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jeudi 20 octobre 2011, par
L’impôt est une arme aux effets puissants.
Nous lui avons choisi une cible : le salarié qui trouve normal d’être payé énormément, qui souvent n’hésite pas à demander encore plus, qui a un poste à responsabilité ou à haute technicité, mais n’a rien initié, investi, risqué.
Les quelques milliers de personnes qui « valent » plus de 100 fois le smic posent plusieurs vrais problèmes :
Un problème de compétitivité :
On peut imaginer que la motivation de ces salariés est transcendée par leur niveau de rémunération (d’autant plus qu’une large part est souvent en variable, sur réalisation d’objectif).
Mais tout se sait…
Cela crée chez les autres, l’immense majorité, un risque de jalousie, de frustration, donc de productivité médiocre. A quoi sert une armée avec un général sur-vitaminé et des soldats apathiques…
Les employeurs devraient faire très attention à leur politique salariale, et se questionner :
Si je dois payer au moins 100 fois le smic un salarié pour qu’il soit performant et motivé, ce salarié est il intéressé par son travail ou juste par sa rémunération ? Dans ce cas, est il fiable ? Ne va-t-il pas passer à la concurrence dès qu’il en aura l’opportunité ?
Si je crois ne pas trouver les compétences techniques appropriées à mon activité, sans payer aussi cher, ne suis-je pas abusé par des pratiques de rémunération coutumières sans aucun fondement de marché ? N’y a-t-il pas des compétences fortes qui à bien moins cher, seraient ravies de faire le travail ?
Mes très hauts salaires sont ils capables de comprendre qu’il faut revenir à plus de raison pour maintenir la cohésion sociale de l’entreprise ou au contraire, vont-ils me quitter si je diminue quelque peu leur rémunération ?
Suis-je donc prêt à prendre un risque pour rendre ma société plus juste et efficace ?
Une politique salariale juste est une politique salariale efficace, qui favorise la motivation de l’ensemble des forces de l’entreprise. Cette politique doit être la plus possible commune à tous les secteurs d’activité, l’information sur les salaires pouvant se transmettre d’une entreprise à l’autre et par transversalité influer sur la productivité de l’ensemble de leurs salariés.
Le fisc, par le biais de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, a un rôle central pour aider les actionnaires à harmoniser leur politique salariale. Notre proposition : créer une tranche marginale à 60% au-delà d’un million d’euros par an de salaire ou équivalent (au lieu de 41% actuellement), est faite pour décourager les rémunérations excessives. Donner 1 euro supplémentaire net d’impôt et de charges sociales au-delà de ce seuil coûte alors près de 5 euros à l’employeur. C’est, nous le pensons, suffisamment dissuasif.
Un problème d’affectation des compétences :
Qui ne s’est étonné que nos meilleurs ingénieurs préfèrent la finance à l’industrie ?
Qui ne s’est indigné du peu de reconnaissance que nous portons à nos chercheurs ?
L’espoir inouï offert à certains de gagner très vite des fortunes sans entreprendre, rebat les cartes de notre expertise. Le résultat à court terme est préféré aux promesses à moyen et long terme des projets structurants. Notre société y perd énormément de développement.
Là encore, une politique fiscale qui favorise un meilleur équilibre salarial doit redonner l’envie à notre jeunesse de s’investir dans des secteurs porteurs d’avenir.
Un problème de fiabilité :
Vouloir gagner beaucoup, très vite, est impossible sans prendre des risques majeurs. Malheureusement, l’ingénierie financière a su créer pour cela des produits spécifiques à volatilité extrême, permettant de décomposer et d’externaliser les risques, mais aussi et surtout de jouer avec, en leur donnant une valeur négociable gr ce à des algorithmes mathématiques (produits dits dérivés…). Ceci permet de raccourcir le temps et de gagner sans attendre, en achetant ou en vendant tout de suite l’espoir de gain ou de perte à long terme. Lorsque c’est dans le but de couvrir un risque réel, pourquoi pas, mais lorsque l’on peut prendre des positions purement spéculatives sur des montants considérables, cela peut être catastrophique. L’histoire récente nous a montré que ce risque n’était pas surestimé.
Une politique fiscale qui asphyxie l’app t du gain des spéculateurs redonnera le goût du placement à long terme, favorable à l’investissement, à la création de richesses et à l’emploi.
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