléchi et élaboré, il ne se risque guère d’être cité et est obligé de céder devant un soi-disant réalisme juridique.

Du fait de l’intéressement des journalistes à seulement la grande traque à travers tout le vieux continent des clandestins, bien spectaculaire et remontée dans les « unes » des canaux écrits et audiovisuels ces dernières années, ainsi qu’aux massacres maffieux d’Italie ou bien lors des périlleux périples de passagers, le thème de l’accueil proprement dit passe totalement inaperçu. Et encore moins en vue, l’orientation théorique éclairée, pourtant sous-tendue par les tensions et clivages locaux propres à chaque pays, elle ne soulève point de perturbations face à la nouvelle envergure déjà très positionnée au niveau des instances eurocrates. Là où les prouesses sont promises devant les gestions de crises, survenant avec urgence et manifestent de réelles décadences à mobiliser tous les débats, alors que concernant les flux migratoires les t ches s’accumulent dans une totale indifférence.

Entre autres des plus sentencieuses, le 3 et 4 novembre la ville de Vichy, en sortant de la torpeur où l’a plongée depuis des décennies la souillure de l’installation du régime de Pétain, accueillera une conférence européenne ayant pour thème l’intégration des populations émigrantes. L’objectif de ce conclave est de déterminer des valeurs européennes aux 27 pays en matière d’intégration des étrangers admis au titre de l’immigration communément identifiée économique, pour répondre aux besoins de main-d’œuvre des pays d’accueil et d’asile de caractéristique humanitaire. Deux points qui portent une indéniable empreinte idéologique au regard de l’accueil dernièrement en France d’un repenti des FARC colombiennes et de la mise ouvertement au devant d’une orientation, cynique du capitalisme primaire, de la quête de nouveaux marchés et de force de travail à salaires moindres. Ainsi on en parle de moraliser le capitalisme…

La manière peu louable d’annihiler les particularités, surtout culturelles, des identités nationales dans l’ensemble européen, compte rassembler et fixer le minimum des règles au regard d’une édification constitutionnelle qui n’a pas, hélas et heureusement, obtenue l’adhésion complète des peuples concernés. Les préceptes auxquels doivent respect et apprentissage les étrangers installés dans une contrée quelconque, consistent en un canevas normatif européen pour le recrutement de travailleurs économiques et l’admission de refugiés pour cause humanitaire. Sur ce dernier point une législation est prévue pour 2010 pour un texte européen unique pour le droit d’asile.

La recherche d’une harmonisation des politiques d’immigration au sein de l’Union européenne, s’étale donc, sans plébiscites des premiers intéressés, les émigrés. Elle projette déjà d’établir les obligations, sur la manière d’assimiler, ces populations exogènes à la communauté, au large tissu sociétal d’accueil qui ne peut présenter des conformités globales et applicables partout, même s’il est question leur aliéner leur identité. L’exclusion de la Turquie s’insère dans cette vision étriquée, où la xénophobie se manifeste à travers des conditions cultuelles et surtout d’intérêts politico-économiques qui s’avèrent, avec la persistance de la crise actuelle, aussi bien imprévisibles qu’inopérants. Car pour l’humanisme, l’arche de Zoé en a largement démontré l’image du macabre.

Après que le concept de la préférence d’une main-d’œuvre qualifiée, communément l’immigration choisie, a été retenu par les représentants des 27 pays européens lors de leur conseil du 15 et 16 octobre 2008… Le passage au conditionnement devient un nouvel objectif sous la houlette de la présidence française qui exhibe, toutes ses orientations ultra-droitières assumées, son nouveau acte de mettre au pas les émigrés, les mouler et contre leur gré. Et le choix de la ville Vichy a choqué plus d’un. Y compris des membres du gouvernement dont Laurent Wauquiez, Secrétaire d’Etat, Chargé de l’Emploi auprès de la Ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, qui exprima son opposition en avril 2008, en qualifiant cela de "faute de goût". Malheureusement, Vichy rime faussement ou avec agressivité avec intégration... La décision, dit-on, fut prise après maintes hésitations.

La démarche qui soutient, avec rigidité et précipitation, de trouver les paramètres, plutôt de soumission à travers l’intégration, qui elle rime avec la nationalité de la personne à assimiler, est trop emballée pour reculer ou faire l’objet d’étude irréversible. Les valeurs partagées par toute l’EU ne sont-elles pas d’abord partageables avec l’humanité ? Outre que le choix de la ville de Vichy, sur proposition du ministre de l’Immigration et de l’Intégration, est un trait de soulignement sur-idéologisé.

Monsieur Brice Hortefeux, à l’origine de la rencontre du 3 et 4 novembre, est renommé d’avoir été membre de l’ex. organisation d’extrême droite « Occident » et a poursuivi son action avec le GUD. Image hébergée par servimg.comDeux organisations françaises des années 60 et 70 qui riment avec une idéologie qui a des émules en ascension aux pays-bas, en Autriche, en Italie et…

Photo de l’extrême-droite française Image hébergée par servimg.com

Sur FLICKR : Photo de Pierre Sidos. Juillet 1969. par Margnac

Il a annoncé ce mercredi 29 octobre une série de données qui démontrent qu’aucune complaisance n’est de mise désormais, depuis les français ont une forte sympathie pour choisir... Le nombre d’expulsions d’étrangers en situation irrégulière pour les neuf premiers mois de l’année a dépassé celui de toute l’année 2007. Insistant que les retours volontaires représentent le tiers alors qu’ils n’étaient que 7% l’an dernier, ce qui donne quelque 23.200 éloignements, en-dessous de l’objectif de 25.000 pour 2007, porté à 26.000 pour 2008. "Le président de la République et le Premier ministre m’ont fixé des objectifs, ces objectifs seront atteints". Le décret sur l’évaluation du "degré de connaissance de la langue et des valeurs de la République" des candidats au regroupement familial gés de 16 à 25 ans, prévu par la loi sur la maîtrise de l’immigration du 20 novembre 2007, serait publié le samedi 1er novembre, soit à la veille de la conférence de Vichy…

Le même jour, de ces déclarations, six associations d’aide aux étrangers ont répondu à l’appel d’offres lancé par le ministère de l’Immigration sur la gestion des centres de rétention administrative. Dans le même temps, dix ONG déposent un recours devant le conseil d’Etat contre le décret d’Hortefeux du 22 août dernier. Et là aussi une dangereuse division et mise en route.

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