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Issue à l’iranienne du printemps arabe quand le parachèvement des révolutions prend du retard.

Kadhafi et Bashar Al-Assad espèrent mater les soulèvements qui perdent leur crédibilté avec les ingérences...

samedi 30 avril 2011, par Azouz Benhocine

Le monde arabe entre dans le 5ème mois, mai, de lutte des populations pour instaurer la démocratie. Un certain retard, du fin de règne, accorde aux despotes la prétention de juguler les soulèvements et de rester en place.

En Tunisie et en Egypte les changements font de grands pas. Un nouveau code électoral reluisant pour le pays de Bourguiba et une reconsidération du modèle défaitiste au pays des pharaons. Par contre en Algérie, les anciens ont repris du service. Ali-Yahia Abdenour a été 1er parmi les manifestants, et Mehri Abdelhamid ne cesse de cogiter. Le journal El-Watan lui a même offert une tribune !

La crédibilité des révolutions inachevées du Printemps arabe a été entamée, aux yeux surtout des populations qui les mènent. Avec les des accommodements inopportuns pour ces luttes qui aspirent à être massivement populaires, sans arriver à l’être, une panne se dessine déjà. Ou un plus rude et long parcours qui les essouffle, les attend dans les reniements.

Leur but, de se voir couronnées en démocratie, fondé par la seule volonté des peuples sans d’éventuels intervenants, ces révoltes pataugent… Ce qui laisse latitude, du moins quelques moments de répit, aux despotes d’avoir l’envie de démonter les mouvements subversifs qui les animent et de surmonter les contestations telles de modiques crises ponctuelles et passagères.

En Syrie, au Yémen et enLibye, les victimes ne cessent de gonfler les statistiques, l’usure des contestations est un risque venant avec le temps. Et à Bahreïn, en Jordanie, en Algérie et les autres pays, le sentiment de déception est grand. Tellement les promesses démagogiques et les réformettes écourtées atermoient de voir leurs déclarations avoir de l’effet…

Raccommoder les systèmes en place, sinon c’est la guerre civile, telle sont les diktats des dictatures. Et quand les islamistes viennent polluer, comme lors de l’attentat de Marrakech qui s’est soldé de 16 morts, les dirigeants retrouvent des ornements à dédouaner leur népotisme. Et incriminer aussi les révoltés en d’agents de forces étrangères ou bien d’affidés à Al-Qaïda.

D’abord les anciennes castes, clans, tribus, nomenklaturas, faux intellectuels, journalistes de service et certaines armées qui trahissent « la protection du peuple » en interprétant dans le sens inverse les séditions, c’est-à-dire toute la nébuleuse désignée par les « Baltagyas », reprennent du service. Les polices et militaires associés aux clans des oligarques sont souvent très virulents et n’hésitent à tabasser les manifestants.

En Algérie, à titre d’exemple, le quotidien d’informations El-Watan a organisé une journée de débat. En donnant tribune, aux gueules des démagogues qui ont gouverné le pays depuis l’indépendance dont l’idéologue de l’ancien parti unique Abdelhamid Mehri, il a signé son acceptation de la sortie par le rafistolage du système en place.

Ce journal, soupçonné de ne pas être en odeur de sainteté avec le mouvement berbériste et pourtant respecté par les courants des démocrates, a été accusé de nier l’ampleur de la mobilisation naissante des étudiants.

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