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Egypte : débat historique entre deux présidentiables.

Amr Moussa et Abdel Moneim Abol Fotouh : un frère musulman et un ancien du régime en quête de virginité.

samedi 12 mai 2012, par Hugo Mastréo

L’Egypte vient de vivre un débat historique entre deux hommes, Amr Moussa et Abdel Moneim Abol Fotouh, sélectionnés parmi cinq candidats. Du fait de leur classement dans les sondages, pour les élections présidentielles de juin prochain, deux canaux de télévision privée ont initié cette rencontre. Le pays des pharaons avance en démocratie, sous la grande pression des islamistes dont nombreux commencent à renier leur barbarie ! L’opposant de l’ancien secrétaire de la ligue arabe, se dit ne plus être membre de la secte des "Frères Musulmans".

Il y a 15 mois, l’occupation de place Tahrir a provoqué la chute du régime Moubarak. La rue depuis les émeutes, a fait pression pour que les changements s’accélèrent. Et le pays s’apprête à vivre sa première élection présidentielle libre, dont le premier tour se tiendra le 23 mai et 24. Ce vote est une étape cruciale de la transition démocratique dans ce pays et qui a incidence sur le reste des pays ayant connus des revendications démocratiques similaires en 2011.

En janvier des législatives, la première élection, depuis la chute du président Hosni Moubarak, ont donné une victoire écrasante aux islamistes égyptiens. Lors du scrutin qui s’est tenu en plusieurs phases depuis le 28 novembre, le parti de la liberté et de la justice (PLJ) des Frères musulmans, a remporté plus de deux tiers des sièges de députés. Près de la moitié, il a obtenu 235 sièges sur les 498 en lice, soit 47% environ.

al - jazeera

Toute l’Egypte et un grand nombre d’auditeurs du monde arabe, ont suivi ce débat, qui a duré un peu plus de quatre heures. Avec 80 millions d’habitants et un poids non-négligeable dans la région du Proche-Orient, cette rencontre suscite beaucoup d’intéressements. Puisque nombreux sujets, se rapportant à ce qui est le Printemps Arabe, seront déterminants des tournures que prendra l’avenir dans toute la région.

Les deux leaders ayant émergé comme principaux prétendants pour remplacer le président déchu. Les autres prétendants sont Mohamed Mursi, candidat officiel des Frères musulmans, Ahmed Shafiq, Moubarak dernier premier ministre, et Hamdeen Sabahy, un politicien de gauche. Ils restent en bas des intentions de vote, loin derrière les deux les plus en vue. Les deux candidats se sont beaucoup attaqués sur leur passé et des affaires personnelles. Mais le duel a porté la vraie image de ce qu’est l’image l’Egypte en poste révolution.

L’ancien membre des Frères musulmans, Abol Fotouh qui dit avoir quitté le groupuscule sectaire, dépeint Moussa en tant que membre du gouvernement Moubarak ayant corrompu l’Egypte. Disant : « Il ya une règle qui dit que celui qui a créé le problème ne peut pas le résoudre » . En quittant " les anciens frères", il a cherché la construction d’un ensemble politique, englobant islamistes (modérés et durs), les centristes et quelques libéraux réformateurs.

En face de lui, l’ancien diplomate qui a été autrefois ministre des Affaires étrangères de Moubarak, a dirigé la ligue arabe depuis 2001. D’où, il a suivi l’insurrection qui a chassé le régime. Amr Moussa s’adressa aux électeurs qui croient que l’Egypte et qui s’inquiètent de la poussée de l’influence islamiste, que le pays a besoin de quelqu’un qui a de l’expérience.

Le débat a porté sur les sujets de société et institutionnels que connait l’Egypte. La fiscalité, la réforme de la police, l’éducation, le système de santé et d’économie ont été soulevés. Le rôle de l’armée a mis en accord les deux candidats qui ont déclaré que les militaires devaient rester en dehors de la politique. A propos de la charia islamique Abol Fetouh préconise son application avec souplesse, mais Amr Moussa a averti que son opposant avait toujours dit autre chose que ce qu’il vient de déclarer.

En matière de politique étrangère, les deux se sont engagés à réexaminer le traité de paix de l’Egypte signé en 1979 avec Israël. Abol Fotouh n’a pas hésité de décrire l’Etat hébreu comme un pays ennemi et un adversaire.

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