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A la source du Printemps Arabe et de l’indignation mondiale
lundi 12 décembre 2011, par
Mohamed Bouazizi, de son vrai nom Tarek Bouazizi, àgé de 26 ans, a décédé après s’être immolé par le feu le 17 décembre à Sidi Bouzid (centre-est de la Tunisie) devant le siège du gouvernorat (préfecture). Il avait protesté contre la confiscation de sa marchandise par la police. Son inhumation, après deux semaines de son geste désespoir, au cimetière de "Garaat Bennour", regroupa 5 000 personnes.
Depuis s’est déclenchée une révolte contre le chômage, avec un dessein tout fait à fixé : démanteler les cercles végétant par le népotisme Ben Ali-Trabelsi. Un système politique qui s’est accaparé, sans partage, les ressources saillantes de l’économie du pays, et où la création de l’emploi ne répondait point aux moindres exigences sociales.
Depuis aussi, le Monde Arabe d’abord a connu des révoltes contre des dirigeants qui ne se préoccupaient pas de l’alternance politique comme exercice fondamental de la démocratie.
Le sacrifice de la vie de Mohamed Bouazizi n’a pas été vain. Une lame de fond a fortement motivé les tunisiens qui, au sein desquels plus densément les femmes, avaient déjà conscience du système de gouvernance établi au sommet de l’Etat. Distinguant, avec cette mort suicidaire, qu’il faut une mobilisation pour mettre fin à un régime, sans nul doute, sans légitimité. Mohamed est devenu le symbole du refus du système des rentiers qui avaient main-basse sur les segments essentiels des activités économiques, et laissant le reste de la population dans la difficulté.
Contrairement à ce qu’il a été dit, Bouazizi n’était pas diplômé de l’université. Mais son acte est passé pour symptôme du malaise des jeunes diplômés acculés à gagner leur vie dans le commerce informel. Ce qui est une dégradation à l’encontre des efforts des études et de tous les espoirs de la décence sociale.
La révolution tunisienne reste le modèle. La tempête islamisme parvenue par les urnes laisse un goût amer. Elle véhicule grandement les symboles de l’opposition, avec l’antagonisme modernité et tradition, sur le socle des libertés. L’Etat laïc a ouvert l’expression aux théocrates qui préfigurent une peur. Que justement les droits et libertés des personnes soient recadrés, après la dictature, par la religion et sa rigidité ainsi que ses décalages avec l’époque. Les lois républicaines seront-elles soumises à l’aléatoire charia…
Cependant la démarche entamée par l’élection de l’assemblée constituante mérite de continuer jusqu’à son plein exercice. Afin de démontrer que les intérêts d’une paix entre les composantes politiques, dépasse les considérations morales. La responsabilise d’Allah avant les citoyens, qui donne arguments aux islamistes, est loin d’être une citoyenneté. L’expérience venant de naître, elle dégage clairement les clivages entre les catégories qui disputent le modèle de société.
D’un côté les gestes contemporains acquis sur les éléments d’indépendance et de l’autre celle à inspiration islamiste. L’acteur politique Annahdha devenu incontournable est non seulement face à d’autres composantes qui ne s’allient pas aujourd’hui. Le parti de Ghanouchi joue sa survie s’il ne fait pas allégeance à l’apaisement des hordes de fanatiques qui s’attaquent au cinéma, aux femmes et aux valeurs qui incarnent l’époque du nouveau millénaire.
Donner à l’islam la possibilité d’une lecture ouverte et de version faisant éloge à la tolérance d’autres manières de vivre, est une perspective à la fois plausible et qu’imposera la nécessité de stabilité. La Tunisie est loin d’être l’Algérie, la quiétude a montré ses vertus tant avec le charismatique Bourguiba et sous le règne du Maffieux Ben Ali. Le pays voisin est marqué par la cruauté du colonialiste quand s’éveilla l’aspiration d’indépendance et les horreurs récentes de l’islamo-terrorisme.
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