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Cécile Kyenge victime de racisme
samedi 4 mai 2013, par
L’Italie connait, suite à la nomination au poste de ministre de la première femme d’origine africaine, un déchaînement d’expressions racistes qui suscitent des réactions. Cécile Kashetu Kyenge, née le 28 août 1964 à Kambove (- (RDC- la république démocratique du Congo-Léopoldville), est une ophtalmologiste installée en Italie depuis 1983.
Première femme noire ministre en Italie, chargé de l’Intégration dans le gouvernement d’Enrico Letta formé pendant de dernier week-end d’avril 2013, elle a répliqué aux insultes sexistes et racistes disant : "fière d’être noire et en estimant que l’Italie n’était pas un pays raciste" . Elle a obtenu la citoyenneté italienne suite à son mariage.
Lors d’une conférence de presse, elle a réplique : “Je ne suis pas une femme de couleur, je suis noire, c’est important de le dire, et je le répète avec fierté. Nous devons faire tomber ces murs : ne pas connaître l’autre rend méfiant et augmente les discriminations. L’immigration est une richesse, les différences une ressource” .
Outre les moyens de communication de la télévision et sur internet, qui ont relayé les insultes, comme : « Singe congolais » ou « négresse », à l’Assemblée, des propos ont également été proférés par un député européen, Mario Borghezio, élu de la Ligue du Nord. Il a qualifié le gouvernement Letta de "gouvernement bonga bonga" , allusion aux soirées "bunga bunga" de Silvio Berlusconi.
Outre sa couleur de peau, ce sont ses idées qui posent problème aux militants d’extrême droite. La ministre souhaite par exemple que la citoyenneté italienne soit désormais basée sur le droit du sol et non sur le droit du sang.
Aux élections municipales de juin 2004, elle est élue à Modène, avec les Démocrates de gauche (DS), quand la coalition de L’Olivier remporte le scrutin. Cinq ans plus tard, membre du Parti démocrate, elle est élue au conseil provincial de la province de Modène, l’alliance de gauche à laquelle elle appartient et qui conserva la majorité.
Le gouvernement a ordonné l’ouverture d’une enquête sur ces injures visant un commis de l’Etat. la ministre de l’Egalité des droits, Josefa Idem, une Allemande naturalisée italienne par son mariage, a demandée l’engagement de procédure de recherches des auteurs de ces comportements et paroles racistes.
La présidente de la Chambre des députés, Laura Boldrini, a dénoncé de son côté ces "vulgarités racistes" . Alors que des sites internet d’extrême-droite continuent de parler de « la guenon congolaise » , de « zoulou » , de « la noire anti-italienne. »
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