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Au Yémen, une transition silencieuse et efficace.

Sur du velours du printemps, la cohésion yéménite !

mardi 18 juin 2013, par Azouz Benhocine

Actuellement sous l’oubli des médias, le Yémen devient un exemple de transition, après la déflagration du Printemps Arabe. Que cela étonne, ce petit pays où la conscience politique s’est enracinée, depuis la réunification en 1990 de la République démocratique et populaire du Yémen (Sud) et de la République arabe du Yémen (Nord), fait preuve d’une originale stabilité, après la tempête...

Peut-être que le Yémen gagne d’être sans importance dans les stratégies de la communauté internationale qui se déchire ailleurs, là où le printemps arabe est détourné par le vecteur des violences : l’islamisme ! Insignifiant aussi par sa pauvreté, ce pays habité de l’un des plus importants groupuscules, la cabalistique « Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique », il garde aussi une entente qui s’établit et se consolide depuis des mois déjà.

Avec une population surarmée et où une personne privée peut posséder un missile, un avion ou un tank, voilà 4 mois qu’aucun fait de violence n’est venu enfreindre à la sécurité des personnes. Ce qui est utile au passage à un nouveau régime, qui lui se construit dans un dialogue à petits pas et sans exclusif.

Même, l’ancien dirigeant Ali Abdallah Saleh vit dans son pays, après avoir bénéficié de l’immunité en acceptant son retrait. Et il dirige toujours son parti le « General People’s Congress » (Congres Général du Peuple) avec lequel il était, pendant plus de 30 ans, à la tête de l’Etat. Il est même félicité par les Yéménites et les actuels dirigeants...

C’est dans une « conférence de dialogue national » que se rassemblent, depuis la chute de l’ancien pouvoir, les forces politiques représentant toutes les personnalités, les organisations, les tribus et même les militaires. Les discussions ne cessent de faire tomber les clivages qui peuvent mener à des crises comme en Tunisie ou en Egypte et plus catastrophiquement en Syrie.

En Libye, l’Etat tente de regagner son autorité face aux milices, qui ressemblent plus à des gangs. Mais c’est au Yémen où la transition, à la fois silencieuse et efficace, entame sa meilleure trajectoire après la bourrasque du « Printemps Arabe ». Ce pays, déjà assez autarcique avec une économie vivrière accommodante dans la situation de modestes ressources, pouvant exacerber les convoitises quand elles sont faramineuses comme pour le cas du pétrole, amorce en ce mois de juin 2013 son meilleur cycle : une négociation équilibrée entre les acteurs politiques.

Ils sont 565 participants à la « conférence du dialogue nationale », à mettre toutes leurs volontés pour instaurer un régime démocratique dans un pays ayant eu son despotisme et se refuse toutes aventures incertaines. Bénéficiant de préjugés favorables de la part de l’ONU, les esprits redoutent, plus qu’ailleurs, la guerre civile. Lors d’une rencontre qui s’est tenue le 18 mars, les problèmes cruciaux ont été soulevés. Pauvreté, corruption, chômage et la carence des services publics on été discutés comme les causes de la révolution.

Parmi les prouesses de cette trajectoire, l’accord officiel donné par le président des Etats-Unis Barack Obama pour le transfert des nombreux prisonniers, identifiés comme ressortissants du Yémen, du centre de détention de Guantanamo à Cuba. Le 8 juin dernier, la « conférence du dialogue nationale » tient à continuer son travail, jusqu’à tenir toutes les promesses... Doucement mais sûrement, même si cela prendra des mois.

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Certains pessimistes des observateurs voient une accalmie, subsidiaire après les fracas des troubles. Mais un dialogue s’est instauré, avec projet assez dessiné afin qu’un nouveau système politique advienne. Une dynamique politique est en marche, elle trace un équilibre des pouvoirs. Ces derniers ont été d’abord fragmentés à tous les échelons, des institutions et des tribus.

L’une des raisons de cette transition assez sereine pour ne pas être ignorée, pour avoir traversé silencieusement le 1er semestre de 2013, est l’harmonie au sein de l’armée. Par une magie due à la synthèse faite des personnes qui font ses rangs, les factions et structures qui la composent sont soudées et équilibrées pour qu’aucun élément, des dirigeants ou des unités, ne croit pouvoir l’emporter.

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Voir en ligne : Notre dossier : PRINTEMPS ARABE

   
   

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