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La pétition du 8 mars va sur 50 000 signataires, sans briser la chape de plomb des nouvelles autorités !
jeudi 22 mars 2012, par
Si les éclatements et les chaos menacent les pays arabes qui ont vécu des transitions de régime avec ce qui est le Printemps Arabe, des catégories de leurs populations vivent, de leurs côtés, l’angoisse de ne pouvoir déchiffrer : que l’avenir apportera de l’évolution ? De quoi sera demain, dans un contexte de pressions incessantes des islamistes ? Des questions lancinantes !
La pudeur des femmes arabes, de ne pas stigmatiser les islamistes qui sont partie prenante dans les nouveaux pouvoirs, ne veut en rien dire que les risques d’anéantissement, de leurs libertés, n’est pas exposé à un nouvel modèle société. Aussi injuste et réactionnaire, un régime politique, sociale et économique basé sur la CHARIA ISLAMIQUE, une archaïque féodalité ! Qui est celui revendiqué sur la place publique par : soit les nouveaux dirigeants, comme en Libye..., soit par des forces politiques qui menacent la démocratie venant à naître !
Les incertitudes, pour les chrétiens par exemple, ou bien des régions laissées pour compte et particulièrement les droits des femmes, s’exhibent comme plus menacées, paradoxalement, que pendant l’époque des dictatures !
La femme arabe est plus inquiète de son destin après l’expérience du Printemps Arabe. La réémergence de l’intégrisme islamiste, dans les institutions post-révolution, semble déjà avoir fait son coup d’Etat à la démocratie bourgeonnante. Plus que par le passé, le désarroi sidère. Le recul inattendu de la présence des femmes, dans les résultats d’un changement originellement porteur de nouvelles espérances, traduisent, d’emblée, une saignée des droits de la gente féminine.
L’appel du 8 mars pour la dignité et l’égalité, qui est une pétition lancée le 8 mars 2012, a alerté de l’évolution de la condition féminine dans la région où le Printemps Arabe a mis fin à des régimes au style mafieux de gouvernance. La synergie régressive se substitue aux dictatures. Les peurs sont plus grandes, quand l’imaginaire de la cruauté qui a marqué les esprits avec les assassinats qui ont ciblé des algériens pendant les années 90, précisément nombreuses femmes insoumises. Ce qui s’apparente désormais, à l’amalgame que des islamistes rêvent et espèrent adhérer à la démocratie... Ils mettent la pression, sous prétexte de moraliser religieusement la population...
L’anxiété est plus grande chez les femmes arabes, alors qu’une certaine indifférence tente de se faire valoir comme l’absence d’intimidations multiples et de persécutions plus visibles. Cet extrait de l’appel du 8 mars reflète, on ne peut mieux, la nouvelle situation qui aggrave davantage ce qui était l’état antérieur des choses. Notamment dans les pays où les mutations, se disant révolutionnaires, sont marquées par des replis notamment ceux législatifs, en préparation pour un sombre avenir, et présentement revendiqués dans les rues, les campus, les médias... PAR L’AGRESSION !
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EXTRAIT DE L’APPEL-PETITION
« Les codes de la famille ne sont dans la plupart des pays arabes que des textes instituant l’exclusion et la discrimination.
Les autres lois que sont le code de la nationalité, certains codes civils et les lois pénales ne font que renforcer ces discriminations. Ces lois violent les droits les plus élémentaires et les libertés fondamentales des femmes et des fillettes par l’usage de la polygamie, le mariage des mineures, les inégalités en matière de mariage, de divorce, de tutelle sur les enfants ou encore l’accès à la propriété et à l’héritage.
Certaines lois permettent même à la parentèle masculine de tuer des femmes et des filles avec le bénéfice de circonstances atténuantes dans le cadre des crimes d’honneur. »
Malgré que cet appel aille sur ses 50 000 signatures, un semblant d’autisme règne. Notamment dès que la prépondérance des valeurs traditionnelles prennent le pas sur celles issues des aspirations révolutionnaires qui ont présidé les fondements et volontés du processus contestataire de 2011. Cette angoisse des femmes arabes, de replonger dans les inégalités et les disparités, s’agrandit.
Destiné aux Etats, aux partis politiques et aux sociétés civiles, la pétition (appel) reste l’action forte de longue haleine pour ne pas décevoir la moitié des populations arabes qui ont vécu des victoires sur les despotes.
Sans nommer les islamistes, les femmes qui ont lancé cet appel, désirent certainement exprimer une confiance dans les arrivants parmi des pouvoirs nouvellement installés, mais largement dominés, par la majorité, par les théocrates religieux.
Que d’autres lectures de cette pétition, en l’occurrence la présente, désignent ouvertement ce qui se trame au nom d’Allah et de l’islam rétrograde. Ce qui relève de l’effet, trop visible pour être amoindri, des partages des nouvelles autorités qui gouvernent sans vouloir, publiquement, contenir les assauts « salafistes » contre les libertés et les personnes qui les expriment le mieux. Des dérapages insoutenables pour le danger qu’ils profèrent journellement !
L’appel a été rédigé par
• Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH, tunisienne
• Bochra Belhadj Hmida, avocate, cofondatrice et ex-présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates, tunisienne
• Shahinaz Abdel Salam, bloggeuse et activiste, égyptienne
• Nawal El Saadawi, médecin psychiatre, écrivain et féministe historique, égyptienne
• Souhayr Belhassen, Bochra Belhaj Hmida, Shahinaz Abdel Salam, Nawal Al Saadawi.
• Tahani Rached, réalisatrice, égyptienne
• Wassila Tamzali, féministe et essayiste algérienne
• Samar Yazbek, romancière, syrienne
• Azza Kamel Maghur, avocate internationale et membre du Conseil Libyen des Droits de l’Homme, libyenne
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